Depuis le 19 décembre 2022, les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) ont déclenché une grève qu’ils disent illimitée puisqu’ils en ont trop bu la coupe amère de l’inacceptable jusqu’à la lie.
Les grévistes dans leurs revendications légitimes dénoncent les conditions de travail qui ne sont jamais appropriées. Et le pire, malgré leurs complaintes, les responsables s’adonnent à faire la sourde oreille sans jamais essayer de faire le moindre effort pour apporter même quelques miettes d’améliorations aux multitudes problèmes qui de jour en jour ne cessent de s’empirer.
Selon le docteur Yveson Samuel Georges, porte-parole du comité des résidents, les conditions de fournir des soins au plus grand centre hospitalier du pays ne sont pas réunies. On ne peut pas considérer que nous fonctionnons dans un endroit pour assurer la santé, car la vie de toutes personnes qui fréquentent le centre est menacé par toutes sortes de maladies. A titre d’exemple, les rats sont les visiteurs les plus fréquents de l’hôpital et les patients ne devraient jamais être exposés à un tel déboire.
Sur toute la cour de l’hôpital, on rencontre des mares d’eau dormantes qui peuvent amener la prolifération des moustiques et c’est un grave danger pour les patients.
L’électricité fonctionne à temps partiel et cela réduit les heures pour les opérations parfois urgentes.
« Les blocs opératoires ne sont pas fonctionnels, il n’y a pas d’eau, les plateaux pour les interventions chirurgicales ne sont pas disponibles, il n’y a pas d’oxygène ; parfois, nous avons honte de donner une prescription à un patient juste pour acheter une paire de gants. Malgré tout, nous sommes toujours restés au chevet des malades. Car nous avons une responsabilité morale envers eux » a pour sa part indiqué le Dr Exantus.
Parmi les nombreuses revendications reviennent la question du salaire insignifiant des résidents soit 12 500 gourdes, estimé à environ 80 dollars US chaque mois.
Selon le docteur Yveson Samuel « De nos jours, un résident gagne moins de 400 gourdes par jour, et travaille 24 heures sur 24 sans aucune couverture sociale. Nous ne sommes pas des employés de l’État, mais l’allocation qui nous est due doit nous permettre de vivre et surtout faire face à l’inflation galopante » Personne ne peut vivre avec un tel salaire. Voilà pourquoi ils exigent des autorités sanitaires une augmentation considérable appropriée à leur travail.
Comme il est de coutume que les résidents font la grève, les autorités ne se sont pas montrées concernés. Ils ne font aucun cas des revendications des médecins résidents et ce sont toujours les malades qui en paient les frais.
En fait, on fait face à l’effondrement total des infrastructures du pays et le système de santé n’est pas épargné. Et cela n’alerte personne même le principal dirigeant de l’Exécutif, le Premier ministre Ariel Henry qui est un neurochirurgien, qui dans le passé exerçait dans les plus grands hôpitaux du pays et enseigne dans nos meilleures facultés de médecine.
C’est dans cette perspective, que l’organisation des droits humains Action internationale pour les droits humains (Aidh) exprime ses vives préoccupations par rapport à la grève des médecins résidents de l’Hôpital de l’université d’État Haïti (Hueh). Et dans une note datée du 16 janvier 2023, l’Aidh signale que la majorité des gens qui y étaient hospitalisés, ont été renvoyés chez eux.
L’organisation profite pour exhorter les grévistes à ouvrir un couloir humanitaire pour permettre aux personnes blessées et malades d’urgence de recevoir les soins appropriés, puisque le service d’urgence ne fonctionne pas actuellement.
L’organisme Action internationale pour les droits humains invite les autorités gouvernementales à satisfaire les revendications des travailleurs de la santé puisque selon l’article 25 de la déclaration universelle des droits humains.
« Tout personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires » D’autant plus, selon l’article 19 de la Constitution haïtienne de 1987 « L’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens sans distinction, conformément à la déclaration universelle des droits humains »
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