La « solution » sera-t-elle haïtienne ou washingtonienne ?

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Quel spectacle honteux ! A la veille de l’anniversaire de la Bataille de Vertières, les forces impérialistes et néocoloniales pavoisent, puisque, certains de leurs partisans et alliés réels en Haïti, impatients d’occuper le pouvoir ont bien rempli leur mission, leur sale besogne en s’appuyant sur Washington.

La dernière réunion à Miami a révélé la face cachée d’une classe politique refusant catégoriquement de rompre ses relations de domesticité avec les dirigeants de l’empire américain. Si on a toujours pas compris les raisons et de ce qui a été débattu lors de cette réunion, l’objectif, en revanche, de la campagne de propagande intensive qu’à susciter cette rencontre est aisé à comprendre. Ce n’est là qu’une preuve de plus démontrant l’allégeance éperdue de ces traitres à la cause haïtienne.

Absolument, rien de différent par rapport au Premier ministre par intérim Ariel Henry qui se range sous la coupe des Etats-Unis avec son accord de Musseau dit du 11 septembre. A quelques variantes près, ils expriment le même désir de se retrouver sous la tutelle de Washington et ce, quelque soit l’Accord choisit. Le sentiment dominant et commun chez eux est qu’ils n’ont aucun malaise avec le patron américain, l’ennemi des peuples opprimés et exploités. Le seul dessein de ces valets est de servir à jamais l’impérialisme international. Leur mémoire inféodée est si courte qu’ils cherchent une fois de plus à réaliser la même machination combien vaine et ridicule afin de continuer à patauger de façon délibérée dans la boue du quotidien.

La question la plus importante est de savoir, comment Washington va-t-il s’y prendre concrètement pour remplacer l’actuelle administration de facto qui se déclare pour une  « gouvernance apaisée et efficace » ? Va-t-il la remplacer par ceux de l’accord de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise qui, eux  se positionnent en solution de rechange en donnant la garantie à l’employeur qu’ils sont mieux à même de le donner satisfaction ?  Mieux de ce que lui donnent déjà la bande à Ariel Henry, Secteur Démocratique et Populaire et les autres renégats qui ont été imposés par le Core Group.

De toute manière, quelle que soit la décision que l’on choisit d’adopter ou d’accepter, il sera difficile de défendre la thèse selon laquelle la situation pourrie qui prévaut aujourd’hui en Haïti est conforme à une quelconque solution à l’haïtienne, quand ce sont les Etats-Unis en tant qu’arbitre qui décident le résultat.

D’expérience, on sait pour satisfaire leurs ambitions et sauvegarder leurs intérêts, les Etats-Unis ne reculent devant rien. Ce d’autant plus que, ils craignent que l’ombre d’un mouvement populaire révolutionnaire ne vienne tout chambarder. Aujourd’hui comme hier,  ils s’en accommoderont sans doute à tous ceux-là qui peuvent les garantir une certaine stabilité politique même au détriment de la masse populaire. C’est dans cette perspective, que le rôle de Daniel Foote, ex-Envoyé spécial américain en Haïti, défenseur et sauveur suprême de l’accord de Montana, demandant l’intervention d’une force militaire spéciale en Haïti, reste un point important pour eux.

C’est un complot et surtout d’un acte de négation des droits du peuple, d’imposer contre sa volonté une petite minorité de la classe dominante qui ne cesse de le piétiner comme un mégot de cigarettes. Les masses populaires n’ont rien à espérer de ces imposteurs. Quel que soit leur camp d’origine, ils entonnent tous le même refrain d’acceptation de la soumission impérialiste.  Ils ne font que se recycler pas pour se racheter mais toujours avec le même idéal de convaincre l’impérialisme de leur passer le pouvoir afin que rien ne change. Sur ce plan, nous ne nous faisons aucune illusion, ils sont tous des instruments dociles et conscients. Ce sont des mercenaires prêts à exécuter de la stratégie laborieusement mise au point pour continuer la déstabilisation d’Haïti sous de nouvelles formes.

Cette nouvelle manœuvre a pour but de détourner l’attention de la classe populaire et condamner dans un attentisme sans fin les masses éprises de justice et désireuses de s’affranchir de cette tutelle économique, politique et sociale plus que centenaire.

Que font-ils, ces rois de la gaffe ? Sous prétexte de faire prendre conscience à l’empire américain, sinon le démocratiser afin qu’il s’engage à abandonner sa raison d’être ; ils s’acharnent de préférence à le ranimer et nourrir de sa répugnante domination capitaliste. Ils se servent de formules de façade qui lui permettent de tenir intact le système pourri qui nous écrase ou tout au moins de sauvegarder les privilèges des forces exploiteuses. C’est un refus total de la camarilla bourgeoise de s’attaquer aux causes profondes de nos maux. Comme toujours, cette bourgeoisie préfère livrer le peuple pieds et mains liés à la merci des promesses fallacieuses qui ne vont que renforcer la politique du statu quo.

Quelle incohérence ! La semaine dernière certaines organisations proches des promoteurs de l’accord de Montana ont écrit une lettre ouverte à Joe Biden pour lui demander de cesser toute ingérence sur Haïti.

On pensait que ces protagonistes qui se disent et se croient sincèrement anti-impérialistes allaient, à partir de cette lettre, transformer le pays en un champ de bataille et de résistance contre le grand ennemi du genre humain, qu’est l’impérialisme américain. Ils s’en sont, au contraire, attarder sur l’élimination des symptômes au lieu de se pencher sur les causes profondes et des périls qui menacent le pays. Il y a de quoi s’étonner et d’indigner quand on sait que les libertés ne s’octroient pas, elles se prennent. Elles s’exercent comme un droit et non comme une franchise. Nous le réitérons pour ceux qui l’ignorent encore, aussi longtemps que les Etats-Unis seront présents sur la scène politique haïtienne, notre pays ne connaitra jamais la paix, le développement et la prospérité. Et aucune solution ne sera possible comme on le voit en ce moment à Cuba et le Venezuela, deux pays qui sont la cible de toutes les intrigues et machinations de guerre des forces déstabilisatrices américaines.

Au peuple averti, la prudence doit être de rigueur en ce qui concerne les Accords de sortie de crise servis pour la consommation nationale; tout cela n’est que de la démagogie justement pour renforcer l’emprise des puissances impérialistes.

Les problèmes du présent et de l’avenir sont ceux d’un peuple qui s’affirme et d’une révolution qui doit éclater, se développer et déboucher irréversiblement vers un avenir meilleur.  Seules les masses organisées possèdent les solutions nécessaires pour sortir le pays du chaos et de l’anarchie,  pour qu’enfin  les droits du peuple haïtien soient rétablis et consacrés.

Non à la solution washingtonienne munie d’une étiquette haïtienne que les habiles courtiers sont chargés de nous vendre ! La victoire d’un peuple se trouve toujours au bout d’une lutte armée de libération nationale, jamais autour d’une table. N’est-ce pas cela que nos ancêtres nous ont laissé en héritage et que symbolise la victoire du 18 novembre 1803 à Vertières sur les forces coloniales françaises !

 

 

 

 

 

 

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