Avec l’annonce récente du Canada de l’envoi d’un avion militaire de surveillance dans l’espace aérien d’Haïti suivie de l’annonce le 16 février dernier de Justin Trudeau de l’envoi de deux navires militaires avec 90 marins pour patrouiller les eaux haïtiennes, le Canada met en œuvre la stratégie de petits pas vers une vraie intervention militaire déjà proposée par Washington, selon Kim Ives, rédacteur de la version anglaise de Haïti Liberté.
Lors de son intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 21 décembre 2022, Kim Ives avait déjà cité l’ancienne ambassadrice des États-Unis en Haïti, Pamela White. Cette dernière a proposé que l’administration Biden déploie « 2 000 forces de l’ordre armées » en Haïti, mais « en envoie quelques centaines à la fois, sur six mois, sans fanfare. »
Et voilà que le Canada, fidèle serviteur, exécute.
Kim Ives note aussi que, contrairement à l’attitude belliqueuse qui, à la fin de 2022, a caractérisé le comportement en particulier de Bob Rae, ambassadeur canadien à l’ONU, les pays du Core Group, surtout le Canada et les États-Unis, y vont d’un pas feutré. Notamment parce qu’ils n’arrivent pas à rallier d’autres pays à leur projet d’intervenir militairement en Haïti. Mais cela ne change rien à l’objectif principal: empêcher les Haïtiens de décider librement de leur avenir.
Kim Ives parle également d’autres méthodes utilisées pour fabriquer un consensus en faveur d’une intervention militaire.
Parmi celles-ci, la visite en Haïti du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, et la création d’une bande de trolls sur Internet favorable à une telle intervention par l’entreprise torontoise INKAS. inkasarmored.com/
INKAS est un fournisseur militaire, notamment de véhicules blindés, dont les clients comprennent l’OTAN, le Pentagone et le ministère de la défense canadien.
Kim Ives déplore aussi à quel point le Canada est devenu une marionnette des États-Unis.