Grève annoncée aux hôpitaux publics

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Lévy Milot Félix président de la Fédération nationale des travailleurs de santé (FENATRAS)

Outre le manque de carburant entrainant  une grande panique dans le pays sur fond d’une insécurité grandissante, les travailleurs particulièrement ceux de la santé menacent de repasser à nouveau à l’action pour donner vie à leurs revendications.

Dans une conférence de presse, le jeudi 5 septembre dernier, le président de la Fédération nationale des travailleurs de santé (FENATRAS) Lévy Milot Félix a clairement annoncé le déclenchement d’une grève illimitée dans les hôpitaux publics, à partir du 16 septembre prochain.

En fait selon lui « Ce qui devait arriver arrivera. Après le 15 septembre, il va y avoir une crise jamais vue dans les hôpitaux. On va monter au créneau » suite au non-respect des engagements du Président Moïse, en particulier sur les augmentations salariales, les cartes d’assurance et de débit, prévu dans l’accord paraphé, le 23 février 2017 avec le syndicat.

Le Président de la FENATRAS, ne peut être plus clair que « l’arrêt de travail débutera le 16 septembre si le Gouvernement ne respecte pas les termes de l’accord de 2017. Nous avons pris plusieurs mesures et engagements et les autorités nous ont fait plusieurs promesses qu’elles n’ont jamais tenues […] Ce n’est pas normal qu’on continue à nous donner un salaire de misère pendant que le coût de la vie ne cesse d’augmenter ».

«Quand on touchait 9 000 en 2017 le dollar s’échangeait à 50 gourdes. Actuellement, il est à plus de 85 gourdes».

Pour expliquer les conditions dans lesquelles vivent les ouvriers avec un salaire de misère, le président du Syndicat des travailleurs de santé de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) Lebien Joseph explique que le personnel de la santé ne peut plus continuer à vivre avec un salaire mensuel de 9 000 gourdes puisque « Quand on touchait 9 000 en 2017 le dollar s’échangeait à 50 gourdes. Actuellement, il est à plus de 85 gourdes ».

Dans la même veine, le Dr. Franck Geneus Président de l’Association des Hôpitaux Privés d’Haïti (AHPH) suite à cette menace de  grève dans les hôpitaux publics exprime ses vives inquiétude au nom de ses 28 hôpitaux membres, soulignant que ses hôpitaux commencent à faire face à des défis majeurs notamment : « […] pénurie d’électricité, pénurie de carburants, pénurie d’oxygène, appauvrissement des stocks de médicaments et arrêt des moyens transports et des moyens de communication » qui ont déjà causé plusieurs victimes… »

Signalons également que la presse rapporte que la maternité Isaïe Jeanty de Chancerelles,  est dans une situation critique suite aux manques de carburant. Le directeur médical de cette entreprise, le Dr Chantal Junior Datus a indiqué au quotidien Le Nouvelliste « pour faire fonctionner cet hôpital public, elle se tourne vers le marché informel afin de se procurer des gallons d’essence, payant des prix exorbitants. Certaines fois, on n’en trouve même pas »

Des membres du Syndicat des employés de l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti. Assis le secrétaire du syndicat Michel Lestin et le président Joseph Lebien

Par ailleurs, suite à la réouverture des classes le lundi 9 septembre, des enseignants ont manifesté dans les rues du pays pour exiger aux autorités haïtiennes entre autre « l’adoption de mesures visant l’amélioration du cadre de l’enseignement, la condition des enseignants et une école publique de qualité  accessible à tous » c’est ce qu’a fait savoir Georges Wilbert Franck coordonnateur général de l’Union nationale des normaliens et éducateurs haïtiens (Unnoeh) au cours de cette marche de sensibilisation.

Manifestation de certains enseignants le 9 septembre à l’occasion de l’ouverture des classes

Cette grève annoncée des travailleurs de la Santé est légitime mais c’est encore le peuple qui va être victime de cette action puisque les soins de santé des gros potentats du pays ne dépendent guère des hôpitaux du pays, mais bien de ceux de la République voisine, Miami et Cuba.

Que les gros paletots se rappellent que certains malaises aigus (crise cardiaque subite), certaines urgences médico-chirurgicales (rupture d’anévrysme aortique, cérébral) ne laissent pas le temps de voyager !

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