Le dossier Petro caribe pour lequel le Premier ministre Jean-Henry Céant a perdu son poste vient d’effectuer un pas en avant dans la bonne direction. Est-ce pour calmer les esprits dans le cadre de la manif annoncée pour le 29 mars ou pour rendre justice au pays ?
En effet, selon ce qu’a rapporté la directrice exécutive de la Fondation Je Klere, Marie Yolène Gilles sur les antennes de Radio Vision 2000, le Juge d’instruction de cette affaire Ramoncite Accimé, vient à travers deux ordonnances datées les 20 et 21 mars dernier informer le commissaire du gouvernement Paul Erronce Villard.
Le juge exige auprès de toutes les banques et institutions financières du pays de géler des fonds et biens de certaines anciennes personnalités politiques du pays en l’occurrence : Laurent Lamothe et Jean Max Bellerive, deux anciens premiers ministres de Michel Martelly ; deux anciens ministres de l’économie et des finances, Wilson Laleau et Marie Carmel Jean-Marie ; l’ancien ministre des travaux publics, transports, communications et de l’énergie Jacques Gabriel ; l’ancienne ministre du tourisme Stéphanie Balmyr Vildrouin. D’autres ministres tels que : Josepha GAUTHIER, Florence Guillaume DUPERVAL, Yves Germain JOSEPH, Max Rudolphe SAINT-ALBAN, Hervé DAY, Michel CONTENT, Lionel GRANPIERRE, Hebert DOCTEUR, Thomas JACQUES.
D’anciens directeurs généraux du bureau monétaire du programme d’aide au développement (BMPAD), Michaël Lecorps et Eustache Saint-Lot et des entreprises ENERSA et Solar Haïti, Texaco S.A sont également visés.
La liste n’est assurément pas encore complète puisqu’elle manque l’entreprise Agritrans du président de la République Jovenel Moise. En effet, selon le rapport partiel de la Cour des comptes et du contentieux administratif, les deux des firmes du président, Agritrans et Cophener SA, sont amplement indexés, puisqu’elles avaient reçu des sommes exorbitantes pour des travaux qu’on n’a pas pu retracer.
Le juge exige également le gel des fonds et biens des personnes physiques et morales qui font l’objet de l’instruction. Il enjoint également à l’unité de lutte contre la corruption (ULCC) et à l’unité de renseignements financiers (UCREF) de lui soumettre un rapport détaillé sur les déclarations de patrimoine à l’entrée et à la sortie des fonctions de ces personnalités citées ci-dessus.
Alors, c’est à se demander, pourquoi l’Agritrans, le 20 mai 2015, selon une correspondance adressée au BMPAD, le Ministère de l’Économie et des Finances avait-elle sollicité un virement en gourdes pour payer les bordereaux de la compagnie Agritrans. Deux jours après, soit le 22 mai 2015, la BNC sur recommandation du BMPAD décaissait 20 783 143.15 et 15 378 893.00 gourdes toujours à l’ordre de l’Agritrans pour ses deux projets.