Haiti « Toutouni » toute nue !

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Le lundi 3 mars, des étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) n’ont pas chômé ; ils ont lancé une nouvelle forme de protestation baptisée « Toutouni », tout nu, et ont marché tout au long de l’avenue Christophe et dans différentes rues de la capitale toujours dans le cadre des revendications du PetroCaribe

Alors que les partis politiques de la soi-disant opposition s’adonnent à lutter entre eux dans la course au pouvoir pour se qualifier aux goûts des puissances impériales dans la perspective de remplacer Jovenel Moise et sa clique, des étudiants de l’université d’Etat d’Haïti (UEH) n’ont pas  chômé pour autant. Ainsi le lundi 3 mars, à la surprise générale, ils ont marché tout au long de  l’avenue Christophe, toujours dans le cadre des revendications du PetroCaribe,  ils ont lancé une nouvelle forme de protestation baptisée  « Toutouni », tout nu, en protestant tout bonnement en sous-vêtements. « Kot kòb Petwokaribe a », « Edikasyon toutouni », « Pwofesè pa ka touche »

Cette forme de mobilisation torses nus exprime à la fois comment le pays est dépouillé de tout et est laissé tout nu, dépossédé de tout

Cette forme de mobilisation torses nus exprime à la fois comment le pays est dépouillé de  tout et est laissé tout  nu, dépossédé de tout, de ses industries, même de ses cadres universitaires qui ont dû laisser le pays pour aller vers d’autres horizons à la recherche d’une vie meilleure. « L’université est toute nue », « le FMI et la Banque mondiale » ont laissé le pays tout nu, telles ont été entre autres slogans les dénonciations charriées par des universitaires qui n’ont pas manqué d’indexer  la corruption, l’injustice et l’impunité, autant de causes qui ont contribué à la nudité du pays.

Les étudiants dénoncent l’air flottant le parfum âcre des détritus, des déchets entassés tout aux abords des rues.

Les maux du pays abandonné à son sort ont été symbolisés par des images crues exprimant les déboires de la population ; quant  à l’hôpital général, le seul où le peuple doit se rendre pour des soins médicaux, il est traité en parent pauvre sinon en institution délaissée, confrontée à des conditions d’hygiène graves et un manque cruel de matériel de travail allant jusqu’à des pénuries graves d’électricité mettant en danger la vie des patients qui  meurent faute de matériels de soins. Même une paire de gants n’est pas facilement disponible, voire des médicaments. Il  manque de tout à ce centre hospitalier qui, selon tout diagnostic, est plus malade que les malades qui le fréquentent quotidiennement.

Les étudiants au cours de leur manifestation n’ont pas manqué de souligner l’image la plus fréquente dans la vie du peuple qui montre l’inefficacité et l’irresponsabilité de l’État haïtien.

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En fait, les masses populaires vivent dans un état de précarité total, dans un chômage éternel, sans un sou, sans pain, sans eau potable, sans farine. Ceux-là qui ont la chance de trouver un boulot sont surexploités par les patrons.

La reconstruction se fait attendre dans la capitale, les donations juste après le tremblement de terre de 2010 ont été détournés par les mercenaires du système corrompu et de nombreux Haïtiens à travers le pays vivent toujours dans des conditions sanitaires déplorables, sous la menace des flambées du choléra qui continuent encore son évolution dans plusieurs endroits du pays.

Les étudiants au cours de leur manifestation n’ont pas manqué de souligner l’image la plus fréquente dans la vie du peuple qui montre l’inefficacité et l’irresponsabilité de l’État haïtien. C’est l’air flottant le parfum âcre des détritus, des déchets entassés tout aux abords des rues.

C’est une situation qu’on ne peut ni réformer ni maquiller même avec de l’argent du Petro Caribe voir rétablir les relations diplomatiques avec la Chine populaire de façon à ce qu’elle nous apporte leur solidarité. Il est un fait certain : pour que le pays sorte de cette déchéance, il ne s’agit pas simplement de refaire le visage de certaines villes, de faire la toilette de la capitale, Port-au-Prince pour la rendre attrayante aux yeux ou pour la consommation touristique, alors que la vie de la population n’aura pas changé d’un iota.

C’est du mêmement, pareillement, puisque sans un changement de régime, exprimant un changement de système de société, sans un gouvernement révolutionnaire, toutes les aides n’iront qu’à renforcer la politique économique et sociale du système corrompu en place.

La première initiative pour qu’une telle démarche soit fructueuse et judicieuse est de renverser, d’éliminer tout d’abord le mal qui nous ronge et d’y remédier. Ainsi, nous aurons la latitude d’ouvrir à notre aise les portes du pays  aux investissements progressistes comme dans le cas de la Chine populaire.

C’est de la sotte naïveté pour ne pas dire jouer au faire semblant de ne pas comprendre la réalité, si l’on  pense que sous la domination impériale des Etats-Unis, un gouvernement haïtien imposé par eux dans un processus électoral pourrait vraiment œuvrer dans le sens d’apporter une quelconque amélioration de développement  aux conditions du pays, et des masses en particulier.

Haïti « toutouni » toute nue n’est pas une volonté choisie mais bien une condition programmée par d’autres et que seule une révolution sociale viendra en changer le cours.

 

 

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