Les préparatifs vont bon train pour souiller une fois de plus le sol national haïtien avec une force étrangère charpentée par les Etats-Unis, le Canada, la France et l’Organisation des Nations-Unies. L’arrivée, en effet, en Haïti, le dimanche 20 août 2023, d’une délégation kenyane en mission d’évaluation sur la situation d’insécurité de façon à déterminer les moyens nécessaires pour le déploiement d’une force d’intervention non onusienne illustre que les forces impérialistes ne badinent pas. Elles sont à l’œuvre dans leurs méthodes, leurs tactiques pour essayer par la force, de refaire leur image à travers le gouvernement de facto qu’elles ont imposé au pays.
Sous le fallacieux prétexte de lutter contre les gangs, il est révoltant de voir les contorsions que fait le véritable instigateur du complot, le cerveau de l’opération pour défendre ses complices, ses exécutants de la sale besogne qui intensifient la violence et l’insécurité tout en semant la mort et le désastre dans le camp du peuple. Comment interpréter autrement, les dernières attaques survenues à Tabarre, à Carrefour-Feuilles et d’autres endroits de la région métropolitaine de Port-au-Prince, qui ont totalement bouleversé la population, si ces derniers événements criminels ne sont que pour forcer la population à consentir à leur projet d’intervention militaire comme unique alternative ?
C’est avec une ironie magistrale que les premiers responsables de la situation présente, prétendaient-ils y remédier. Joe Biden, la classe politique haïtienne, sa marionnette Ariel Henry et d’autres pays subalternes comme le Kenya organisent l’invasion d’Haïti afin d’empêcher le peuple haïtien le soin de résoudre la crise qu’ils ont provoquée et alimentée. Il ne fait aucun doute que la mission d’évaluation kenyane est en Haïti pour d’autres raisons, dans la mesure où, tout le monde connaît déjà l’état des lieux et les forces en présence. Les renseignements dont les forces obscures gouvernementales et impériales se sont servies pour défendre leur cause ne sont pas justifiés.
Ce ne sont que des affirmations fantaisistes, alarmistes, sans preuves et contraires à la réalité, puisque les groupes de bandits criminels qui terrorisent la population sont totalement à leur service. Ce sont leurs hommes de main qu’ils avaient utilisés pour combattre et déstabiliser l’ancien Président puis l’assassiner. Voilà pourquoi ces escadrons de la mort, malgré tous leurs crimes n’ont reçu aucune menace ni de la part des grandes puissances ni de l’actuel régime dit de Transition. Le cynisme de Washington à cet égard est justement de maquiller les structures archaïques dictatoriales qui sévissaient dans le but évident de consolider l’emprise de leur domination économique, politique et également contenir toute poussée révolutionnaire en mesure de prendre naissance.
Ce qu’il faut toutefois retenir, c’est que les impérialistes parlent de la descente en enfer d’Haïti, sans jamais mettre en cause leur complicité d’ingérence ni insister sur le comment le pays est-il arrivé à un tel niveau d’effondrement ?
Ce que vit Haïti présentement est une autre forme de coup d’Etat orchestré par Washington avec ses alliés prêts à sacrifier et à trahir les intérêts et les aspirations de la cause populaire comme au Pérou où le Président légitime, populaire et constitutionnel, Pedro Castillo, a été destitué le 7 décembre 2022 par le Congrès puis arrêté et emprisonné jusqu’à aujourd’hui par le régime de Boluarte, contrôlé évidemment par Washington.
Dans cette affaire, comme pour tout, les faits sont clairs et parlent d’eux-mêmes. Puisque le lendemain du coup, 8 décembre, les États-Unis ont salué les putschistes péruviens et se sont engagés à travailler avec la nouvelle Présidente tout en massacrant les masses péruviennes. Rien ne se fait au hasard, Ariel Henry n’est pas un accident de l’histoire, il joue un rôle clé, si l’on prend en compte les grandes lignes de la politique haïtienne recommandées bien avant l’assassinat du Président Jovenel Moise par l’ancienne ambassadrice américaine en Haïti, Pamela White, lors d’une audition devant le Comité des affaires étrangères de la Chambre des représentants du Congrès américain.
L’objectif de l’impérialisme américain et de l’oligarchie est d’établir une période de répression et d’oppressions dont le but fondamental demeure la liquidation de toute résistance populaire afin que leur domination s’accélère et s’affirme davantage. Combien de crimes, de terreur et de souffrance, les impérialistes canadiens, américains et leurs alliés occidentaux vont-ils encore commettre et justifier au nom de cette intervention armée qu’ils planifient afin de continuer à bafouer et tromper les masses haïtiennes ?
A ce compte, nous de Haïti Liberté, nous renouvelons notre attachement et notre conviction à la lutte du peuple haïtien et sommes contre toute forme d’intervention étrangère dans le pays. Que le peuple haïtien suive l’exemple de leurs ancêtres, nos valeureux Cacos, ces « bandits » qui ont résisté aux assauts des marines américains en 1915.
Dans ce contexte, nous nous opposons à toute invasion, sanction ou ingérence militaire soutenue par les États-Unis, la France dans certains pays en Afrique, révoltés contre la colonisation, la domination et l’impérialisme. Ainsi, nous apportons toute notre solidarité au peuple frère du Niger tout en lui disant que le peuple haïtien est à ses côtés.
Dehors Ariel ! Dehors Biden! Dehors Macron ! A bas toute intervention impérialiste visant à maintenir la domination politique, économique et la surexploitation perpétuelle des peuples en lutte ! Vive la résistance des masses haïtiennes.