Des universitaires sans emploi protestent!

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Des jeunes universitaires dans le chômage regroupés au sein d’une organisation qu’ils dénomment (UEH) «Universitaires sans Emploi d’Haïti ».

Il y a plus d’un mois qu’un groupe de jeunes universitaires diplômés et au chômage a entamé une série de protestations contre le gouvernement en place. Des jeunes regroupés au sein d’une organisation qu’ils dénomment (UEH) qu’il ne faut pas confondre avec le sigle de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) mais qui signifie «Universitaires sans Emploi d’Haïti ».

Ce mouvement déclenché au Champ de Mars, à proximité du Palais National par certains diplômés de l’Université d’Etat d’Haïti avait pour objectif de forcer les autorités haïtiennes à rectifier leurs méthodes de recrutement au sein de l’Administration publique haïtienne en vue d’insérer les jeunes cadres. En d’autres termes, des jeunes femmes et hommes refusant de se rendre en terre étrangère soit au Chili, au Brésil, en Argentine ou en République voisine pour trouver de quoi gagner leur vie.

Le Parti au pouvoir, Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) n’a pas été épargné, puisqu’un mini cercueil recouvert d’un drapeau rose et blanc a fait partie de la symbolique de l’événement.

Ainsi le mardi 27 mars dernier, vers les 10h du matin, le cortège présidentiel a été empêché de regagner le Palais national par  l’avenue Magny qui a été justement bloquée de sorte que les autorités du pays soient frappées par la présence des jeunes et leurs demandes. Le cortège a dû emprunter d’autres voies de façon à éviter d’approcher les manifestants munis de pancartes revendiquant leur intégration dans la société.

De plus, pour les manifestants, il est temps de mettre un terme aux pratiques corruptrices, à savoir trouver un piston ou un parrain, avoir comme ami ou comme amant, un député ou un sénateur. Sans quoi cela ne vaut pas la peine de chercher du travail. N’est-ce pas un « affront contre non seulement ceux qui vont à l’école, mais aussi pour les parents qui se sacrifient tous les jours » ont fait savoir les manifestants.

L’un des membres de l’organisation «Universitaires sans Emploi d’Haïti ».

Comme l’a si bien dénoncé le secrétaire général de l’UEH, au media électronique Loop Haïti : « il est inacceptable qu’un jeune, avec son diplôme en mains, n’ait nulle part où mettre en pratique ses compétences acquises au cours de ses années d’études »

Les manifestants ont converti leur point de protestation en une sorte de cimetière symbolique pour enterrer les dirigeants politiques haïtiens et chanter leurs funérailles ; puisqu’ils ne sont pas des hommes et des femmes vivants ; mais bien des morts puisque aucun d’entre eux ne s’est même pas donné la peine d’entrer en communication avec eux, ne serait-ce que pour entendre leurs doléances. Le Parti au pouvoir, Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK)  n’a pas été épargné, puisqu’un mini cercueil recouvert d’un drapeau rose et blanc a  fait partie de la symbolique de l’événement.

Une vue de la manifestation des diplômés au chômage

Ces chômeurs diplômés, mais sans emploi ont réaffirmé leur détermination à maintenir cette mobilisation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. En fait, ils réclament une prise de conscience de la part des forces réactionnaires et sont même prêts à un certain affrontement avec les agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (CIMO) et ceux de la police, bras armés du système « Nous allons bloquer d’autres rues. Et quand le Président n’aura pas trouvé de chemin, à ce moment, les policiers et leurs armes, pourraient bien entrer en jeu contre nous et nos diplômes ».

Voici leurs déclarations aux forces vives de la nation : «Vous qui êtes soucieux et concernés de cette lutte qui n’est autre que celle de la jeunesse, un combat pour le respect et le droit de chacun. Nous vous invitons à «prendre vos responsabilités.»

Nous disons Honneur à tous les Haïtiens dans tous les départements du pays et également ceux et celles vivants à l’étranger. A un moment où les pauvres gens du pays ne sont pas autorisés à travailler ni même à manger, leur seul espoir est de se rendre à l’étranger, où ils se résignent à être des victimes sous toutes les formes.  

Un groupe de manifestant occupant le Champ de mars

Nous, membres, Universitaires sans Emploi d’Haïti,  nous disons non, à tous ces actes malhonnêtes qui sont en train de se propager au sein de toutes les institutions du pays. Nous disons : Non aux dirigeants politiques qui deviennent plus riches en exploitant le peuple par l’augmentation des prix du carburant. Nous disons également Non à la violence sur les jeunes qui ont décidé de militer pour sauvegarder les intérêts de la Nation. Nous profitons de cette occasion pour  crier au secours et A bas l’état abusif ! A bas la misère! A bas le chômage! A bas l’insécurité ! A bas les faux dirigeants !  À cet égard, nous rappelons aux dirigeants de l’État que le pays n’est pas la propriété d’un petit groupe de gens, ni des Blancs.

Résistance !

Si l’étude est un devoir, le travail est un droit. »

Ce que les manifestants malgré leur revendication légitime doivent savoir, c’est qu’aucune réforme au sein des institutions pourries et corrompues de l’Etat haïtien ne pourrait en aucune circonstance améliorer le sort des masses défavorisées, la leur non plus. Pour remédier à ce mal qui ronge le pays depuis l’assassinat du fondateur de la Nation, il nous faut coûte que coûte un changement structurel, fondamental. Et seule une force populaire organisée sous la direction d’une avant-garde révolutionnaire pourra nous garantir un tel changement.

 

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