Tous les Haïtiens conscients sont forcés de se confronter à ce nouvel épisode de la vie nationale marqué du sceau de l’irresponsabilité, de l’imposture et de l’escroquerie. C’est la vie d’un pays appauvri, d’une société à la dérive qui va de crise en crise sur les plans économique, politique, culturel et social jusqu’à perdre de plus en plus ses repères et même sa capacité d’agir, de produire ou de fonctionner.
C’est la pire tragédie qu’ait connue le pays et l’on se demande, jusqu’à quand cette transition politique chaotique, assistée et encensée par la Communauté internationale prendra-t-elle fin ? Y aura-t-il un jour, une autre atmosphère, pour signaler un nouveau départ à l’horizon, sinon, un signal annonçant un autre pays, une meilleure société socialement plus juste ?
En dépit de moult initiatives prises pour tenter de le préserver du danger, le pays a été terriblement attaqué, menacé par la corruption et le favoritisme devenant la règle au quotidien. L’économie nationale à l’abandon, une capitale en ruine sur fond d’une urbanisation délirante avec une pauvreté galopante est devenue le foyer des criminels de tout acabit ; le tout couronné d’un système éducatif et sanitaire moyenâgeux avec un taux d’analphabétisme impressionnant, sans oublier le chômage accablant et révoltant des jeunes.
Imprégné par le désespoir et la peur, le peuple tente de fuir le pays par tous les moyens. Il est acculé à la pauvreté extrême, à de criantes inégalités, à l’impact économique de la crise sanitaire, à la montée en flèche des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité. L’insécurité alimentaire est en hausse dans toutes les régions, atteignant des niveaux critiques à certains endroits. Tandis que la justice est en vente aux plus offrants, l’impunité fait la loi dans la République. Certains journalistes qu’ils soient compétents ou vassaux sont à la merci de celui qui voudra les acheter. Cette crise multidimensionnelle a déclenché une situation d’insécurité politique inouïe et sans précédent dans le pays.
Nul aujourd’hui ne peut douter que Haïti est dirigé par des clowns sous la domination bien huilée des puissances impérialistes. L’extrême vulnérabilité du pays tient d’abord à la trahison des élites. Ces pirates, ces mercenaires de la classe politique traditionnelle qui mobilisent l’attention de la Communauté internationale sont les principaux gagnants de ce système économique et politique mafieux. Ces prostitués de la politique ne font qu’inventer de nouveaux vices et concevoir toutes formes de mensonges mêmes les plus atroces dans la mesure où ils peuvent se procurer quelques dollars de plus.
Le pays ne peut plus continuer à se comporter comme un pays incapable de se défendre. Nous ne sommes plus en mesure d’inventer quoi que ce soit de grand, de durables, de valeureux. Avec une politique désastreuse mettant gravement en danger l’idée même de la raison d’être de la nation vu sa quasi-subordination et soumission absolue à la République dominicaine. Enfin, reste à savoir, ce que le peuple doit faire en vue de parvenir à résoudre sinon, éradiquer ces problèmes.
Il est la seule alternative qui reste, n’ayant rien à perdre mais tout à gagner. Les masses ouvrières avec le mouvement Bwa Kale malgré l’absence d’une force politique pour l’orienter auraient pu apporter une forme de paix, une certaine solution.
Car elles l’ont prouvées au cours des ces deux mois écoulés ; mais certaines puissances étrangères et leurs agents locaux ont vite fait de les démobiliser de sorte qu’elles n’atteignent point les criminels notoires.
A ce stade de la lutte, il nous faut définitivement enterrer l’illusion impérialiste faisant croire qu’une force militaire robuste serait en mesure de nous garantir une quelconque sécurité. En fait, c’est le contraire qui est vrai. Puisque le pays souffre déjà d’un mal qui a été fort bien atteint du virus du système d’exploitation capitaliste lors des précédentes interventions et occupations militaires. Voilà pourquoi, il est indispensable de rejeter toute forme d’intervention et combattre la politique des puissances occidentales jusqu’à leur renversement. Car, ce sont leurs politiques d’assujettissement et de pillage qui sont à l’origine de nos malheurs. Ce n’est guère avec l’intervention militaire que des solutions seront trouvées aux maux du pays. On ne guérit pas un mal avec son propre élément déclencheur.
Ce discours trompeur consiste à nous faire servir de nos anciens bourreaux comme des sauveurs. Le capitalisme, c’est le chômage, l’augmentation de l’appauvrissement et le manque d’espoir pour le futur. Aucun problème social ne peut être résolu sous le système capitaliste avec leurs forces obscures comme éclaireuses.
En revanche, ce ne sont pas les Haïtiens qui sont incapables ou qui ont une quelconque impuissance les empêchant d’exprimer leurs talents et leur goût pour le changement réel. A ce carrefour, il faut que nous soyons déterminés à résister aux turbulences du système capitaliste. Le peuple doit s’atteler à un combat titanesque contre l’impérialisme. C’est le seul moyen de sortir de cette situation le plus rapidement possible, pour enfin s’embarquer dans le grand vaisseau du développement et de la prospérité.
La reconstruction du pays ne saurait passer par aucune forme de Transition réformiste sous l’ombrelle du système capitaliste. Pour sauver véritablement Haïti en tant qu’un Etat souverain, ambitieux et innovent, il convient aux masses populaires haïtiennes et à chaque citoyen conscient et conséquent, où qu’il soit, d’apporter sa contribution, son propre engagement de prendre une ferme résolution, un engagement solide face à l’histoire de reconstruire Haïti en une société socialiste.
À la lumière de ce qui précède, il n’appartient pas au triumvirat, Etats-Unis d’Amérique, France et Canada d’être juges et partie en s’ingérant à leur aise dans le dossier haïtien, mais au peuple souverain d’Haïti de prendre en main sa destinée.
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