La situation économique et sociale du peuple haïtien ne cesse de se détériorer ces derniers jours. La montée du taux de l’inflation et la dévaluation de la monnaie nationale, la Gourde, par rapport au dollar, démontrent très clairement le degré de l’aggravation de la vie de la population. L’insécurité qui fait rage dans le pays représente un autre fardeau pour presque toutes les couches de la population.
Cette situation catastrophique que connait actuellement le peuple haïtien n’est-elle pas la conséquence directe de la crise politique et électorale provoquée par le régime tètkale de monsieur Martelly et de ses alliés ?
Les chiffres et les faits en disent long. Sur le plan économique et financier, le taux d’inflation qui était de l’ordre de 4.1% en 2011 est passé aujourd’hui 11.7%. Le taux d’échange qui avoisinait 43.8 gourdes pour un dollar dépasse aujourd’hui 60 gourdes pour un dollar. Le taux de croissance qui était de l’ordre de 5.52% en 2011 est passé aujourd’hui à 2.11%. Le déficit budgétaire qui était évalué à 3 millions de gourdes en 2011 est passé, sous le pouvoir tètkale, à 30 millions, une augmentation de dix fois plus. La dette externe en 2011, à l’arrivée de Michel Martelly au pouvoir, était de l’ordre de 500 millions de dollars mais augmenté actuellement à plus de 2 milliard de dollars. Cela représente 4 fois plus.
La réserve nette de la Banque de la République d’Haïti (BRH) qui sous l’administration précédente était de l’ordre de 1.3 milliard de dollars est passée à 822.1 millions. Elle a subi une réduction de 37 fois moins. Dans l’indice de prospérité, Haïti est placée en 135e place sur 142 pays analysés en 2011. Actuellement, Haïti est réduite de 5 places, elle est placée en 140e sur 142 pays. Alors que le per diem du président était de 5 mille dollars par jour, il est passé pour l’actuel occupant du Palais national à 20 mille par jour. Le Budget du Palais national a subi une hausse sans précédent : 95 millions de gourdes sous l’administration antérieure, à 395 millions de gourdes sous celle de Michel Martelly, selon les sources combinées de la BRH et de l’Institut Haïtien de Statistique et Informatique (IHSI).
Le Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA), de son côté, a fait savoir qu’actuellement plus de 3 millions d’Haïtiens vivent dans l’insécurité. Si rien n’est fait rapidement, ce chiffre pourrait atteindre 3.7 millions en 2016. De plus, en 2014, 600 mille Haïtiens se trouvaient dans l’insécurité alimentaire sévère mais ce chiffre est passé en 2015 820 mille. Une situation de famine, qui sévit dans plusieurs régions du pays, à un moment où l’on veut faire avaler au peuple une sorte de banane pourrie. Le peuple l’a jetée dans la poubelle. Il ne voulait pas la continuité dans la misère rose et la famine généralisée.
Les dernières estimations du Conseil National de la Sécurité Alimentaire (CNSA), font état d’environ 3 millions d’haïtiens qui ont des difficultés à combler leurs besoins alimentaires de base. Les prévisions actuelles indiquent que le nombre de personnes en insécurité alimentaire pourrait atteindre 3,7 millions d’ici à mai 2016, si rien n’est fait. Avec la tendance à la hausse des prix des aliments de base, combinée à la dépréciation de la Gourdes (1 dollar américain s’échange contre environ entre 56 et 60 Gourdes), les familles ont tendance à recourir à des stratégies de survie, comme la vente de bétail immature, la coupe d’arbres dans des zones fragiles et souvent, la réduction du nombre de repas quotidiens.
La CNSA estime qu’environ 820,000 personnes vivent dans l’insécurité alimentaire sévère. Il s’agit d’une augmentation, comparée à l’année 2014 où 600 000 personnes se trouvaient dans cette catégorie. La situation pourrait bien empirer si des initiatives d’urgence et de redressement structurel ne sont pas mises en œuvre au tout début de l’année prochaine avant la prochaine récolte. Si rien n’est fait, il y a des risques énormes pour que ces 820,000 personnes en situation de crise (Phase 3) tombent en situation d’urgence humanitaire correspondant à la phase 4 de l’IPC (échelle de valeur indiquant les phases d’insécurité alimentaire).
En 2015, une saison des pluies irrégulières a exacerbé les conditions déjà désastreuses dans plusieurs parties du pays, en particulier dans les départements du Nord-Ouest, de l’Artibonite, du Centre, du Sud, et du Sud-Est. Selon un rapport de la CNSA, la récolte de printemps, qui représente plus de 50% de la production annuelle nationale, est tombée en dessous de la moyenne, avec des pertes allant jusqu’à 60%.
Par surcroît, l’insécurité programmée par le pouvoir tètkale continue de faire pleurer les familles. Des cas de kidnapping suivis de viol, de tortue, d’assassinat ont été enregistrés ces derniers jours, à Port-au-Prince et ses banlieues. L’une des victimes est la jeune fille de 23 ans, Lencie Samuela Mirville, étudiante à l’Université Quisqueya en agronomie. Le cadavre a été retrouvé sur la Route de l’amitié, dans le département du Sud ’Est, le mardi 8 décembre dernier. A Petite Rivière de l’Artibonite, une autre jeune dame, Paulette Paul, a été retrouvée morte le 10 décembre 2015. Des commerçants, des étudiants, des journalistes, des clients de banques et de simples citoyens n’échappent pas au phénomène de l’insécurité programmée qui sème quotidiennement le deuil dans les familles haïtiennes.
Le marché de la Croix-des Bossales, au centre-ville, très fréquenté par les petites bourses et des gens qui se débrouillent, s’est transformé en un champ de guerre où des détonations d’armes automatiques sont entendues jour et nuit. Du mercredi 9 au lundi 14 décembre 2015, selon les habitants de la zone, plus de 80 cadavres ont été enregistrés. Les riverains dénoncent l’ex-agent de l’Exécutif à la Mairie de Port-au-Prince, Pierre Rigaud Duplan, qu’on voulait imposer à nouveau à la tête de la municipalité de la capitale et à l’ex-député de la 2eme circonscription de Port-au-Prince, Jean René Lochard d’être à la base de la situation inquiétante au bas de la ville. Ce mardi matin, une commerçante répondant au nom de Sabrina Laguerre, 42 ans, a été victime d’acte criminel des bandits légaux au marché de la Croix-des-Bossales.
A Cite Soleil, c’est la même situation qui prévaut. Les bandits légaux sans foi ni loi aux ordres des nommés Gabriel et Vlad ainsi connus sèment le deuil dans le plus grand bidonville du pays. Des dizaines de personnes sont mortes par jour sous des balles des malfrats tètkale. Des familles s’empressent de vider les lieux pour échapper aux balles assassines. C’est là le résultat de l’instabilité politique provoquée par le pouvoir tetkale- GNBiste de Martelly-Paul. Quelqu’un disait, que cet analphabète politique ne sait même pas si les décisions qu’il a prises ont des conséquences négatives sur le coût de la vie de la population.
Donc, en plus de la crise la politique, électorale qui rend hypothétique l’avenir du peuple haïtien, la situation économique et sociale de la population s’est aggravée de jour en jour sous les yeux des soi-disant autorités du pays et de ladite communauté internationale. Face à cette situation, la mobilisation populaire des rues et dans les quartiers populeux doit se renforcer et s’intensifier jusqu’au déchouquage de ce régime anti-peuple, rétrograde et autoritaire.