L’entreprise Sud-Coréenne de la sous-traitance textile S&H Global fonctionnant au parc industriel de Caracol, département du nord-est, en Haïti, a dans une lettre datée du 4 juillet 2022 annoncé qu’elle sera dans l’obligation de licencier un grand nombre de travailleurs, soit un total de 4000 employés, d’ici la fin de l’année 2022.
A ce stade, l’entreprise informe qu’elle «entame le processus d’information de ses employés sur ces changements et en même temps d’aller de l’avant en suivant les étapes légales nécessaires pour éviter toute confusion ou tout impact négatif ».
A la rigueur, selon les responsables, les 4 000 employés équivalents à trois usines au parc industriel, au lieu de fermer totalement ces usines, il serait préférable de réduire les lignes de production de toutes ces usines, c’est-à dire, ils s’adonneront à une réduction des effectifs sans fermeture de l’établissement. Ainsi, ils ont indiqué « Plutôt que de fermer des usines entières en masse, nous avons décidé de licencier des travailleurs de chaque usine et de répartir plus ou moins uniformément l’impact dans tous nos modules ».
Les raisons soulignées par le gérant responsable Zadok Min sont les suivantes : « à cause du déclin du marché économique du marché américain et de l’annulation de 45% des commandes de clients détaillants américains ont été annulées ».
« Cette démarche commencera par une demande des démissions volontaires suivies d’un processus d’évaluation qui examinera les dossiers de performance des employés pour la ponctualité et ceux qui ont été récompensés pour leurs performances remarquables afin d’identifier la liste prioritaire des travailleurs qui seront retenus par rapport à ceux qui seront licenciés ».
Rappelons que Sae-A Trading Co., Ltd qui a créé S&H Global est l’une des plus grandes entreprises de fabrication de vêtements au monde. En Haïti, elle a commencé ses opérations de fabrication en 2012 et a créé des milliers d’emplois dans ses multiples usines au parc industriel de Caracol.
Le licenciement de ces travailleurs sera un coup dur, un choc avec des implications individuelles et collectives dans de nombreuses familles. D’ailleurs, ces révoqués ne recevront aucune assistance sociale ou aucune forme de support de la part du gouvernement haïtien. Qui pis est, ils ont payé toutes sortes de taxes et vont faire l’expérience amère qu’ils ne sont pas qualifiés pour acquérir même un prêt à l’Office d’assurance vieillesse ONA qui n’a jamais manqué de recevoir les taxes de ces ouvriers-là. Ce sera le même constat si l’un de ses travailleurs devrait se rendre dans un centre de santé.
Qu’on le veuille on non, ce licenciement ne va que faire augmenter davantage le nombre de gens vivant dans la tourmente du chômage et de plus dans des conditions misérables de pauvreté.