Le gouvernement dominicain réprime la contestation sociale à Bonao et Miches

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Jonas Dezameau, un nouveau travailleur haïtien victime de la répression criminelle du gouvernement de Luis Abinader

Mercredi 29 mars, la Police nationale (PN) a perpétré deux attaques répressives contre des manifestations pacifiques qui ont utilisé la fermeture des routes à Bonao et El Seibo comme méthode de lutte, montrant à nouveau leur sauvagerie criminelle contre la juste protestation des travailleurs.

Le gouvernement réprime le service du capital transnational à Bonao

Aux heures du matin, des centaines de personnes ont paralysé la Duarte Highway, à la hauteur du tronçon entre Bonao et la route qui mène aux installations de la méga-société minière Falconbridge Dominicana (Falcondo). La demande populaire est que Falcondo ferme ses cinq cheminées ou installe les filtres correspondants pour minimiser la contamination. La pollution produite par cette entreprise génère de graves problèmes de santé dans les communautés et affecte l’agriculture, comme le dénoncent les manifestants.

La concession d’exploitation dont bénéficie Falcondo a été initialement accordée par la dictature Trujilista et l’exploitation du ferronickel a commencé pendant les 12 ans de dictature de Balaguer. Falcondo appartient à Americano Níquel, lui-même détenu par Global Special Opportunities, lié à la société suisse FOS Asset Management.

La fermeture des routes à Bonao et El Seibo pour protester contre la Police nationale (PN) de la Dominicanie

Dans la manifestation, appelée par le Coordonnateur écologique et populaire de Bonao, le Coordonnateur populaire national, le Réseau socio-environnemental national et d’autres organisations, ils ont également exigé la fin de la déprédation de l’environnement menée par les entreprises agricoles et forestières avec la complicité du ministère de l’Environnement, et la solidarité s’est exprimée avec les communautés d’Azua et de San Juan menacées par de nouveaux projets miniers et l’installation de barges thermoélectriques très polluantes. Des agents de santé ont également participé pour réclamer la fin de l’AFP et de l’ARS.

La Police Nationale PN n’a pas aidé à transférer le travailleur blessé à l’hôpital. Ses collègues l’ont transporté précairement sur une moto, malheureusement il est décidé au cours de route

Des vidéos montrent des policiers apparemment sous les ordres d’un officier nommé Méndez attaquant la manifestation avec des gaz lacrymogènes, servant les intérêts de la méga-capitale minière européenne. L’une des militantes, du collectif féministe Aquelarre, a été blessée lorsqu’elle a été touchée à la poitrine par l’une des nombreuses grenades lacrymogènes lancées à gauche et à droite sur les manifestants. Face à la répression, certaines organisations présentes à la manifestation ont annoncé leur soutien à la grève régionale du Cibao, convoquée pour le 24 avril.

La PN tue l’ouvrier haïtien Jonas Dezameau à Miches

Le même mercredi matin, dans la municipalité de Miches de la province d’El Seibo, la PN a attaqué une manifestation populaire réclamant la réparation d’une école. Les communautés populaires de la commune ont protesté à plusieurs reprises ces derniers mois pour le non-respect des promesses du gouvernement de réaliser des travaux urgents. A la fin de l’année dernière, le gouvernement a proposé de supprimer la conquête de 4% du PIB pour l’éducation puis a conditionné l’exécution de ce budget à la présentation de projets. Mais lorsque les communautés exigent la construction ou la réparation d’écoles, la réponse du gouvernement Abinader est la répression.

Capture vidéo de la manifestation à Miches, où la PN leur tire dessus, tuant l’ouvrier Jonas Dezameau.

La communauté du secteur La Mina de Oro a bloqué l’autoroute Miches-Bávaro et a demandé la présence de la presse et des autorités pour écouter leur juste demande. Au lieu de cela, des agents de la PN ont tiré dans la foule, tuant l’ouvrier haïtien Jonas Dezameau, qui ne protestait pas mais attendait que le passage s’ouvre avant de se rendre sur son lieu de travail. Les manifestants se sont défendus contre l’attaque de la police en lançant des pierres. Des versions de presse ont attribué au colonel Alejandro Medina l’ordre de la répression. Des vidéos montrent que la PN n’a pas aidé ou transféré le travailleur blessé à l’hôpital. Ses collègues l’ont transporté précairement sur une moto, mais il est mort en chemin.

Le Mouvement socialiste des travailleurs (MST) a condamné la brutalité du gouvernement Abinader et a exigé que les policiers meurtriers qui ont tiré et ceux qui ont ordonné la répression à Miches reçoivent la peine légale maximale, de la même manière contre les répresseurs qui ont agi à Bonao.

Il faut éliminer la PN corrompu et répressif

Alors que le mécontentement populaire grandit et que les communautés descendent dans la rue pour défendre leurs droits, le gouvernement compte sur la PN pour déployer la répression criminelle et réprimer la contestation, compte tenu de son incapacité à dialoguer avec la population et à proposer des solutions à ses revendications légitimes et équitables. Cette nécessité pour le régime d’avoir la PN, les véritables chiens de garde du pouvoir, pour tenir les travailleurs à distance, explique pourquoi le gouvernement n’a pas l’intention de réformer ou d’éliminer cette institution avec une longue histoire de crimes odieux, même si de plus en plus de voix s’élèvent demandant la dissolution de la PN.

Mouvement socialiste des travailleurs de la République dominicaine
3 avril 2023

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