José Guillermo Moncada: héros indépendantiste cubain méconnu 25 juin 1841 – 5 avril 1895

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José Guillermo Moncada Veranes surnommé “ Guillermón”, héros légendaire des luttes pour l'indépendance et l'un des chefs militaires les plus populaires des guerres d'indépendance de Cuba.

José Guillermo Moncada Veranes était son vrai nom. Il fut l’un des héros les plus remarquables des mouvements indépendantistes cubains contre le colonialisme espagnol. Il représente un héros légendaire des luttes pour l’indépendance et l’un des chefs militaires les plus populaires des guerres d’indépendance de Cuba. Le général Máximo Gómez avait dit de lui qu’il était “un leader né  et en plus un grand stratège”.  Habile à manier la machette, il a défié et battu sur le champ de bataille plusieurs officiers espagnols reconnus comme d’excellents  escrimeurs.

Enfance et jeunesse

Guillermo Moncada est né le 25 juin 1841 à Santiago de Cuba, dans l’Est du pays. Son père, Narciso Veranes, un esclave libéré, n’ayant pas voulu reconnaître ses enfants, alors Guillermo a eu comme seul nom de famille celui de sa mère, Dominga Moncada. Enfant, il a appris à lire et à écrire très vite. Après avoir servi comme livreur, il est de venu charpentier, métier grâce auquel il a pu gagner sa vie et se nourrir. Ces années-là, il s’est lié d’amitié avec Quintín Bandera, un maçon à El Cobre.

Fils d’une famille noire très pauvre, il a travaillé dans les scieries des plages de Manzanillo, où il a rejoint le groupe conspirateur contre le colonialisme espagnol, dirigé par le capitaine Francisco Mainer. Il fut parmi les premiers à rejoindre les rangs des insurgés en 1868. Ses compagnons d’armes l’appelaient “Guillermón”, à cause de sa stature et de son courage dans les batailles. Grâce à sa bravoure il fut promu au grade de général de l’Armée de libération.

Participation à la “Guerre de dix ans”

La Guerre de dix ans, de 1868 à 1878, est la première tentative de Cuba pour obtenir son indépendance. Elle s’est soldée finalement par le maintien de la présence espagnole. Avec le général de division Antonio Maceo, Moncada exprima son désaccord total avec le pacte de Zanjón, document daté du 10 février 1878 qui établit la capitulation de   l’Armée indépendantiste cubaine devant les troupes espagnoles, mettant ainsi un terme à la Guerre des Dix Ans.

La “Guerre de dix ans” commencée,  Moncada est appelé sous les drapeaux à la mi-novembre 1868. Il est placé sous le commandement du major-général Donato Marmol. Il participe à la première attaque sur El Cobre le 5 décembre 1868. En juillet 1869, Marmol le nomme deuxième chef du 5ème bataillon de la Division Cuba. Cette année-là, il prend part à environ une douzaine de combats.

En Juillet 1870, après que la División Cuba se fut réorganisé pour avoir un nouveau chef, le général Maximo Gomez, Moncada est resté le chef du Cinquième bataillon. A la bataille de la Grotte de Bruñi, il est blessé d’une balle à la poitrine. Le 16 mai 1871, dans un endroit connu sous le nom de Los Peladeros, il vainquit et tua le chef des escadrons de Santa Catalina del Guaso, le colonel détesté, d’origine cubaine, Miguel Pérez. Il fut le chef de l’avant-garde des forces qui envahirent Guantánamo en août 1871 en participant à divers combats, parmi lesquels se détachent ceux de La Indiana, Dos Amigos et Oasis.

En juin 1872, il s’est mis sous les ordres du général de division Calixto García, nouveau chef de la División Cuba. Cette même année, il a mené treize combats dont l’un dans l’importante ville de Manzanillo. Après avoir combattu dans Melones, juridiction de Holguin, le 9 Janvier 1874, il a rejoint le détachement organisé par le général Máximo Gomez pour envahir Las Villas, au centre de Cuba. Il a été blessé dans le combat de Naranjo-Mojacasabe, à Camagüey le 10 février 1874.

Le 30 septembre 1874, il est retourné avec Antonio Maceo dans la région d’Oriente où il a brillé durant l’assaut militaire sur un train espagnol entre Guantanamo et Caimanera, le 6 Septembre 1875.  En 1877, il a été nommé chef de la brigade Mayarí à la tête de laquelle il a combattu à Duaba, El Purial, Las Cañas et Mayarí Arriba. En Février 1878, il s’est fait remarquer dans la bataille des Plaines de Juan Mulato et de  San Ulpiano, ce pourquoi Maceo lui confia le commandement de l’arrière-garde avec tous les bagages de l’armée indépendantiste. Mais le sort allait se retourner contre les Cubains qui durent déposer les armes.                                                                                                                                   L’Espagne signa avec les indépendantistes le Pacte de Zanjón, également connu sous le nom de Paix de Zanjón, document daté du 10 février 1878 qui établit la capitulation de l’Armée indépendantiste cubaine (Ejército independentista cubano) devant les troupes espagnoles, mettant ainsi un terme à la Guerre des Dix Ans (1868-1878).

La Petite Guerre

Guillermo Moncada rejeta le Pacte de Zanjón de même que le général Antonio Maceo, le “titán de bronce” (le titan de bronze), pour devenir l’un des hommes de la Protestation de Baraguá le 15 mars 1878, qui elle-même amorça la reprise de la deuxième guerre d’indépendance, la “Petite Guerre”. Celle-ci (1879-1880) est le deuxième des trois conflits ayant mené à l’indépendance de Cuba face à l’Espagne, puissance coloniale. Elle débuta le 24 août 1879. Le gouvernement provisoire du major-général Manuel de Jesús Calvar nomma Moncada chef de la division de Guantánamo,  au grade de général de brigade, pour continuer la guerre.

Calixto García, président du Comité révolutionnaire cubain, nomma Moncada chef des forces du centre et du sud de la province d’Oriente, avec le grade de major général. Moncada a livré quelques batailles dans la région de Guantanamo. L’insurrection remporta d’abord quelques succès, mais le conflit se termina lorsque les rebelles furent mis en déroute en septembre 1880. Comprenant que la cause  était perdue, Moncada conclut aux côtés du général de brigade Maceo l’Accord de Confluentes par lequel les insurgés cubains capitulèrent le 2 juin 1880.

Après s’être embarqué pour la Jamaïque, les Espagnols ont traîtreusement capturé Moncada en haute mer et l’ont conduit à Porto Rico, d’où il a été envoyé en Espagne et aux Îles Baléares. En 1886, Moncada fut amnistié. Il est revenu à Santiago de Cuba le 22 septembre de cette même année. Il participa aux préparatifs du plan Gómez-Maceo (1884-1886), dans sa phase finale, et à la conspiration de Paz del Manganeso (1890). A cause de ses activités subversives, il fut arrêté par le régime espagnol qui le garda en prison à la caserne Reina Mercédes de Santiago de Cuba du 1er décembre 1893 au 1er juin 1894.

La guerre de 1895

En quittant la prison, Moncada est retourné dans son Oriente natal. Là, il a été mis au courant de la création du Parti révolutionnaire cubain, l’œuvre de José Martí. Il a alors   commencé à conspirer en prévision du moment où il devrait de nouveau prendre le chemin de la forêt. Deux jours avant le 24 février 1895, “Guillermon” fut mis au courant de l’ordre du soulèvement.

José Martí nomma “Guillermon” chef de la province orientale pendant la préparation de la guerre de 1895. Après avoir donné l’ordre de soulèvement à la région orientale de la province, Guillermón est allé à Alto Songo, où il a pris les armes à l’aube le 24 février. Malheureusement, sa santé déclinante était très mal en point. Sa tuberculose  contractée dans les prisons espagnoles, était en phase terminale. Il n’eut pas  le temps de participer à cette troisième guerre d’indépendance dont l’issue, du reste, tragiquement, allait être récupérée, confisquée par les États-Unis.

Sentant sa mort prochaine, Guillermo Moncada confia la direction militaire de sa région au major général Bartolomé Masó, rassembla son état-major général et remit le commandement des forces qui étaient directement sous ses ordres au colonel Victoriano Garzón. Moncada est décédé le 5 avril de la même année. Le Général Enrique Collazo écrira plus tard sur le rôle joué par Guillermón au début de la Guerre de 95: “Guillermo Moncada, à Cuba, pouvait faire peu, c’était un mourant venu respecter la parole donnée, et qui était guidé par son patriotisme à mourir dans l’ombre de son drapeau.”

Il est mort dans le camp de Joturito, à Mucaral, municipalité de Alto Songo, Santiago de Cuba. Ses restes reposent dans le cimetière de Santa Ifigenia, dans la ville de Santiago de Cuba.

            Références:

Guillermón Moncada. Ecu Red. 4 Avril 2018

Eugène Godfried. Guillermón Moncada: Vencedor del Rancheador Miguel Pérez Céspedes de Guantánamo. AfroCuba Web. Mai 2005.

José Urbay. José Guillermo Moncada. Cuba y su historia. 18 septembre 2014

 

 

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