Le Core group: un cor douloureux aux pieds de la nation

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Le Core group: un cor douloureux aux pieds de la nation, un durillon entretenu par la corruption d'un président (centre, 1ère rangée) incompétent, inadapté, mal ajusté, inculpé de surcroît.

 « Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire »

Albert Einstein

 

Personne ne peut tolérer un cor aux pieds, d’autant que c’est vachement gênant quand ce n’est pas fichument douloureux. Un cor (ou durillon, ou œil-de-perdrix) est un épaississement de la couche superficielle de la peau, l’épiderme. La différence entre le cor, l’œil-de-perdrix et le durillon tient principalement à leur localisation. Le durillon se forme au niveau de la voûte plantaire, alors que le cor apparaît plutôt sur l’articulation de l’orteil, et l’œil-de-perdrix entre les orteils. Rarement, le durillon peut également se former au niveau des doigts ou de la paume de la main

La formation d’un cor est la conséquence de microtraumatismes dus à un frottement répété par exemple. La peau active la fabrication de kératine et s’épaissit pour protéger les tissus avoisinants. Déformation des orteils et port de chaussures inadaptées, mal ajustées, étroites, raides, trop serrées, ou trop hautes sont les principales causes de formation de cors. Affection bénigne, le cor au pied  peut néanmoins nuire à la marche, peut devenir douloureuse, ou même s’infecter.

Ce texte n’étant pas un exercice médical, le toubib s’esquive tout de suite tout en soulignant qu’en dehors des “recettes de grand-mère”, les crèmes anti-callosités à base d’acide salicylique, la pierre ponce humidifée ou une lime, pour ne citer que celles-là, restent les modalités thérapeutiques classiques. Exceptionnellement, en cas de cors sévères aux pieds, on recourt à la chirurgie qui consiste simplement à ôter le cor au bistouri. Pour les besoins de cette rubrique,  nous y reviendrons.

Alors, vous qui avez suivi mon œil, mon clavier et mon incursion dans le jargon toubibique, vous avez sans doute pressenti où je voulais en venir: le durilloneux Core group est une anomalie politico-diplomatique qu’on caractériserait fort aisément de cor aux pieds de l’avancement démocratique et du développement économique harmonieux et continu d’Haïti, puisque depuis quatorze ans et kèk ce ramassis de sinécuristes grassement payés par l’argent des contribuables, ces bons à rien spécialisés dans l’ingérentiel, l’immixtionnel, l’interventionnel, l’intrusionnel, le komokyèl, le chanpwèl, ne cessent de nous empêcher de marcher, politiquement parlant, d’avancer, et portent atteinte à la souveraineté nationale.

Et puis, c’est quoi le Core Group ? C’est quoi ce machin qui s’est auto-proclamé instance obligée, avant-centre, arrière central, arbitre et juge de touche à la fois, afin soi-disant de “promouvoir le dialogue avec les autorités haïtiennes (sic) et de contribuer à une action efficace de la communauté internationale en Haïti” (resic). Quelle mouche a donc piqué cette engeance malveillante aux grandes dents jusqu’à vouloir s’imposer envers et contre nous parce que détentrice de la force absolue?

Comme disent les Américains: what the heck! Et puis flûte! Pourquoi faut-il que le dialogue soit seulement avec les zotorités constipées?  Par quelle opération luciférienne ce Core group est-il tombé sur terre de l’enfer des bandits internationaux? Comment ont-ils pu avoir le culot de s’inviter à la table de la souveraineté nationale? What the hell! Que diable veulent-ils depuis toutes ces années qu’ils sont un cor aux pieds de l’avancement du peuple haïtien?

États-Unis, Canada, Union européenne, OEA, Allemagne, António Guterres, Michel Temer, Jair Bolsonaro, je vous interpelle pour vous dire: afè pa nou pi sal.  Alors, qui vous rend si hardis de venir troubler depuis plus de quatorze ans la source d’eau démocratique à laquelle le peuple haïtien veut se désaltérer? Vous dites promouvoir la démocratie ou vouloir la

Helen Meagher La Lime, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres et Chef de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH) rencontre le président Jovenel Moïse au Palais national.

promouvoir, est-ce la bonne façon de faire en nous forçant dans la gorge d’abord un voyou-bandi-legal, misogyne ordurier, petro-complice, puis un inculpé avide de nous faire avaler des bananes pourries jusqu’à nous étouffer, lui aussi un pétroneux, un caribéen, un pyetab boujwa yo, et en plus un caravanier démagogue et gwògmagòg?

Dans le cadre de ce cor aux pieds dont il est question ici, il est impératif de souligner que le Core group fait partie d’une très grande famille tentaculaire, économico-politico-sécuritaire, au sein de laquelle nous retrouvons l’OEA, l’UE, le FMI, la Banque mondiale, la CIA, le MOSSAD, le M-16 britannique, la Bundesnachrichtendienstes allemande, la  direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) française, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour ne citer que ces pieuvres-là. Autant de cors aux pieds des pays du Sud pour retarder sinon bloquer leur développement rationnel dans une perspective de “bien vivre” et de partage équitable des biens collectifs.

Revenons au Core group-Haïti. Depuis 2004, cette engeance malveillante, méchante, médisante, haineuse, fielleuse, dénigreuse, venimeuse n’a cessé de fourrer sa bouche, je veux dire, de se mêler des affaires du pays, soit mielleusement, soit presque insolemment. Il n’est question que de démocratie, de promotion du dialogue, de dialogue inclusif (sic), de stabilité des institutions, de soutien à la stabilité et au développement durable du pays (resic), que sais-je encore.

En avril 2011, l’OEA-Core group saluait la bonne tenue des hillarytes, sinon hilarantes élections chanpwèl qui amenaient l’énergumène Martelly au pouvoir. José Miguel Insulza avançait sans sourciller que les opérations électorales s’étaient déroulées “dans le cadre des lois électorales et de la Constitution” (sic), un fait qui “va contribuer à renforcer l’Etat de droit et la démocratie représentative en Haïti” (resic). Martelly aurait remporté l’élection présidentielle avec 67,57% des suffrages exprimés. Le Core group salua l’avènement du sans vergogne Martelly: “gage d’un nouveau départ vers le développement durable du pays” (sic).

En mars 2014, Mme Sandra Honoré, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti et les membres de la Communauté Internationale en Haïti représentés au sein du « Core Group » (les ambassadeurs du Brésil, de l’Espagne, des États-Unis, de la France, de l’Union Européenne, le Chargé d’Affaires a.i. du Canada et le Représentant spécial de l’Organisation des États Américains (OEA) saluaient la signature de l’accord « EL Rancho» aidé de la médiation complice de la Conférence Episcopale d’Haïti (CEH), présidée par le rusé Cardinal Chibly Langlois, en fait une arnaque politique, une escroquerie à nulle autre pareille.

Mme Honoré disait que “les représentants de la communauté internationale en Haïti, estiment que cet accord constitue un premier pas vers un consensus national (sic) œuvrant au renforcement des institutions démocratiques et de la bonne gouvernance (resic) et encouragent l’ensemble des acteurs politiques haïtiens à franchir les étapes nécessaires devant mener à la tenue, en 2014, d’élections libres, équitables et inclusives”. On sait ce qui arriva: cette ruse cardinalo-sweetmickiste échoua piteusement.     Éventuellement, l’élection tètbòbèch de Jocelerme Pivert par l’Assemblée nationale fut saluée par le Core group, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en Haïti, Sandra Honoré, dans un communiqué daté du 15 février 2016. Ils en profitèrent pour renouveler leur invitation « à tous les acteurs concernés à œuvrer ensemble pour la bonne réalisation de tous les points » de l’accord paraphé par l’Exécutif et le Parlement le 5 février 2016.

On peut signaler que les résultats du premier tour de la présidentielle tenue le 25 octobre 2015 avaient été largement contestés par l’opposition qui condamnait un « coup d’État électoral » au profit de l’ancien président Michel Martelly. Le 6 novembre 2015, le «Core Group», flamberge interventionniste au vent “prend note de la publication des résultats préliminaires des élections du 25 octobre et lance un appel à tous de continuer à participer de façon responsable […] Le «Core Group» réitère son appel à tous les acteurs à continuer de participer au processus électoral avec responsabilité, respect et retenue, dans l’attente des résultats définitifs du premier tour des élections présidentielles ainsi que les résultats préliminaires des élections législatives et municipales. Un ordre déguisé?

Alors que le président Privert nommait cinq membres d’une “Commission de vérification” des élections du 25 octobre, une brochette de diplomates du Core Group, irrités, apeurés par la matérialisation imminente de cette instance de vérification se portaient vers le Sénat de la République pour rencontrer des sénateurs et leur vendre la nécessité de la poursuite la plus simple possible du processus électoral de 2015, en fait leur imposer un tel choix. De quel droit?

De fil en aiguille, on en vint aux élections qui devaient amener la “victoire” du poulain de la bourgeoisie, Jovenel Moïse, le paysan qui grimpa jusqu’à mériter de la confiance des ti lolit. À cette occasion, le 4 janvier 2016, le Core Group» félicitait le nouveau président “élu”, Jovenel Moïse, du Parti haïtien tèt kale (Phtk), suite aux résultats définitifs de la présidentielle du 20 novembre 2016. Il encourageait tous les acteurs à «respecter ces résultats définitifs et à travailler de manière constructive à l’achèvement pacifique du cycle électoral, conformément aux dispositions du décret électoral et du calendrier établi». Malheur aux trublions de l’opposition qui oseraient contester l’exemplaire honnêteté et sérieux du président du CEP, Léopold Berlanger, le cheval de Troie au service des Boulos, Apaid et Washington! Malheur! Car ils seront foudroyés.

La dernière performance du Core group montrant son ingérence partisane dans nos affaires est évidente dans deux de ses derniers communiqués. Le premier en date du 9 juillet exprimait “ sa préoccupation suite aux manifestations marquées d’actes de violence et de pillage, qui ont largement paralysé le pays durant ce week-end, avec des effets négatifs sur l’économie”. De l’exaspération, de la frustration amère, de la misère extême, de la faim klowòx tenaillant le ventre des “violents pillageurs”, de l’arrogante richesse des nantis: pas un seul mot.

Celui du 2 novembre dépasse les bornes. D’abord les membres du club diplomatico-maffieux “rappellent la légitimité démocratique du gouvernement d’Haïti et des institutions élues et que, dans une démocratie, le changement doit se faire en passant par les urnes et non par la violence». Ah bon! Un peu comme les choses s’étaient passées en 2003-2004 lorsque des agents des “Special Forces” états-uniennes s’étaient amenés avec leurs urnes kidnappantes et déportaient un président légitimement élu vers une destination inconnue du kidnappé et de son épouse. C’était à la suite d’intenses propagandes médiatiques et de déstabilisation par une intense mobilisation dite grennnanbounda.

Oui, le Core group, la communauté internationale, la CIA surtout savent comment   déstabiliser des pouvoirs légitimes. Permettez quelques exemples (non exhaustifs): 1950. Élu à la tête du Guatemala en 1950, Jacobo Arbenz tente de libérer le pays de la tutelle des entreprises états-uniennes, en particulier la United Fruit Company. Celle-ci détient le monopole de la banane, une importante ressource économique du pays. En 1952, Arbenz entreprend une réforme agraire basée sur l’expropriation des grands domaines mal exploités. Il favorise la redistribution des terres aux paysans pauvres.

Une centaine d’agents de la CIA sont chargés de l’armement du colonel Carlos Castillo Armas et de l’entraînement de ses quelque centaines de “rebelles” (Bonjour, Guy Philippe!). L’engeance, ou plutôt états-unienne organise aussi le boycottage du café et de la vente d’armes au Guatemala. Elle met sur pied une vaste opération de propagande véhiculant dans les médias l’image d’une révolution communiste en marche au Guatemala, ce qui contribue au succès de son opération.

Un mois avant le coup d’État de juin 1954, elle distribue des tracts et annonce l’invasion de Castillo Armas dans une radio clandestine. L’opération militaire de renversement commence le 15 juin. Démoralisée, l’armée guatémaltèque croit que les bombardiers qui survolent la capitale sont le prélude à une invasion américaine. Quelques jours plus tard, le président Arbenz abdique et Armas prend le pouvoir.

1951, le farouche nationaliste Mohamad Mossadegh nationalise le pétrole iranien aux mains de la Anglo Iranian Oil Company (AIOC). Les Majlis (le parlement) votent la Oil Nationalization Act qui ordonne la fermeture des consulats britanniques et chasse le personnel des raffineries détenues par la AIOC.

C’est la guerre. La CIA exécute alors l’opération Ajax pour le compte de l’AIOC et du shah en exil: déclenchement d’un faux mouvement révolutionnaire par le Tudeh, le parti communiste iranien infiltré par des agents états-uniens, saccage du grand bazar, simulation d’attentats et attentats réels, intimidations, manifestations factices, incendie d’une grande bibliothèque à Téhéran mise sur le compte des communistes, Mossadegh décrit par la presse comme un “agent communiste” de Moscou, parlementaires majlis achetés par la CIA, “révolution populaire”, bref, une opération grenn nan bounda avant la lettre. Mossadegh est renversé et emprisonné le 23 août 1953.

1973. Le marxiste Salvador Allende est convaincu qu’on pouvait arriver au gouvernement par la voie pacifique et, à partir de là, renverser les structures de l’État au bénéfice des majorités pauvres. Pour arriver à un tel but, on devait nationaliser les grandes industries, celles qui étaient aux mains des États-Unis, en priorité.  Lors de l’élection présidentielle de 1970 au Chili, « la CIA se vit enjoindre de diriger tous ses efforts contre le marxiste Allende, contre la candidature duquel elle fut chargée d’organiser une vaste campagne de propagande.» (William Colby,  chef de la CIA de 1973 à 1976. Mémoires).  Henry Kissinger, alors conseiller à la Sécurité Nationale du président Richard Nixon, déclara pendant une réunion du Conseil national de sécurité sur le Chili, le 27 juin 1970 : « Je ne vois pas pourquoi nous devrions rester sans rien faire pendant qu’un pays sombre dans le communisme à cause de l’irresponsabilité de son peuple. » (Colby, ibid).

Le 3 novembre 1970, Allende prit ses fonctions de président. Une stratégie de déstabilisation du nouveau gouvernement fut alors mise à l’étude, et la Direction de l’Hémisphère Occidental de la CIA fut chargée de la mettre en œuvre.  Dès lors, la CIA menait l’opération de désinformation et de sabotage économique la plus perfectionnée que l’on ait connue jusqu’alors au monde. Colby reconnaîtra dans la presse de son pays que ce fut une « expérience de laboratoire sur l’efficacité de l’investissement financier lourd pour discréditer et renverser un gouvernement.»

Une campagne internationale de diffamation et d’intrigues fut mise sur pied dont une bonne parte fut confiée à une vieille connaissance du président Nixon George H.W. Bush et des hommes de l’équipe de choc qui menaient l’opération. Bush réalisa cette tâche en tant qu’ambassadeur à l’ONU (sic), fonction qu’il occupa à partir de février 1971. Lorsqu’il fut nommé à ce poste, personne ne voulut se rappeler que quelques mois plus tôt, en tant que représentant à la Chambre du Texas, il avait réussi à faire rétablir dans cet État la peine de mort pour les « homosexuels récidivistes » (resic). Le 11 septembre 1973, eut lieu le sanglant coup d’Etat mené par le général Augusto Pinochet.

Revenons au discours du 2 novembre des maffieusards. Ils “appellent les trois branches du pouvoir ainsi que tous les autres acteurs de la vie nationale à un dialogue inclusif” – comme d’habitude, ce qui signifie en fait un dialogue qui privilégie leur seul poulain – . afin, entre autres : de renforcer les institutions nationales en charge de la reddition des comptes (…) et d’élaborer un calendrier électoral qui permette la tenue d’élections crédibles, libres et transparentes en octobre 2019 et garantisse la stabilité des institutions”.

Reddition des comptes? Sans blague! Des siphonneurs des trois milliards de Petocaribe, dont probablement l’inculpé Jovenel, vont vraiment mettre en branle un autre Procès de la Consolidation? Qui veut tromper qui? Non, Madame Susan D. Page! Non, Madame Helen Meagher! N’allez pas nous prendre pour des canards sauvages! Please! Nous en avons assez des menteries, des tromperies, des audaceries du Core group, ce véritable cor aux pieds de la démocratie haïtienne qui veut et peut avancer sans vos leçons sous le masque hideux de promotion du dialogue.

Quelle mouche électorale vous a donc piqués, mesdames et messieurs pour anticiper dès maintenant des élections en 2019? De qui ou de quoi avez-vous peur? Pourquoi cette fuite en avant? Le cardinal Langlois vous a-t-il suggéré un autre éventuel accord El Rancho bis? Est-ce pour aguicher des candidats à la présidence qui n’attendent que le vent propice pour prendre la direction de la Gonâve? Est-ce une manoeuvre de diversion pour apaiser les masses qui y verraient l’occasion pour elles de se débarrasser de Jovenel “ en passant par les urnes et non par la violence”. Gade, non, Core group, faites votre respect!

Maudit Core group, maudit cor aux pieds de la nation, vous nous empêchez de marcher, d’avancer sur le chemin de la démocratie et du développement par nous et pour nous. Vous ne vous imaginez pas comment nous rêvons de la solution chirurgicale pour vous exciser de notre monde de luttes pour un avenir meilleur. Car, nous ne resterons pas ainsi, les bras croisés, à vous regarder et vous laisser faire. Partez, fwenk!                                                                                                                               Pour reprendre une chanson de Guy Durosier: «  fè chemen w, m ap fè pa m; orevwa. »

11 novembre 2018    

 

 

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