Affront de l’impérialisme au Conseil présidentiel

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Le Président du Conseil Présidentiel de Transition M. Edgard Leblanc Fils vient d’arriver à l’aéroport international JFK à New York, où il a été accueilli par la Chancelière haïtienne, Madame Dominique Dupuy, et le Représentant permanent d'Haïti à l'ONU, l’Ambassadeur Antonio Rodrigue.

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) Haïtien a connu quelques mauvais moments dans le cadre de l’ouverture de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Tout ce qui leur est arrivé est dû au fait que ces dirigeants ne sont pas maîtres d’eux-mêmes, ils se comportent toujours comme des petits domestiques vivant aux dépens de la Communauté Occidentale.

C’est la majorité des pays du monde, sinon tous, qui chaque année participent aux sessions des Nations Unies. Haïti n’en est pas à sa première. Les dirigeants auraient dû prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour éviter toute gaffe diplomatique pour y participer convenablement. Mais la domination américaine nous est tellement oppressante qu’au lieu de nous faire avancer, nous ne faisons que reculer sans nous arrêter.

Ainsi, sur toute la ligne, nos dirigeants n’accouchent que des conneries et cela ne les dérange guère, sauf quand leurs patrons les humilient publiquement. Les nouveaux embauchés des États-Unis et qui se voient confier le poste de conseiller présidentiel dans le cadre d’une fausse transition vivent une expérience nouvelle avec leurs patrons.

Les neuf membres du Conseil Présidentiel de Transition

Ce n’est pas la première fois qu’Haïti participe à l’Assemblée Générale de l’ONU, alors pourquoi toutes ces mésaventures? Est-ce du fait qu’aujourd’hui, Haïti ne représente rien sous le dessein diabolique d’une puissance qui l’exploite tout en l’humiliant ?

En effet, une délégation haïtienne dirigée par le président du Conseil de transition Edgard Leblanc Fils, devait quitter le pays le vendredi 20 septembre, à destination de New York pour participer à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Soudain, sans aucune planification préalable, il a été informé un jour avant son départ que le président du Kenya en route vers New York s’arrêterait en Haïti pour visiter ses troupes.

Une partie de la délégation avec le Premier ministre Garry Conille comprenant entre autres son chef de cabinet Nesmy Manigat ; le ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy ; et le ministre du Commerce James Monazard sont partis puisque le président du Conseil de transition Edgard Leblanc lui-même était obligé de reporter son départ pour pouvoir accueillir le leader kenyan William Ruto. Et le programme était : qu’il accompagne le président kenyan William Ruto dans son avion pour New York, juste après la visite de ce dernier.

Le Conseiller-président Leslie Voltaire à l’ouverture de la 79e Assemblée générale des Nations Unies.

La question à se poser est de savoir qui a initié ce voyage pourquoi c’est à la dernière minute qu’on tente une gymnastique sur quelque chose qui devrait être dans un agenda préparé quelques mois à l’avance. Dans ce cas, l’ordre de Ruto de se rendre en Haïti est venu de quelque part d’une télécommande à la dernière minute qui a été imposée et à Ruto, et à Leblanc. Et c’est pourquoi, il n’y a eu aucune préparation préalable, tout a été fait sur improvisation !

L’affront insigne

Dans une lettre adressée au CPT le vendredi 20 septembre, le jour du voyage de Conille, le Département d’Etat américain a notifié Edgar Leblanc Fils, président du Conseil présidentiel, « qu’il ne pourra pas bénéficier de la protection VIP s’il arrive aux Etats-Unis ». Car les services secrets ne sont pas prêts à assurer sa sécurité aux États-Unis en tant que chef d’État. Des propos humiliants rapportés par Leblanc lui-même lors de sa conférence de presse avec le président kenyan, qu’il a qualifié de « confusion entre les Nations Unies, le Département d’État américain et les représentants du pays d’Haïti aux Nations Unies ». 

António Guterres, Secrétaire Général des Nations-Unies rencontre Leslie Voltaire

N’est-ce pas un affront dans la mesure où c’est l’unique président d’un pays qui en est victime, dans la mesure où Washington qui l’a placé en Haïti ne le considère pas en tant que chef-d’Etat, mais bien en un fieffé laquais à son service?

En signe de réaction, Leblanc a demandé au ministre des Affaires étrangères, Dominique Dupuy, de clarifier ce qui s’est passé. Puis il a annulé son voyage et a annoncé au cours de sa conférence de presse avec Ruto, que c’est le Conseiller Leslie Voltaire qui se rendra à New York, le samedi après-midi 21 septembre 2024 dans l’avion de Ruto pour le remplacer, à la tête de la délégation haïtienne participant à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Pour couronner le tout, le dimanche 22 septembre, la présidence a émis une note pour préciser que le conseiller Leslie Voltaire représentera Haïti à la session de l’ONU qui se déroulera du 24 au 30 septembre 2024. Quant à Voltaire, il ne demande pas mieux, il est aux anges avec ses acrobaties, il a eu le temps de rencontrer dans quelques couloirs de l’Onu le dimanche matin 22 septembre, António Guterres, Secrétaire Général des Nations-Unies et se vante d’avoir l’honneur de conduire la délégation haïtienne à New York et qu’il se préparait à prendre la parole à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le jeudi 26 septembre 2024 à la place de Leblanc.

Le revirement de Washington

Dans la soirée du dimanche 22 septembre, une note émanant de l’ambassade américaine en Haïti annonce un quelconque revirement en précisant que : « Les États-Unis feront preuve de la plus grande courtoisie à l’égard du président du Conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils, à l’occasion de son voyage à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies. Le président Leblanc bénéficiera d’une protection complète, comme c’est le cas pour tous les chefs d’État. Le gouvernement américain prend très au sérieux la sécurité des dignitaires étrangers aux États-Unis et regrette les retards dans l’approbation des dispositions de sécurité de M. Leblanc en raison de la complexité de nos procédures internes. »

Rencontre du Premier ministre Garry Conille avec le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva

Dès lors, l’esprit d’Édgard Leblanc Fils s’est un peu calmé, mais par mesure de précaution, il a demandé aux autorités américaines de lui faire parvenir une lettre officielle confirmant sa sécurité avant de partir pour les Etats-Unis.

Ce nouveau tournant n’a pas fait l’affaire de Voltaire. Ainsi, il commence à perdre du terrain, jusqu’à essayer sans invitation à se présenter au siège de la Représentation brésilienne en tant que président d’Haïti afin de participer à une rencontre bilatérale entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le premier ministre haïtien Garry Conille. Il n’a pas été reçu à cette audience par le service protocolaire du Brésil. En un sens, le conseiller présidentiel Lesly Voltaire a été bel et bien humilié.

Le Président du Conseil présidentiel Edgard Leblanc et les autres conseillers

En tout dernier lieu, tout est entré dans l’ordre entre les Etats-Unis et l’autre acteur à son service Edgard Leblanc qui a finalement laissé le pays ce mardi 24 Septembre afin de participer à la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies et c’est lui qui aura à adresser l’Assemblée générale le jeudi 26 septembre pour rapporter le message que l’Ambassade américaine lui a sans doute dicté.

Tout ce film déplorable confirme à quel point le pays est devenu nul sous la domination de l’impérialisme américain. Même pour participer à une Assemblée générale de l’ONU, c’est un casse-tête chinois pour les instruments incompétents, irresponsables sans vergogne. Que ces conseillers présidentiels sachent que c’est toujours ainsi que furent étiquetés les soumis, vendeurs de patrie par leurs acolytes patrons réactionnaires. Il n’est que d’attendre, ils seront demain humiliés comme moribond de la même manière que leur prédécesseur l’ancien Premier ministre Ariel Henry jeté dans la poubelle de l’histoire par les impérialistes.

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