Haro sur les « gangs » : un prétexte pour dissuasion

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Il est vraiment important de démystifier d’une façon rigoureuse les manœuvres des puissances impérialistes et de la classe dirigeante haïtienne.  Car la situation dramatique du pays livré au chaos relève du cynisme et de la duplicité profonde de la bourgeoisie à la solde du système capitaliste.

Les récentes déclarations faites par les représentants du système capitaliste voulant faire croire que la violence des “gangs” fait partie de la descente aux enfers du pays, sinon rendre responsables les “gangs” de tous les maux du pays n’ont pour but que de tromper l’opinion nationale et internationale.  « Nous continuons de soutenir Haïti, notre voisin, qui fait face à la violence de gangs alimentée par des facteurs politiques, et à une immense crise humanitaire. » Cette rhétorique de Joe Biden  n’est qu’une couverture qu’utilise le dirigeant de l’impérialisme américain pour poursuivre avec beaucoup plus d’agressivité sa politique criminelle contre le peuple haïtien.

On a tendance à criminaliser les gangs comme si la violence est un facteur qui leur est inhérent. Pourtant, ce sont les classes dominantes elles-mêmes, flanqués de puissants chefs d’entreprises, pour faire oublier leurs méfaits et l’échec de leur politique de faillite qui alimentent la violence en armant, finançant certains individus de façon à tenir un climat d’insécurité continue contre la classe ouvrière.

Les conditions catastrophiques existant dans le pays sont aussi le résultat direct des guerres et des opérations déstabilisatrices de changement de régime menées par les Etats-Unis et ses alliés des puissances européennes. Rappelons qu’en 2003, la CIA avait financé l’opposition haïtienne, un vaste rassemblement de la Société civile, par le biais de l’Institut Républicain International (IRI) pour provoquer des violences politiques autour d’un faux soulèvement populaire. Comble d’ironie, la majorité de ces réactionnaires militent présentement au sein des deux courants d’Accords politiques en cours : Musseau et Montana.

les classes dominantes alimentent la violence en armant, finançant certains individus de façon à tenir un climat d’insécurité continue contre la classe ouvrière.

Si la dégradation de la situation nationale offre aujourd’hui le spectacle pathétique d’un pays en voie de dissolution, c’est le résultat du règne sauvage de l’exploitation, de l’oppression, et de l’infamie impérialiste. Tout a été orchestré pour empêcher toute politique sociale au bénéfice des masses opprimées dans le juste objectif de sombrer le pays dans des crises à n’en plus finir.

Des manœuvres dilatoires qui  ne  servent qu’à masquer la défense de sordides intérêts impérialistes concurrents et à justifier leurs interventions qui constituent le facteur prépondérant de l’aggravation de nos maux. Depuis 1915, nous sommes sous la domination néocoloniale des États-Unis et cela est lié aux conditions de pauvreté abjecte, de corruption endémique, d’instabilité politique permanente et de crises socio-économiques profondes qui sont l’héritage de plus d’un siècle d’interventions militaires, d’occupations, et de pressions politiques de l’impérialisme américain.

Aujourd’hui les ponts sont désormais rompus entre l’écrasante majorité populaire et les autorités dirigeantes haïtiennes au service des États-Unis.  La volonté du peuple s’est exprimée clairement, sans équivoque, par sa participation massive au soulèvement dans toutes les régions du pays pour exiger un changement radical. Cette phase de la lutte, dont l’objectif final est la libération totale et la construction d’une société nouvelle d’égalité et de justice sociale.

Il est prévisible que l’impérialisme et ses alliés locaux de droite comme une certaine gauche ne vont pas rester les bras croisés et laisser faire les masses révoltées.  C’est à juste titre que Washington en accord avec ses complices négocient un compromis pour tenir le statu quo et faire avorter la lutte des masses.

Les gangs sont une construction sociale, un plan macabre d’un système capitaliste d’exploitation, M. Biden ! Voici les questions que nous voulons vous poser, suite à votre déclaration à la Tribune des Nations-unies: combien de coups d’Etat les gangs ont-ils déjà concoctés et soutenus en Haïti ? Combien de fois les gangs ont-ils envoyé leurs marines occuper le sol d’Haïti, pillé les ressources du pays et volé à mains armées notre réserve d’or pour la transporter au National City Bank of New York? Combien de Présidents haïtiens ayant une certaine volonté d’améliorer les conditions de vie des masses défavorisées et résoudre les problèmes structurels du pays ont été  renversés de leurs fonctions par des bandits à la solde de Washington?

Si par hasard, vous ne le savez pas, demandez à vos prédécesseurs Bush et Clinton si Washington n’a pas renversé tout gouvernement progressiste pour imposer à la place une marionnette indiscutablement « Made in USA ». L’Administration Bush a soumis le pays – où la majorité de la population dans le chômage survit avec moins d’un dollar par jour – à de cruelles sanctions économiques.

Qui avait armé les gangs dirigés par Emmanuel (Toto) Constant, Guy Philippe et Louis-Jodel Chambelain ? Ariel Henry et Magali Comeau Denis n’ont-ils pas été aux ordres du Département d’Etat américain quand des agents du contre-terrorisme de la CIA ont kidnappé le Président Aristide chez lui en février 2004? C’est ce premier kidnapping qui institua ce phénomène  barbare d’enlèvements contre rançon dans le pays.

Les véritables gangs, les kidnappeurs, les violeurs sont les produits de votre laboratoire criminel dans la mesure où la CIA travaille de concert avec ces escadrons de la mort.  Ils ne sont pas dans les rues avec le peuple en ébullition.

Votre complot de dissuasion ne passera pas contre la cible prioritaire : les dominés qui ne veulent et ne voudraient plus le rester. Il y a quelque chose de pourri que le peuple haïtien est déterminé à abattre pour mettre fin à son calvaire. Il s’agit du système capitaliste aggravant la surexploitation des travailleurs, ce laboratoire pourvoyeur de gangs.

Haro sur les politiques impérialistes et leurs domestiques locaux responsables du chaos créé en Haïti ! Il faut appeler un chat un chat et les membres de la mafia impérialiste internationale de sacrés criminels.

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