Depuis 2012, l’Unesco a consacré le 13 février comme la journée Mondiale de la Radiodiffusion. A l’occasion de cette célébration pour l’année 2017, le Conseil National de la Télécommunication a organisé une conférence de presse à l’Hôtel Mariott à Turgeau. En cette circonstance, des plaques d’honneur ont été décernées à des stations de radio sur la base de leur ancienneté ; mais pas sur la base de leur engagement aux cotés des masses populaires.
Plusieurs sous-thèmes ont été débattus en cette occasion: « L’importance de la Radio Communautaire dans le Développement Local, Défis et perspectives des radios Communautaires, La radio, c’est nous». Ce dernier thème sied bien parce que selon Mirta Lourenço chef de la section développement des médias et société à l’Unesco, la radio ne serait pas ce qu’elle est sans les auditeurs.
«Un tel thème met l’accent sur les publics, en veillant à ce que leurs points de vue soient représentés sur les ondes. C’est une chance de découvrir toutes les façons dont la radio engage le public, non seulement en direct , mais aussi en tenant compte des auditeurs dans la planification et la politique de la radio », a poursuivi Mirta Lourenço. Tenant compte du grand pouvoir que détient la radio, son utilité, son impact, on ne peut se passer d’elle, car elle façonne l’opinion.
« La radio a le pouvoir de nous sortir de nos «cocons médiatiques», où tous partagent les mêmes idées, et de nous rappeler l’importance d’écouter l’autre une nouvelle fois», a déclaré Tim Francis, un spécialiste de programme adjoint à la Section développement des médias et société de l’Unesco. De son coté, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokavo, a réitéré les mérites de la radio. Malgré, la course vertigineuse de la technologie dans l’apanage des réseaux sociaux, la radio a su garder sa place auprès du public, et continue encore de s’imposer. «En ces temps troublés, la radio offre une plateforme permanente qui rassemble les communautés. Sur le chemin du travail, dans les foyers, au bureau ou dans les champs, que ce soit en temps de paix ou dans les situations de conflit ou d’urgence », a-t-elle déclaré. « La radio reste une source essentielle d’information et de savoir, touchant toutes les générations et cultures, inspirant chacun grâce à la richesse de la diversité humaine, et nous reliant au reste du monde.
Quel que soit l’endroit, la radio permet aux femmes et aux hommes de s’exprimer. Elle offre une écoute et répond à certains besoins. Elle est également un atout pour les droits de l’homme et la dignité humaine, ainsi qu’un outil efficace pour trouver des solutions aux défis auxquels toutes les sociétés sont aujourd’hui confrontées », a-t-elle poursuivi.
Institué en 2012 par les États membres de l’Unesco, adopté en 2013 en qualité de Journée internationale par l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 13 février est maintenu pour fêter la Journée internationale de la radio, en hommage à la date de la création de la radio des Nations-Unies, le 13 février 1946. Néanmoins, les stations de radio d’Haïti semblent être indifférentes à ce jour, aucune activité, même pas un rappel. Certaines stations de radio l’ignorent complètement, dirait-on.
Radiographie des médias en Haïti A l’ occasion de la Journée Mondiale de la Radiodiffusion, nous profitons pour présenter une radiographie des médias et d’une façon particulière des stations de radio. D’entrée de jeu, disons sans détour que ces médiums sont aussi nuisibles qu’utiles. Quand on considère que les agents des classes dominantes et de la réaction internationale exploitent à fond ce créneau pour s’adonner à leur politique d’aliénation des masses populaires, vous n’avez qu’à les écouter pour avoir une idée du niveau de préjugé et de polarisation qui prévaut chez nous.
« Un simple résumé du comportement des propriétaires d’aujourd’hui, permet de considérer la radiodiffusion, sans détours, comme un repère de mercenaires, d’affairistes de tous poils, de vulgaires trafiquants de micros. Ces épithètes ne sont pourtant ni méchantes ni osées. Les constats sont là pour étayer la véracité de telles approches, du fait qu’ils ont une perception sous développée de la communication». Telle est la perception de Guerby Dujour de ces stations de radio.
Selon cet observateur avisé, la presse haïtienne, pour n’avoir pas su s’élever à une dimension rationnelle, malheureusement se noie concurremment avec notre société en pleine déliquescence. Oui, une société qui a longtemps franchi les localises du rubicond. Il suffit d’une simple observation pour se dire qu’elle est pourrie des orteils jusqu’aux prunelles. Et, lorsqu’une société dont l’indécence déjà intolérable s’est métamorphosée en débandade, la presse, comme rempart, intervient du coup pour la redresser.
Et cette presse faite de vils impécunieux, dispute le palme de la corruption avec les classes sociales dominantes haïtiennes. Tout en feignant de nier cette évidence qui leur perfore les prunelles, les propriétaires des stations de radio tout comme ces élites perdues dans leur inconscience dégringolent collectivement vers les abimes vertigineux de la déchéance.
« Longtemps versée dans les sinuosités de la corruption et de l’omerta, la presse haïtienne cesse d’être une référence morale et d’éthique. Elle projette une image aussi hideuse que celle des églises à vocation strictement d’aliénation et de cette classe politique d’exécutants des plans macabres des usuriers internationaux. Logée à la même enseigne que le pouvoir politique et les forces d’argent, la presse n’a plus le dernier mot comme jadis. Elle est désormais perçue comme le charbon de bois. Quand elle ne vous brûle pas, elle vous salit ».
L’analyse pertinente de Guerby Dujour fait ressortir cette réputation de putschiste des propriétaires de ces stations de radio considérant leur attitude hautement répréhensible au cours des dernières élections en Haïti. Les événements politiques ayant abouti à la chute du président Aristide les ont impitoyablement éclaboussés et divisés. Et, ceci leur vaut la haine incurable du secteur populaire qui en a payé le prix fort et le mépris bien mérité d’une large part de la classe politique encore attachée aux valeurs nationalistes.
Selon bien d’observateurs, la presse n’a plus la capacité de jouer son noble rôle de redresseur de la barque. La déontologie n’est plus la règle qui l’oriente dans ses analyses et dans ses reportages. Désormais, on paie pour une interview comme on paie pour un plat chaud dans un restaurant. Certains patrons de presse n’y voient aucun inconvénient parce que les journalistes ne perçoivent qu’une pitance. Cela permet de tenir le coup par rapport à cette criante précarité qu’accuse leur budget de fonctionnement.
Au sein de ces médias au service des classes dominantes, le droit de cuissage s’institutionnalise inexorablement. Bref, le harcèlement se fait à l’œil nu. C’est à prendre ou à laisser si vous voulez avoir droit à une augmentation de salaire pourtant bien méritée. Cette pratique injuste et humiliante est pire dans certains médias que dans les usines de sous-traitance. Ces patrons reproduisent les mœurs des colons français qui violentaient les femmes esclaves dans les plantations en plein jour. Et ce n’est pas cette presse bourgeoise, GNB dans chaque millionième de millimètre de ses chromosomes, qui dénoncerait ces injustices de trop. Ce serait suicidaire pour elle pou l ap denonse move pratik patwon medya GNBis yo.
Le budget envisagé pour les salles des nouvelles fait rire et pleurer à la fois. La pitance obtenue ne peut servir qu’à se nourrir suivant le cas. Polir le chômage n’est pas un crime dans une Haïti où la pauvreté fait rage. « Cette situation d’exploitation éhontée a poussé de nombreux confrères compétents et conséquents à émigrer vers des cieux supposément plus indulgents. Ceux qui se résignent à résister grignotent dans plusieurs jattes. D’autres, plus dignes, attendent le moment propice pour s’envoler.
Bonjour visa ou résidence, adieu Haïti. Monsieur Dujour poursuit pour faire savoir que contrairement à ce que l’on veut faire croire, cette presse qui le jour feint de dénoncer la corruption, l’entretient pourtant dans son propre sein. Comme conséquence, le taux d’écoute des médias a complètement baissé en Haïti. N’était-ce la magie de l’internet, nombre d’entre eux auraient fermé leurs portes. Donc, ils ont plus d’écoute dans la diaspora qu’ils en ont en Haïti. Il suffit d’écouter les émissions à micros ouverts à certaines heures de la journée pour s’en convaincre. Quatre-vingt-dix pourcent des intervenants sont de la diaspora. C’est se leurrer de croire que des émissions telles que “Ranmase”, “jounal 4 trè” ont une large écoute en Haïti. Seul les boites à musique font les délices des jeunes d’aujourd’hui qui n’ont plus Woy les voilà sur Radio Métropole ni Rally 1080 sur Radio Nationale avec Micheline Soucar et encore moins les éditoriaux de haute facture intellectuelle du météore Jean Dominique sur Radio Haïti Inter. Quant aux stations de télévision, n’en parlons pas. Rares sont celles qui font le sacrifice de produire. Dépourvues de ressources humaines et matérielles adéquates, elles font figures de relais de France 24, de TV5 ou tout ce qui peut servir de remplissage comme les feuilletons.
Les activités des jeunes, scolarisés ou non, s’articulent autour de trois choses: l’alcool, le tabac, le sexe sur fond d’animations des DJ agents d’aliénations culturelle avec ces rap mal adaptés. A 13 ans, certaines jeunes filles sont déjà mamans. Tomber enceinte à cette tranche d’âge, ne gêne plus personne. C’est bien de la modernité. Entre autre, ce n’est plus un déshonneur pour les familles ni un handicap pour l’avancement social. Ce n’est pas cette presse qui fait plus de politique que les partis politique eux-mêmes qui crierait halte là. Ce n’est pas cette presse trafiquante de la souveraineté nationale qui fait chorus avec les ambassades étrangères pour renverser des gouvernements légitimes ou en supporter d’autres qui élèverait la voix pour stopper cette hémorragie sociale. Ce n’est pas cette presse bidon dont la plupart des membres sont en proie à un agrammatisme sèvre qui casserait l’élan périlleux de cette société foncièrement dépravée. Cette société qui veut coûte que coûte s’assurer que sa transition de l’analphabétisme vers la bêtise soit sans faute.
A presse foutue, pays foutu. A pays sans rempart ni repères, pays craqué. Pays crevé. Face à ce constat accablant, n’en déplaise aux partisans du gâchis, une révolution en bonne et due forme s’impose dans le pays d’Antênor Firmin pour stopper la dégringolade et remonter la pente quelle que scabreuse qu’elle soit. Bref, une autre presse pour cette nouvelle Haïti que l’on croit possible. Et à bien observer l’impact hautement négatif des ces stations de radio, elles sont aussi utiles que nuisibles. Men mesyedam radyomann yo pa gen ase konpreyansyon pou yo rive konprann sa.