La mémoire au service des luttes : Chris Hani

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Il y a 28 ans, le 10 avril 1993, le dirigeant de la lutte contre l’apartheid Chris Hani est assassiné. 

Né dans le bantoustan du Transkei, il est le cinquième enfant de Gilbert et de Mary Nani. Il prendra plus tard le nom de Chris en hommage à un de ses frères décédé très jeune. Vu les conditions existant au Transkei, son père, pour subvenir aux besoins de la famille, quitte pour aller travailler dans l’une des grandes villes de l’Afrique du Sud. Cette période marque profondément le jeune Chris, témoin des constants combats de sa mère qui, seule, prend soin de la famille.  

Éduqué à l’école catholique, Chris Hani  développe une passion pour le latin et pense devenir prêtre. Mais son père, étant contre cette idée, l’envoie à l’école, le Mantanzima, fondée par l’église méthodiste. Là-bas, Hani est témoin des combats menés par les enseignants et enseignantes, qui dénoncent le système d’éducation Bantu, imposé par le régime de l’apartheid. Cet épisode contribue de beaucoup à développer sa conscience politique.        

Chris Hani commence à militer dès l’âge de 15 ans en adhérant à la ligue de jeunesse de l’ANC (African National Congress Youth League – ANCYL). Lorsque l’ANC est interdite en 1960, il rejoint la toute nouvelle branche armée Umkontho We Sizwe (la lance de la nation). Il est arrêté en 1962 et condamné à 18 mois de prison. À sa libération, il rejoint les militants de l’ANC réfugiés à la Zambie.

Au début des années 1980, il revient clandestinement en Afrique du Sud, il est chargé de la réorganisation de l’ANC dans la province du Cap. Il participe également en 1983 au combat que mène l’État nouvellement indépendant d’Angola contre une rébellion (dirigée par le pantin Jonas Savimbi) fomentée et soutenue par les États-Unis et l’Afrique du Sud. 

En 1987, Chris Hani devient le chef d’état-major d’Umkontho qui intensifie sa lutte par des actions de sabotage en Afrique du Sud. À la suite du retrait de Joe Slovo de la direction du Parti communiste sud-africain (SACP), il entre au Politburo et devient en 1991 le secrétaire général du parti.

Il est assassiné le 10 avril 1993 devant la porte de sa maison dans la banlieue de la ville ouvrière de Boksburg. En 1993, le philosophe Jacques Derrida lui dédicaça sa conférence ayant précédé la sortie de son œuvre Spectres de Marx (publiée aux éditions Galilée en 1993).

Repose en paix frère et camarade. Au nom de tous les peuples opprimés, merci!

 

Texte: FUIQP et Alain Saint-Victor

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