Jusqu’où ira le Mouvement du Canal de la rivière Massacre à Ouanaminthe ?

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Pensant faire du mal à la paysannerie haïtienne avec sa politique égoïste, incendiaire et raciste, la classe dirigeante dominicaine, inconsciemment, a fait une œuvre qui la dessert.  Elle a permis que le conflit surgi à la frontière haitiano-dominicaine, précisément à Ouanaminthe devienne le point de ralliement, de solidarité et d’unité du peuple haïtien.

Tout le monde veut être présent à l’épicentre pour montrer leur soutien à la cause. La question d’utiliser l’eau de la rivière Massacre pour irriguer des terres agricoles est devenue une  affaire nationale. Personne ne veut rater un tel événement sans apporter sa quote-part. Cet engouement donne à ce mouvement qui se déroule sur la frontière un caractère unitaire et ouvre de grands horizons pour l’avenir. Surtout, il n’y a dans cet élan de solidarité populaire ni émotion, ni sensationnalisme mais juste la conviction et la détermination de tout un peuple de placer de nouveaux rails sous le train de son pays.

Le mouvement du Canal de la rivière Massacre à Ouanaminthe n’a pas été planifié, pourtant il a pris une très grande ampleur, nationale faut-il dire. C’est le comportement du Président dominicain, Luis Abinader, avec ses gesticulations paranoïaques qui, en un sens, a frappé le sentiment national et l’orgueil des paysans haïtiens jusqu’à ce qu’ils radicalisent davantage leurs positions. Puisqu’ils ont vite découvert en Abinader un obstacle à l’épanouissement d’une entreprise généreuse et porteuse de fruits pour l’avancement du pays, voire un facteur de déstabilisation du territoire haïtien. Le peuple a bien compris le jeu du président fanfaron, aussi a-t-il profité de l’opportunité pour vaillamment continuer et terminer un grand ouvrage national.

Jamais les espoirs n’ont été aussi grands pour sortir le pays du labyrinthe dans lequel il se trouve. Maintenant, c’est à l’unisson que tout haïtien sauf le gouvernement veut apporter sa pierre et que personne n’entend point rester neutre dans ce conflit engagé, déclenché pour des raisons de survie collective ce pourquoi le Président dominicain, Luis Abinader, est le seul responsable.  C’est une réaction normale, une prise de position honnête et courageuse du peuple-travailleur contre l’exploitation humiliante, arrogante de l’élite et du capitalisme dominicain.

Dans son acharnement à vouloir coûte que coûte protéger les privilèges d’une petite minorité de spéculateurs et de profiteurs en majorité d’origine américaines, le pouvoir d’Abinader s’est heurté à la résistance des travailleurs et du peuple haïtien en général à laquelle il a répondu par l’intimidation, en déployant sur la frontière ses forces armées face à un peuple pacifique et un Etat lui-même sans armée.

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Cet état de choses révèle que Luis Abinader, le représentant indéniable du système capitaliste, l’arme et l’âme des multinationales, veut tout pour lui.  Il présente la question de la frontière comme sa propriété privée. Ce comportement absurde a, en fait, ressuscité l’âme patriotique haïtienne en nous dressant courageusement épaule contre épaule.

Encore une fois, le peuple haïtien se sent fier, fier de lutter pour restaurer sa dignité perdue. Fier de savoir que dans cette lutte, chacun peut compter sans faille sur l’autre. C’est un mouvement de masse qui prouve que le peuple veut non seulement le changement mais aussi qu’il soit respecté et que cesse toute forme d’exploitation contre lui.

Le mouvement du Canal sur la rivière Massacre à Ouanaminthe n’est et ne doit pas être un mouvement anti-dominicain. La classe ouvrière de la République dominicaine ne saurait être responsable des mesquineries et conneries de sa classe dirigeante raciste, vassale des puissances impérialistes.

Le mouvement de Ouanaminthe doit  inspirer réflexion et mobilisation de sorte que nous aidions la population à accroitre sa conscience politique afin qu’elle puisse porter plus haut le flambeau du changement.

Le mouvement de Ouanaminthe doit également savoir que les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les conséquences du système capitaliste et de sa décomposition en Haïti. Nous ne pouvons pas y remédier avec les mêmes recettes, les mêmes conceptions du pouvoir, la manière de l’exercer et la doctrine politique en usage jusqu’ici depuis des lustres.

Aucune confiance ne peut être accordée aux représentants de la classe capitaliste et à leurs institutions qui nous ont entrainés dans ce labyrinthe. Reconquérir notre dignité exige qu’il nous faut aller à la racine de notre mal pour s’attaquer aux fondements mêmes du système.

Le gouvernement de Luis Abinader en République voisine est un représentant authentique de la classe capitaliste au même titre que cette marionnette de Premier ministre de facto haïtien Ariel Henry, de même que celles et ceux qui se déclarent de l’opposition. Il ne pourrait y avoir la moindre confrontation entre eux, vu qu’ils sont tous des collabos, agents et piliers de l’État capitaliste mondial principal ennemi des masses laborieuses en quête d’une vie sociale meilleure.

Jusqu’où doit aller ce mouvement du Canal dans la rivière Massacre? Bien sûr, il doit aller jusqu’au bout de la construction et même penser à construire d’autres Canaux. Sans oublier naturellement la reprise des travaux du barrage de Marrion. Bref, aller à la recherche d’un avenir meilleur, d’une mentalité nouvelle, de sorte que nous mettions fin à la pratique devenue routinière, sous prétexte d’insécurité en Haïti, d’utiliser les infrastructures sportives de la République dominicaine à des fins nationales.

Moyen additionnel de résister à la domination et à l’exploitation étrangère, le mouvement du Canal sur la rivière Massacre à Ouanaminthe doit chanter les funérailles de toutes ces anciennes machinations que nos élites antinationales ont elles-mêmes tissées pour précipiter notre patrie dans la barbarie où elle se débat actuellement.

Jusqu’où ira le Mouvement du Canal de la rivière Massacre à Ouanaminthe ? Il faut le soupçonner : jusqu’au bout de la ténacité, du nationalisme indomptable et de la vaillance d’une paysannerie fière, héritière de notre glorieux passé et des luttes historiques autrefois menées dans ce Nord héroïque, dessalinien et christophien.

 

 

 

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