Ce n’est pas la première fois que l’impérialisme américaine fomente une tentative de coup d’Etat en Amérique latine (on l’a vu pas plus tard qu’en 2016 au Brésil avec Temer, qui a ouvert la voie à Bolsonaro). Ce n’est pas la première fois qu’il le fait au Venezuela, étranglé par un blocus, pour tenter de piller le pétrole de la nation vénézuélienne. Mais cette fois-ci, c’est sans même chercher à se dissimuler que l’administration Trump, avec le concours de son pantin brésilien Bolsonaro, a suscité la tentative de coup d’Etat en cours.
Dès le 22 janvier, à 7 h 30 du matin, le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence, annonçait la tentative de coup d’Etat du lendemain, publiant sur Twitter : « Alors que le brave peuple du Venezuela fera entendre sa voix demain, nous disons, au nom du peuple américain, nous sommes avec vous ».
A peine vingt-quatre heures plus tard, Guaido, président du Parlement, s’autoproclamait « président en exercice » et cette tentative de putsch était immédiatement saluée par les représentants de l’impérialisme et leurs pantins dans la région. Trump, par la voix de son secrétaire d’Etat, Pompeo, adoubait immédiatement Guaido : « Les Etats-Unis reconnaissant Juan Guaido comme nouveau président par intérim du Venezuela », suivi de Bolsonaro qui menaçait d’appuyer le coup d’Etat par l’intervention de l’armée brésilienne sur le territoire vénézuélien.
C’est sans surprise que les putschistes et leurs commanditaires ont reçu le soutien du Conseil européen osant prétendre qu’à l’occasion du coup d’Etat du 23 janvier « le peuple du Venezuela a massivement fait appel à la démocratie et à la possibilité de choisir son propre destin ». Et que dire de la honteuse déclaration du président français, Macron, qui a osé parlé de « l’élection illégitime de Maduro », affirmant que l’Union européenne « soutenait la restauration de la démocratie » !
Comme si la démocratie et le droit des peuples à choisir librement leur destin n’étaient pas précisément l’inverse de l’ingérence impérialiste, de l’organisation par Washington de coups d’Etat prétendant décider, à la place des peuples, qui doit les gouverner !
Le secrétariat du Comité d’organisation pour la reconstitution de la Quatrième Internationale (CORQI) condamne le coup d’Etat au Venezuela et l’ingérence impérialiste.
Il est aux côtés des travailleurs et du peuple du Venezuela, qui seront légitimes à se défendre par tous les moyens contre l’ingérence et pour la souveraineté nationale. Il soutient la décision du gouvernement vénézuélien de rompre ses relations diplomatiques avec Washington.
Il est aux côtés des travailleurs, militants, jeunes, organisations et coalitions anti-guerre qui, aux Etats-Unis, disent à Trump : « Pas en notre nom ! », et qui exigent l’arrêt immédiat de l’ingérence américaine.
Il est aux côtés des travailleurs brésiliens, pour la réalisation du front uni le plus large des organisations ouvrières et populaires pour mettre en échec toute menace d’intervention militaire de Bolsonaro contre le peuple frère du Venezuela.
Le CORQI appelle l’ensemble de ses organisations dans le monde à participer à toute mobilisation ouvrière et populaire contre la tentative de coup d’Etat au Venezuela, sous ses propres mots d’ordre :
A bas le coup d’Etat !
Impérialistes : hors du Venezuela, hors d’Amérique latine !
Trump, Bolsonaro, Union européenne : bas les pattes devant le Venezuela !
Droit du peuple vénézuélien à disposer librement de son sort !
Comité d’organisation pour la reconstitution de la Quatrième Internationale (CORQI) 24 janvier 2019