Adelaïde Lafontant, la victime méprisée !

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Adelaïde Lafontant

Adelaïde Lafontant est née à Port-au-Prince. Elle a grandi dans une zone appelée Raquette aux environs de La Plaine. C’est dans cet endroit de misère sous le règne du dictateur François Duvalier devenu Cité Simone, et Cité Soleil par la suite, qu’Adelaïde a vécu les plus mauvais moments de toute sa jeunesse. Malgré tout, jusqu’à aujourd’hui, Cité Soleil continue à être l’immense bidonville  le plus misérable où la pauvreté est reine, à cause de la négligence criminelle des grands manitous de l’État.

Adelaïde est la fille d’une léogânaise authentique du nom de Camelithe Sénat. Sa mère qui vivait comme domestique chez une famille à Port-au Prince n’avait pas les moyens d’aider sa fille à continuer ses études et  c’est la raison pour laquelle elle n’a pas fait de grandes études, sauf qu’elle sait lire et écrire et n’a terminé que ses classes élémentaires.

Toute jeune encore, elle a commencé à travailler, et dès l’âge de 22 ans elle a été embauchée dans une usine d’assemblage américaine en Haïti où l’on fabriquait des balles de baseball et de tennis. Cette usine, propriété de la famille Baker, a sucé son sang et son courage et a même amoindri sa jeunesse. Après son mariage en 1983, à l’âge de 29 ans  avec Yves Tercier, ses responsabilités augmentèrent. Pour y parer elle a dû laisser l’usine pour aller investir dans un restaurant ambulant devant l’entreprise et dépanner ses anciens collègues de travail, en leur fournissant de la nourriture parfois à crédit.

Le temps passant,  Adélaïde devint la mère de 3 enfants : Samuel, Daniel et Esther. Comme toutes les mamans responsables, elle a fait les sacrifices propres aux valeureuses femmes haïtiennes pour élever leurs enfants au prix de grandes abnégations de sorte que l’un d’entre’ eux, Daniel, devenu journaliste-photographe politique travaille  rudement  pour l’hebdomadaire Haïti Liberté.

Madame Adelaïde a passé toute sa vie à Cité Soleil et jusqu’à présent, elle n’a pas pu et ne peut justement pas abandonner  son alma mater. Elle a connu tous les problèmes et toutes les tracasseries de cette zone dite  de non-droit : particulièrement les péripéties, les conflits, soit les violents accrochages entre les différents quartiers soit entre les habitants de Boston,  de Brooklyn ou de Bois Neuf pour ne citer que ceux-là. Malgré les sifflements de balles, les assassinats, les incendies de certaines maisons,  tout cela la laisse indifférente.

Malheureusement pour elle au cours de l’année 2012, Mme Adelaïde allait découvrir qu’elle était gravement malade, atteinte  d’un cancer de l’utérus (matrice) auquel elle résiste. Elle a passé un bon bout de temps à se faire soigner à l’hôpital de Chancerelles où on allait l’opérer ; mais c’était peine perdue vu que la maladie avait déjà attaqué le col utérin. Par la suite, elle se faisait traiter par le Dr Jean Cantave à Delmas 85 où l’un de ses enfants doit aller depuis 2h du matin lui réserver  une place afin qu’elle puisse  voir le docteur, le jour de ses rendez-vous. Dans un élan de professionnalisme, le Dr Cantave,  pour l’aider, lui conseilla d’aller se faire opérer à Saint Domingue. Finalement, elle a eu une opération apparemment pleinement réussie. Mais, comme elle ne pouvait pas tenir à l’obligation, faute d’argent pour acheter les médicaments, la maladie a refait surface.

Pour un traitement normal, il lui faut 500 mg de Capecitabine pour 6 séances, au coût  de  $1500.00 US, un montant qu’elle n’a pas et qu’elle n’a jamais eu dans sa vie. Elle ne sait à quelle porte frapper alors que l’Etat haïtien lui doit de l’argent. En effet,  pour avoir travaillé  pendant onze  années à l’usine fabriquant des balles de baseball, on prélevait sur son salaire de pitance des taxes pour l’Office Nationale d’assurance vieillesse (ONA). A un moment donné, elle avait même essayé d’emprunter de l’argent de l’ONA pour améliorer son  sort ; mais on le lui a refusé, prétextant tout bonnement, et cyniquement, qu’elle doit attendre  l’âge de 44 ans.

Adelaïde Lafontant n’est pas la seule à être dans de telle situation. Son cas n’est pas unique. Elle est l’exemple de la vie misérable de la majorité du peuple haïtien qui vit dans les ghettos, exploité, humilié et laissé à l’abandon par une classe dirigeante égoïste, accapareuse, indécente et méchante. Elle est une victime de l’État haïtien qui n’a aucun souci pour les déshérités du sort ; tandis que l’argent de l’ONA perçu sur le salaire des ouvriers est scandaleusement prêté à des sénateurs, députés, directeurs généraux et même des ministres pour construire de beaux châteaux, rouler de belles voitures ; alors que les vrais contribuables ne peuvent pas recevoir un centime. N’est-ce pas révoltant ?

Adelaïde survit dans le malheur, elle a besoin de notre aide. Nous invitons toutes les personnes de bonne volonté ou douées d’humanisme à faire un don, le peu qu’il soit, pour redonner le sourire et de l’espoir à cette mère. La solidarité haïtienne « l’union fait la force » doit encore rester vivante. Joignons nos mains charitables pour apporter un baume à la vie de cette femme courageuse et rendre son futur supportable sinon agréable. Ses enfants peuvent être contactés au (509) 3854-4240 ou 3674-3379. Merci.

 

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