« Si vous n’y prenez garde, certains medias finiront par vous faire haïr
les opprimés et adorer les oppresseurs. »
Malcolm X
Dans toute société de classe, l’opinion dominante est toujours celle des classes dominantes. Pour la première fois, nous assistons de la part des masses à un vrai rejet de l’opinion dominante dans la crise politique que traverse le pays ravagé par la famine avec une population dont la majorité est au chômage. C’est à cause d’un amalgame honteux par les véhicules des catégories dominantes, comprenant un mélange de mensonges et de cynisme politique pour affoler l’opinion publique et l’induire en erreur.
Il faut le dire d’emblée, nous rejetons, dénonçons énergiquement et lançons un démenti manifeste des idées mensongères de la classe dominante pour désorienter l’opinion nationale et internationale et tenter d’exclure des luttes sociales et politiques les masses défavorisées vivant dans les ghettos. Dans cet ordre d’idées il y a des accusations en cours voulant faire passer des manifestants contre le régime comme des bandits. C’est le propre de la politique impérialiste et de ses sous-fifres. Il fut un temps, c’est ainsi qu’on ciblait les communistes.
Pour l’instant, à la panique du pouvoir bourgeois en place s’ajoute son indifférence à la souffrance des masses populaires. Nous pouvons l’affirmer sans hésitation, la santé mentale du Premier ministre ou sinistre relève du pathologique. Et la situation de son régime n’est-elle pas le reflet du trouble qui anime son esprit tout à fait dérangé? En faisant le jeu mesquin de sa classe réactionnaire, il perd la face vis-à vis de la population, quand la paranoïa le pousse à dire ce qu’il ne voyait même pas, mais qui existe, sans doute, dans ses pensées et celles de ses tuteurs du Core Group.
Sa réaction insensible par rapport à l’émeute et le pillage n’est pas étonnant, c’est un problème de classe. Ce sont les idéaux du système capitaliste qui se sont révélés être complètement dégénérés et corrompus. Ariel est l’exemple concret de la barbarie d’une bourgeoisie parasite, stérile, d’un indigène au service de son patron. Il ne fait que se répéter, raconter ce que les instances internationales dominantes le forcent à dire pour générer plus de chaos au pays de Dessalines.
À l’imposture qui tient lieu de politique en Haïti, quel triomphe du mépris ancré dans la duperie et le mensonge, quand le locataire provisoire de la Primature a dans son dernier discours craché sur les réactions des masses populaires suite à la hausse des prix du carburant ? C’est par son manque total de courage et de probité intellectuelle, pour masquer la vérité, qu’il a déclaré dans un langage mystificateur, de cynisme et d’hypocrisie triomphante :
« Rien ne justifie ces dégâts. Personne ne pourra lier les pillages des entreprises, les attaques contre des responsables politiques et membre du gouvernement, à la colère concernant l’augmentation des prix du carburant. Ce n’est pas à cause des prix du carburant qu’on a pillé les écoles, les universités, les hôpitaux, qu’on a volé des stocks de semences et de vaccins destinés à plusieurs communes […] qu’on a mis à sac l’entrepôt d’une organisation internationale. On a pu voir des hommes lourdement armés dirigeant les manifestations. C’est une preuve que ce qui se passe dans les rues n’a rien à voir avec une revendication concernant le prix du carburant ou la vie chère […] » ; comme s’il s’agissait d’un accident ou que c’était la première fois que cela arrivait.
C’est un chaos intellectuel et politique qui règne dans le pays, et personne de ce fantôme de gouvernement ne veut y faire face ou prendre ses responsabilités. Il ne fait qu’alimenter l’anarchie et plonge la population dans le dénuement et la misère la plus totale.
Surtout, il s’alimente aux mensonges les plus éhontés débités par des cancres qui prêtent main forte à volonté la classe politique corrompue. Ainsi, les déclarations mensongères du Premier ministre de facto et celles du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, couronnées de celles du directeur des affaires de l’hémisphère occidental au Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Juan Gonzalez, proviennent d’un agent informateur du laboratoire, le menteur patenté, Directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).
Il est le maître à penser de ce déballage menteur, quand il a rapporté : « le gouvernement en place est paniqué face à la réaction populaire après l’augmentation spectaculaire des prix du carburant sur le marché local. Quand on voit le chef du G-9, Jimmy Cherizier et ses ouailles lourdement armés pavaner dans les rues et donner des instructions relatives aux entreprises commerciales à piller, ce n’est pas un acte isolé. Le pouvoir aurait payé les gangs pour descendre dans les rues, mener des opérations de déchouquage ciblées et de pillage afin de discréditer et d’affaiblir le mouvement revendicatif des haïtiens qui végètent dans la crasse et la misère abjecte. »
Pour finalement ajouter à ces allégations mensongères et tendancieuses: « il s’agit d’un acte planifié et une manœuvre du pouvoir en place pour associer la lutte populaire aux bandits qui pillent les entreprises et détruisent les biens des autres. » Quel fieffé menteur ce Pierre Espérance, politicien informateur sous payroll des ambassades impérialistes, instrument idéologique pervers au service des classes dominantes. Toutes ces diatribes sont souvent gorgées de mensonges, de cynisme pour créer la confusion.
Le cynisme et le mensonge sont devenus les méthodes normales et courantes de cette classe politique incapable de formuler une vision cohérente de l’avenir national. Il est plus qu’évident que la bêtise a assez duré. Un immense besoin de révolution est urgent et indispensable pour effacer la minorité de traitres, militant pour un compromis provisoire avec l’impérialisme et persistant dans le cynisme, le mensonge et le chaos afin de garder ses privilèges mal acquis.
Tant que nous sommes encore les filles et fils, de Dutty Boukman, de François Mackandal, de Jean-Jacques Dessalines, de Capois Lamort et de Henry Christophe, nos ancêtres, les va-nu-pieds qui ont forgé leur liberté les armes à la main, notre lutte de libération nationale n’abandonnera pas l’alternative de la lutte armée. Jamais nous n’y renoncerons dans la construction de la nouvelle société haïtienne!