La faillite des incapables !

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 S’il y a un pays où l’on ne parle de moins en moins, pour ne pas dire jamais, des services publics, c’est-à-dire les services disponibles préposés aux besoins de la collectivité grandissante, en majorité les membres des classes défavorisées, c’est bien Haïti !

Il ne fait aucun doute que les maux du pays sont sérieux : pauvreté endémique, malnutrition, pillage de ressources et inégalité profonde entre un petit nombre de privilégiés vivant dans l’opulence grâce à la malversation et une majorité abandonnée, méprisée et humiliée.

Cependant, on est loin d’être conscient du désastre imminent dans l’univers impitoyable haïtien, dont les gouvernements passés ou présents sont complices et n’ont fait que contribuer à empirer davantage la situation en refusant d’octroyer aux écoles, aux hôpitaux et aux autres services de base une certaine protection sociale. La classe dirigeante haïtienne ne s’en rend jamais compte de sa politique dangereuse, s’abandonnant dans un cercle vicieux et piégé qu’on appelle l’Etat, lequel escroque ses propres citoyens.

Il est évident que la majorité des gouvernements haïtiens ont tenu de tels rapports avec le peuple jusqu’à le réduire à sa plus simple expression.  C’est le tour maintenant d’un certain Jovenel Moise à la barre avec qui le pays traverse une période tragique, marquée au plus haut niveau de l’Etat par les mêmes défaillances : l’incompétence, la duperie, la mauvaise foi et les mensonges éhontés. 

En tant qu’un pays dominé, les forces dominantes sont plus aptes à fonctionner avec les incapables, leurs pions de prédilection.

Il est important de souligner que cela ne tient pas à tel ou tel autre dirigeant, mais aux circonstances objectives dans lesquelles ces politiciens se placent : en bon commandeur au service des puissances capitalistes. Ils brandissent tous, comme des fleurs d’espérance, l’idéal des oppresseurs d’hier de sorte que les masses populaires continuent à être parquées dans un pays assimilable à de véritables camps de concentrations d’esclaves.

 Il est un fait certain, la domination occidentale impérialiste qui a succédé à la colonisation esclavagiste ne fait qu’accélérer et aggraver nos malheurs, ainsi nos dirigeants à l’instar du maître colon s’en foutent pas mal du chaos qui y règne. 

Le capitalisme dominant a façonné l’économie haïtienne en fonction de ses propres aspirations hégémoniques.  La classe politique haïtienne, l’héritière authentique de cette mentalité n’est qu’un instrument renouvelable au service des puissances tutrices. Voilà pourquoi, elle est aujourd’hui, comme elle l’a été hier, et sera toujours indéfiniment incapable d’apporter quelque amélioration sérieuse aux conditions de vie des masses. 

Il ne s’agit pas d’une quelconque lacune ou d’une incapacité individuelle d’un Président, d’un Premier ministre ou de la cohorte des ministres d’une malhonnêteté indigne. C’est une incapacité chronique d’une classe d’hommes et de femmes qui, pour se conforter eux-mêmes, doivent sauvegarder et rassurer les intérêts politiques et économiques de leur patron des puissances impérialistes au détriment des forces ouvrières de la société. 

Alors, que Jovenel Moise parte, comme Aristide, Estimé et tant d’autres ; qu’on le remplace, soit par la filière d’une élection ou d’une transition, qu’est-ce qui peut en sortir alors ? Rien, sauf quelque perspective de ramener un peu de calme pour un certain temps. Mais la politique de destruction sociale et d’exploitation des masses continuera et quelques semaines après nous serons de nouveau face à des journées de sang, de feu et de fureur. 

 La lutte pour le changement radical se dessine, on ne peut ni l’arrêter, ni la tuer.

Ce n’est pas une entente, un dialogue ou un processus de réconciliation nationale qui va changer la donne. En tant qu’un pays dominé, les forces dominantes sont plus aptes à fonctionner avec les incapables, leurs pions de prédilection. C’est ainsi que Bill Clinton avait osé déclarer que « Michel Martelly est le meilleur président qu’Haïti ait connu» (sic).

 Et la vérité, il ne faut pas peur de le dire, cette classe politique pro-impérialiste est incapable à jamais de remettre le pays sur les rails de façon à le faire sortir de son marasme. Sa politique d’instabilité catastrophique ne saurait nous mener nulle part autre que dans l’abîme du sous-développement.

L’insécurité en cours, c’est la faillite totale de la classe dirigeante réactionnaire, criminelle, antinationale inféodée aux vautours occidentaux qui ne laissent entrevoir aucune perspective d’espoir pour un avenir meilleur. Les laissés pour compte sont arrivés à un point tel qu’ils ne voient aucune lumière de changement au bout du tunnel. Et c’est précisément, cet élément fondamental que les principaux acteurs de la classe politique et de la société en général ne peuvent pas comprendre. 

Il est clair que c’est une lutte qui cherche sa forme au sein du peuple pour combattre cette incapacité sociale programmée de façon à nous sortir de ce dangereux labyrinthe en vue d’apporter un remède précis aux maux du pays.  

 La lutte pour le changement radical se dessine, on ne peut ni l’arrêter, ni la tuer. Seul le peuple haïtien est habilité à se sauver lui-même pour parer à la faillite des incapables.

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