Après les États généraux sectoriels qui n’ont abouti à rien, sauf que des millions ont été dépensés pour des palabres à travers le pays au mépris de la population, le président Jovenel le dos au mur, après les révoltes populaires du 6-7-8 juillet 2018, a perdu son premier ministre de prédilection Jack Guy Lafontant. Celui-ci a dû faire les frais des retombées de la colère populaire pour être remplacé par Jean-Henry Céant à la tête de la Primature le 17 septembre 2018.
Ce dernier, à part la tâche de former un nouveau gouvernement avait également pour mission de conduire le pays vers un dialogue national. Une sorte de remake de l’accord d’El Rancho pour essayer de maquiller la crise qui rongeait le pays.
Pour éviter que Ceant ne lui donne un coup de poignard dans le dos, le président Jovenel a engagé Gabriel Fortune à remplir la même tâche, une manoeuvre que Céant n’avait pas appréciée. Ainsi, en prélude au projet, ce fut un pas vers le lancement officiel du dialogue autour du Pacte de gouvernabilité. Projet qui échoua le même jour et n’a pas pu être lancé définitivement comme il avait été prévu pour le 7 février 2019 dernier.
C’est dans ce décor que le président Jovenel Moïse, dialoguant avec son ombre, et n’écoutant que lui-même a procédé hier au Palais national à l’installation du Comité de facilitation du dialogue inter-haïtien, avec cinq (5) membres des sept (7) choisis initialement puisque deux d’entr’eux Charles Suffrard et Rudolph Dérose ont fait défection. Les membres installés comprennent Marie Carmelle Mentor, Kettly Julien, Carlo Joseph, Dorothie Senatus et Marie Michel Sylvie Rameau qui l’ont été en présence du Premier ministre Jean-Henry Céant, des présidents des deux chambres du parlement et du tout nouveau président de la Cour de cassation.
Les Etats-Unis ont grandement supporté Jovenel dans ce processus de dialogue, qui n’aboutira à autre chose qu’à l’isoler davantage. Même son ombre finira par lui fausser compagnie…