Jeu cynique des impérialistes !

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Le Secrétaire d'État américain Anthony J. Blinken essaie de convaincre le Ministre kenyan des Affaires Étrangères Alfred Mutua à prendre le leadership d’une force multinationale en Haïti.

Toutes les tentatives utilisées par les Etats-Unis pour convaincre soit le Canada, soit certains pays de la Caricom à prendre la tête d’une occupation haïtienne, suite au refus du Brésil de récidiver un tel affront au peuple haïtien et surtout à la position de la Fédération de Russie et de la Chine empêchant le Conseil de sécurité d’approuver une énième intervention militaire des Etats-Unis sous la couverture des Nations-Unies, les pays impérialistes avec les Etats-Unis, le Canada et l’Union Européenne ont forgé une autre astuce pour mettre en place une quelconque force multinationale.

C’est le pauvre Kenya, qui s’est porté volontaire, selon les propagandes divisées pour vendre ce projet.

On ignore encore ce que les impérialistes ont offert en retour au gouvernement du Kenya pour le convaincre, mais dans un communiqué, le Ministre kenyan des Affaires Étrangères Alfred Mutua qui a accepté de jouer ce rôle a déclaré que : «Le Kenya soutient les personnes d’ascendance africaine dans le monde, y compris celles des Caraïbes, et s’aligne sur la politique de l’Union africaine en matière de diaspora et sur notre propre engagement envers le panafricanisme […] » Ainsi, […] « Le Kenya a accepté d’envisager positivement de prendre la tête d’une force multinationale en Haïti. Le Kenya s’engage à déployer un contingent de 1,000 policiers pour aider à former et soutenir la police haïtienne dans le rétablissement de la normalité dans le pays et la protection des installations stratégiques ».

Le service de police du Kenya

Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a applaudi des deux mains cette initiative et a salué la volonté du Kenya. Il profite de cette occasion pour inviter d’autres États de la région à se joindre au Kenya. « Le Secrétaire Général réitère son appel au Conseil de sécurité pour qu’il soutienne une telle opération internationale non onusienne et encourage les États membres, en particulier de la région, à unir leurs forces avec le Kenya ».

Le Premier Ministre canadien Justin Trudeau n’a pas caché son contentement « Je suis très heureux de voir que de nombreux autres pays s’impliquent pour aider » a-t-il déclaré le lundi 31 juillet 2023.

L’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière a pour sa part tweeté « Le Canada accueille positivement l’annonce du Kenya du week-end dernier. Nous sommes prêts à travailler avec le Kenya et tous les partenaires afin d’assurer le succès de l’imminente mission de reconnaissance et de tout déploiement éventuel subséquent sous mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies ».

Le Secrétaire d’État américain Anthony J. Blinken et le Ministre kenyan des Affaires Étrangères Alfred Mutua

Les États-Unis eux-mêmes qui ont entrainé le Kenya dans ce bourbier aux conséquences désastreuses se sont engagés à dégager des ressources en soutien à cette force de police multinationale en Haïti. Le chargé d’affaires américain en Haïti Eric Stromayer dans une interview à radio Métropole a amplement souligné que « son pays va déposer une résolution destinée à autoriser cette force devant le Conseil de sécurité de l’ONU ».

Propos également rapporté par le porte-parole du département d’État, Matthew Miller que » les États-Unis associés à l’Équateur introduiront conjointement une résolution à cette fin devant le Conseil de sécurité de l’ONU dans un proche avenir ».

Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres

Sans oublier la République Dominicaine de Luis Abinader. Ce dernier n’a pas manqué de vanter que depuis : « Le 21 septembre 2021, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, j’ai demandé l’aide de la communauté internationale pour résoudre l’insécurité en Haïti. Notre persévérance porte ses fruits : le Kenya dirigera, avec le soutien des États-Unis, une force multinationale pour Haïti ! Nous continuerons à plaider pour plus de soutien », a fait savoir le président Luis Abinader, sur son compte Twitter.

N’en parlons pas des politiciens véreux de la classe politique haïtienne. Nombreux d’entre eux font déjà allusion à l’organisation des élections. Me André Michel Porte-parole du « Secteur Démocratique et Populaire » (SDP), a réagi sur son compte twitter:

« Le SDP accueille favorablement l’annonce de la Volonté du KENYA de prendre le leadership de la force multinationale et d’envoyer 1,000 policiers en Haïti Le SDP invite les autres pays membres des Nations Unies à emboîter le pas pour aider Haïti à traverser cette étape difficile.

Le SDP réitère son support sans faille à la décision du Gouvernement de solliciter une force internationale pour accompagner la PNH dans la lutte contre l’insécurité et le Kidnapping. Seule une force internationale pourra nous aider à libérer le Pays de l’enfer des Gangs armés.

Le président de la République Dominicaine Luis Abinader

Sans cette force internationale, la révision Constitutionnelle et l’organisation des élections seront totalement hypothéquées. Le SDP invite la population à faire Bloc derrière l’initiative du Gouvernement de solliciter cette force internationale d’appui à la PNH. »

Me Michel sans doute doit avoir la mémoire courte ; en effet, se souvient-il du groupe Fantôme 509 qui déstabilisait le pays à travers la police nationale au nom du SDP dont faisait partie le fameux Vitelhomme Innocent ? C’est ce dernier qui depuis des mois terrorise la zone de Tabarre avec son gang dénommé Kraze Baryè.

De gauche à droite Jean Victor Généus le ministre haïtien des Affaires étrangères et des cultes et le Premier Ministre canadien Justin Trudeau

Les deux courants soi-disant opposés au régime du PHTK-SDP, le secteur lié à l’Accord de Montana et celui du Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier, n’ont pas encore fait des déclarations publiques pour dénoncer ou supporter le projet cynique jusqu’au-boutiste des puissances impérialistes et de leurs laquais locaux pour rétablir une force étrangère sur le sol national de sorte que rien ne change et que le pays continue sa descente en enfer.

Quelque soient les pions avancés par les forces rétrogrades impériales, les masses conscientes et organisées du pays arriveront quand bien même à faire avancer la lutte pour le changement dans la direction d’une transformation sociale de la société haïtienne.

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