Comprendre le discours du 9 juillet 2003 de Brian Dean Curran dans un contexte de crise politique actuelle

Le quatrième article d'une série

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12 janvier 2010 tremblement de terre

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010

Généralement, comme les autorités haïtiennes en fonction passaient plus de temps à manipuler les institutions étatiques et détourner des fonds publics pour leur réussite personnelle au lieu d’instituer une véritable gouvernance, donc un phénomène comme le développement anarchique des bidonvilles les laissait quasiment indifférents. En quoi cela devraient-ils les intéresser puisqu’ils pensaient qu’ils pouvaient toujours se cacher derrière leurs petits monuments en béton au cas où il y aura, en termes d’insécurité, une urgence ? S’ils sont malades, ils peuvent toujours acheter un billet d’avion pour aller se soigner à l’extérieur comme par exemple à Cuba, aux États-Unis, au Canada et dans certains pays de l’Europe. En quoi cela pouvait-ils les intéresser puisque leurs familles, dans bon nombre de cas, ne sont pas en Haïti ? Pour eux, environnement, infrastructures, décentralisation, centres sanitaires de santé publique, éducation, justice sociale, développement durable ne sont que de simples mots ou des rêves pour des socialistes rêveurs.  Donc, à cause de cette précarité ou de mauvaises pratiques dans les constructions, les dégâts causés par le tremblement de terre en termes de pertes en vies humaines et au niveau des infrastructures ont atteint des proportions chaotiques.

Quelques mois plus tard, alors que des familles pleuraient encore la disparition de leurs proches et que les débris et décombres du tremblement de terre du 12 janvier 2010 étaient encore visibles dans toutes les régions métropolitaines de Port-au-Prince et certaines autres villes, le pays allait faire face à une grave épidémie. C’était une crise de plus.

Comme toutes les institutions haïtiennes, le système de santé n’était pas préparé et ne possédait ni les connaissances ni l’expérience nécessaires pour faire face à une crise de santé publique de cette envergure. Selon le rapport de l’UNICEF Les Enfants d’Haïti- un an après-Des secours à la reconstruction : un long parcours paru en janvier 2011 « La situation s’est encore assombrie vers la fin de l’année quand une épidémie de choléra a provoqué une nouvelle situation d’urgence en Haïti…. Le choléra a plongé le pays dans une nouvelle crise-touchant les 10 départements du pays, tandis que le vibrion du choléra se propageait rapidement et que la transmission s’accélérait après le passage de l’ouragan Tomas au début du mois de novembre.  La maladie frappe le plus lourdement en dehors de Port-au-Prince, dans les régions les plus difficiles à atteindre, caractérisées par une absence totale de services sociaux de base en raison du sous-développement. »

Fin octobre 2010, les premiers cas de choléra ont été découverts dans les régions de l’Artibonite

Au moment où, fin octobre (2010) et dans les régions de l’Artibonite, on avait découvert les premiers cas de choléra, le pays était déjà engagé dans une grande fièvre électorale. Les panneaux, les affiches et photos des candidats aux présidentielles et législatives avec les grands moyens financiers, étaient partout.

Face à cette crise épidémique et le constat d’échec de l’État, les idées étaient divisées entre ceux-là qui étaient pour l’élection et ceux-là qui étaient pour son report. Leurs arguments étaient abondants sur le sujet, mais là encore, c’était dépendamment de la position politique des uns et le placement des candidats dans les sondages électoraux.  ‘’Devan, devan nèt’’.  Donc c’était sur fond d’une crise dans une autre crise puisque les cicatrices du tremblement de terre étaient encore bien ouvertes que, avec une épidémie de choléra, le peuple avait été invité à aller aux urnes pour renouveler les élus.

 Haïti entre la fièvre électorale 2010 et l’épidémie de choléra

Les élections remplissent de nombreuses fonctions importantes dans la société.  Elles socialisent, institutionnalisent l’activité politique, et surtout rendent possible l’inclusion de beaucoup de citoyens à des postes politiques. Le processus électoral permet l’arrivée au pouvoir sans pour autant passer par le bouillonnant à travers des manifestations, des émeutes, ou des révolutions. En un mot, elles offrent un accès régulier au pouvoir politique ou les dirigeants peuvent être remplacés l’un ou l’autre sans pour autant d’être renversé de force.

L’idée de l’alternance veut que : « ce ne soit toujours pas les mêmes personnes qui commandent et les mêmes qui obéissent. Les capacités d’obéissance et de commandement doivent être en chaque citoyen ».  Par contre, si les élections représentent le mode démocratique de désignation du personnel politique, « des urnes sortent trop souvent en Haïti des dictateurs, contempteurs de la démocratie. »

Séisme électoral le 28 novembre 2010

En effet, les élections législatives étaient prévues les 28 février et 3 mars 2010, mais avec le tremblement de terre du 12 janvier qui a ravagé la capitale haïtienne et d’autres villes avoisinantes, elles étaient reportées.  Report qui devait se faire effectivement en novembre 2010.  Comme aux élections générales de 2005, c’était une classe politique, avec des candidats de toutes tendances, qui s’était présentée aux scrutins de novembre 2010.

Ainsi, les élections qui se s’étaient déroulées le 28 novembre 2010 étaient à la fois législatives et présidentielles.  Un deuxième tour devrait avoir lieu le 16 janvier 2011, mais a été reporté à cause de soupçons de fraudes lors du premier tour des présidentielles.  Avec des irrégularités électorales du 28 novembre 2010, l’actualité politique haïtienne avait très largement retenu l’attention de la presse locale, des ambassades des pays amis aussi bien que des institutions régionales et mondiales. Ce qui explique que déjà à l’horizon se dessinait le spectre effrayant des répercussions incertaines.

De toutes les préoccupations, compte tenu de l’importance capitale de ce scrutin, il y avait, sporadiquement, de nombreuses manifestations populaires et beaucoup d’autres étaient prévues à travers tout le pays, si toutefois il n’y avait pas une proclamation officielle des résultats définitifs du premier tour des élections législatives et présidentielles et un second tour programmé.  Les mouvements de grandes violences exprimées dans les manifestations, particulièrement de la ville des Cayes dans le département du Sud étaient des cas classiques de protestations de ceux-là qui soutenaient le chanteur Sweet Micky.  Déjà, on pouvait sentir la force machiavélique puisé dans la source du banditisme du leader bandit légal.  Face à toute cette violence, bien entendu, orienté et financé par un groupe avec de grands moyens financiers et d’un pouvoir politique caché, « La communauté internationale a fait pression pour un recomptage, notamment à travers l’Organisation des États américains, chargée d’une mission d’expertise. »

Dans le cadre du nouvel ordre mondial et du jeu macabre de déstabilisation, l’international crée le problème et ensuite offrir un semblant de solution. Ainsi, encore une fois, comme par le passé, l’OEA était invitée.  Arbitre ayant le dernier mot dans les grandes prises de décisions politiques en Haïti, sous les ordres de l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince, l’organisation régionale a tranché surtout en faveur de ceux-là qui supportaient le statu quo local et international, mais contre le peuple et le processus démocratique dans le pays.

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