Bombardements en Syrie : Joe Biden suit la logique guerrière de ses prédécesseurs

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Le président américain Joe Biden a approuvé des frappes aériennes militaires contre des milices soutenues par l'Iran en Syrie, a confirmé jeudi dernier le Pentagone.

Le 25 février, pour la première fois depuis l’entrée en fonction du président Joe Biden, les États-Unis ont procédé à des bombardements aériens. La cible : des installations de milices irakiennes dans l’est de la Syrie. Voilà qui écorne l’image pacifiste du président Biden. Pourquoi cette attaque ? La réponse est à trouver en… Iran.

Selon le ministère de la Défense des États-Unis, au moins sept cibles de milices irakiennes ont été bombardées jeudi dernier à proximité de la frontière syrio-irakienne, à Al-Bukamal plus précisément. Ces bombardements ont coûté la vie à au moins 17 personnes.

 « Le président Biden fera ce qu’il faut pour protéger le personnel américain et celui de notre coalition », a déclaré le porte-parole de la Défense, John Kirby. Le Pentagone – siège du ministère de la Défense – a affirmé agir en représailles aux attaques de missiles par une milice irakienne contre les troupes américaines en Irak. Les attaques contre les forces étrangères en Irak sont courantes depuis l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani et du commandant irakien Abu Mahdi al-Muhandis, victimes d’une attaque de drones étatsuniens au début de l’année dernière. Suite à l’assassinat de ces hauts responsables militaires, le Parlement irakien a adopté une résolution demandant aux troupes étrangères de quitter le pays.

Les États-Unis ont depuis lors retiré une partie de leurs forces militaires d’Irak, mais un nombre important d’entre elles s’y trouvent encore. Ces troupes constituent, sans surprises, des cibles privilégiées pour ces milices irakiennes qui, selon Washington, seraient soutenues par l’Iran. Des accusations qui n’ont jamais été démontrées.

L’accord sur le nucléaire iranien bombardé ?

Ce qui intéresse les États-Unis, c’est évidemment l’Iran. Le président fraîchement élu Joe Biden veut montrer qu’il ne recule pas non plus devant les bombardements pour obtenir satisfaction. En fait, les États-Unis et l’Iran devraient en ce moment même être assis autour de la table pour élaborer un nouvel accord sur le nucléaire. Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis s’étaient retirés de cet accord en 2018. Joe Biden et l’Iran veulent aujourd’hui le réactiver. C’était l’une des promesses de campagne de Joe Biden en matière de politique au Moyen-Orient. Apparemment, il entend bien faire précéder le travail diplomatique de quelques bombes.

Les troupes étatsuniennes ont été attaquées dans un pays que les États-Unis ont envahi illégalement (l’Irak). C’est la raison pour laquelle les États-Unis mènent une attaque militaire sur des cibles situées dans un autre pays qu’ils ont envahi illégalement (la Syrie). Le fait que les États-Unis parlent d’autodéfense et de représailles en dit long. Même sous Biden, la poudrière au Moyen-Orient restera le plateau de jeu sur lequel les États-Unis mènent des opérations en fonction de leurs intérêts stratégiques et économiques, et non au service d’une politique diplomatique de paix.

 

Solidaire 1 er Mars 2021

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