Dehors l’impérialisme ! Au peuple de gouverner son pays !

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La domination de l’impérialisme américain en Haïti ne peut passer inaperçue. Mercredi dernier, la veille de la chiche commémoration de l’assassinat du Fondateur de la Nation haïtienne : Jean-Jacques Dessalines, le Grand, une haute délégation américaine arrivait dans le pays. Elle était composée de six membres, et dirigée par le principal Conseiller adjoint à la Sécurité nationale, Jon Finer, flanqué du Conseiller spécial du Président et Directeur principal pour les affaires de l’hémisphère occidental, Dan Erikson, ainsi que le Secrétaire adjoint pour l’hémisphère occidental, Brian Nichols, de l’administrateur adjoint par intérim de l’Agence américaine pour le développement international, Michael Camilleri, du Directeur exécutif du groupe de travail inter-agences du MSS au Département de la Défense, John Manza, et bien sûr le proconsul, l’ambassadeur des États-Unis en Haïti, Dennis Hankins.

Dans un sens, c’est pour assurer la bonne marche du système en leur faveur. Mais tenter de rétablir également une certaine stabilité et de l’ordre au sein de l’Exécutif. Cette délégation est venue assurer un cours de civisme à ces complices laquais, ces affairistes qu’ils ont placés au pouvoir de manière à leur enseigner que ce serait mieux de « placer les intérêts du pays au-dessus de leurs partis ». Selon le principal dirigeant de cette délégation Jon Finer, « Nous voulions nous assurer que le Conseil Présidentiel de Transition et les autres institutions haïtiennes travaillaient bien ensemble et étaient capables de présenter un front uni. » En clair, cela signifie que les Etats-Unis prônent l’unité de classe des imposteurs à leur service contre toute contestation, tout mécontentement du mouvement populaire de libération nationale.

Cet insolent cynisme affiché par Washington à ces acteurs de la classe politique qui ont déjà causé tant de dégâts au pays en dit long. L’inquiétude qui règne à la Maison Blanche est l’incapacité de ses subalternes à Port-au-Prince à mettre en œuvre les recettes qui leur ont été concoctées. D’ailleurs, sur pression de cette délégation, Edgard Leblanc Fils a dû rejoindre sans vergogne ses pairs charlatans qu’il avait dénoncé la veille  et le Conseil Électoral Provisoire (CEP) malgré imputé de deux membres a été justement installé, puisque l’administration américaine ne peut plus attendre. En fait, ces Conseillers Présidentiels n’ont aucun problème, ni scrupule à ne pas respecter les lois haïtiennes, dans la mesure où ils se soumettent aux desideratas des Américains qui leur ont fait un cadeau généreux de gouverner l’Etat haïtien à l’encontre de la volonté populaire.

A l’heure où le pays sombre dans de lugubres situations, la complicité de la classe politique traditionnelle mérite d’être rappelée et dénoncée avec la plus grande force.  Cette classe néo-colonisée jusqu’à la moelle, dont les mains sont rouges du sang de Jean-Jacques Dessalines et de celui de Charlemagne Péralte, n’a rien conservé qui puisse exalter notre fierté. Elle n’a aucune référence historique et n’a rien sauvegardé de quoi exhiber une certaine haïtianité. D’ailleurs, cela constitue une entrave de plus, puisqu’elle n’a jamais commémoré le Congrès de Bois-Caïman et du soulèvement des esclaves de 1791, deux événements marquant le prélude à la révolution antiesclavagiste et anticolonialiste de1804. Elle ne peut non plus nous faire revivre cette prouesse bien récente de notre libération financière sous la présidence de Dumarsais Estimé.

Celui-ci, en effet, parvint à mobiliser la nation entière autour d’un objectif simple et efficace: le remboursement d’une nouvelle dette, l’emprunt de 1922, sous le slogan : Payons les cinq millions!

Estimé osa même d’envoyer des Garde-côtes haïtiens au large de l’île « La Navase » afin de faire acte de souveraineté d’Haïti et reprendre la possession de cette partie de son territoire occupée illégalement par les Etats-Unis. Voilà des modèles de dirigeants nationalistes et patriotes faisant partie de notre haïtianité qui font honneur à nos racines et à nos ancêtres révolutionnaires, ils sont des symboles pouvant permettre de redécouvrir l’essence patriotique  qui nous définit en tant que nation.

Nous ne sommes pas étonnés, que le pouvoir actuel issu de la classe politique traditionnelle unie aux oppresseurs, aux exploiteurs et aux pseudos organisations de « gauche » pro-impérialiste à l’instar du groupe Montana, Lavalas jouissant d’une solide tradition de corruption, de détournement de fonds des deniers publics accepte de participer à cette politique du pire. Cette classe n’a tiré aucune leçon du passé, même faire semblant de copier ce qu’ont réalisé d’autres peuples frères comme Cuba, Venezuela, Nicaragua et quelques autres récemment en Afrique,  Burkina-Faso, entre autres où c’est le peuple qui gouverne puisque ces pays-là ne reçoivent plus d’ordre de Washington ou de Paris.

Trop, c’est trop ! Le peuple haïtien s’est toujours exprimé à travers des manifestations de rue, des mobilisations de masse mais la classe politique demeure sourde à ses revendications. Elle ne compte pas sur une victoire du peuple et fait fi de son droit à la souveraineté et à l’autodétermination. Cette classe révèle au grand jour ses véritables convictions politiques en cautionnant le show ridicule, criminel et indéfendable. Quand les puissances impérialistes  utilisent maintenant des troupes africaines d’occupation pour remplir leur sale besogne qui consiste à souiller l’image  du premier pays nègre indépendant, celui qui a initié avec un projet socialiste avant la lettre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, cette classe de collabos ne fait que patronner cette  insulte.

En conclusion, les solutions à nos problèmes ne viendront pas de cette élite politique  antipatriote, de ce gouvernement pourri et corrompu. Organisons-nous par nous-mêmes ! C’est contre l’impérialisme et ses politiques que nous devons nous unir et le vaincre.

Il n’y aura pas de paix réelle et durable dans le pays aussi longtemps que des troupes étrangères l’occupent. Aussi longtemps que l’impérialisme américain et ses alliés continuent leur  domination criminelle. Face à cela, nous répondons : dehors l’impérialisme et sa politique ! Dehors l’impérialisme et ses laquais de la classe politique réunis au sein du Conseil Présidentiel de Transition, de corruption devrait-on dire. Au peuple haïtien de gouverner sa destinée !

 

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