Tous les secteurs de la classe politique parlent de dialogue national, de consensus comme le veulent les Etats-Unis et l’Union Européenne, de façon que ces politiciens s’entendent, se réconcilient.
Les appels ne manquent pas de pleuvoir dans ce sens pour exiger que les dirigeants de la classe politique se lancent au dialogue pour trouver dans la concertation, une solution à la crise. Dans une correspondance adressée au Premier ministre le 2 février, le Bureau de suivi de l’accord de Montana a sollicité une rencontre pour reprendre le dialogue politique avec les signataires de l’accord du 11 septembre. « Nous restons à votre entière disposition pour une rencontre dans le meilleur délai possible, en vue de trouver ensemble une solution à cette crise profonde et multidimensionnelle qui dure depuis trop longtemps. Haïti, notre pays, n’attend pas moins que cela ».
Dans la même veine, la Conférence Épiscopale d’Haïti dans un appel urgent publié le 4 février, adressé aux acteurs de la classe politique souligne que : « L’heure n’est plus à la division, à la désunion, au désaccord, à la discorde, aux luttes fratricides pour le pouvoir et à la recherche effrénée et éhontée d’intérêts personnels égoïstes et mesquins.
« L’heure est à l’unité, à l’union qui fait la force, à la mise en commun de nos idées et de nos efforts, au consensus national et patriotique pour sortir définitivement notre pays de la crise profonde qui perdure depuis bien trop longtemps et qui menace sérieusement son existence même.
« Il est temps de sortir de notre indifférence, de notre torpeur, de nos peurs les uns des autres. Il est temps de nous ressaisir dans un sursaut moral, patriotique et citoyen, avant qu’il ne soit trop tard ».
Dans une lettre publique publiée le dimanche 6 février, des personnalités lancent un appel au dialogue entre les différentes forces politiques du pays en leur demandant de participer, dans le plus bref délai, à une rencontre patriotique, fraternelle et historique visant à chercher, dans la concertation, une solution à la crise sociopolitique actuelle. Parmi les signataires de cette note figurent, entre autres, Ashley Laraque, Clarens Renois, Francisco Delacruz, Henry Christian Louis, Révérend Jean-Miguel Auguste, Anne-Marie Issa, Jonas Brice, Major Dieunord Alexandre, Patrick Féquière, le professeur Hugues Boisrond, Me Wilgui Beucia, le pasteur Destiné Saint-Pierre, Jeanne Louise Massena et Kenston Jean-Pierre. Franchement, on s’y perd en attendant que d’autres hurluberlus perdent la tête…
C’est dans ce contexte qu’à l’occasion du 7 février, le sénateur Joseph Lambert, l’élu du Sud Est, membre influent du Protocole d’entente nationale (PEN) de concert avec son associé de toujours Youri Latortue, a annoncé les couleurs dans un message à la Nation. Il a dit constater la fin du temps de service du Premier ministre Ariel Henry à la tête du pays, qui selon lui, va tout bonnement liquider maintenant les affaires courantes.
Il a proposé de réunir autour d’une table les représentants du pouvoir judiciaire, le Premier ministre Ariel Henry et les instigateurs des différents accords en vue d’une solution de sortie de crise consensuelle. Il en a profité pour épingler le Premier ministre en lui demandant de surseoir à toute démarche pour monter un Conseil électoral provisoire ainsi que celle pour mettre en place une assemblée constituante pour procéder à une réforme constitutionnelle.
En somme, Lambert milite pour prendre la direction du dialogue en projetant de par lui-même pour la fin de cette semaine une rencontre avec les différents protagonistes en vue d’arriver à un accord de sortie de crise.
L’ex-Sénateur Évalière BEAUPLAN de « SOLID », « Coalition regroupant les Partis politiques MOLHA, ANFOS et PONT » s’est invité au bal des consensuels. En effet, sur les ondes de plusieurs radios, il a plaidé la cause du consensus en allant droit au but pour solliciter des patrons de la communauté nationale la recherche, par tous les moyens, d’un large consensus entre les protagonistes et acteurs politiques du pays afin d’aboutir à une solution incluant tous les secteurs de la vie nationale autour d’un projet concerté.
Le Secteur démocratique et populaire (SDP) en a profité dans une conférence à Delmas 75, le 7 février, pour fixer leur position. Les dirigeants du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), initiateurs avec le Premier ministre Ariel Henry de l’accord du 11 septembre ont réaffirmé leur soutien à l’accord du 11 septembre qui selon eux permettra de satisfaire aux revendications populaires.
tous ces crabes ne font que s’entortiller les pinces pour la prise du pouvoir.
Par la suite l’ancien sénateur Nenel Cassy a indiqué que les protagonistes de l’Accord du 11 septembre sont finalement prêts pour rencontrer leurs homologues signataires de l’Accord de Montana/PEN. « Nous disons aux autres acteurs que nous les attendons, les bras ouverts, pour dialoguer avec eux. Le moment est venu pour que le dialogue interhaitien soit tenu. Devant la presse, le SDP se dit prêt à s’engager » ….« Nous n’avons pas signé cet accord pour la satisfaction d’intérêts particuliers mais pour la satisfaction des revendications de la population », a-t-il poursuivi.
Le porte-parole du SDP, Me Michel André, lui, a recadré Joseph Lambert en indiquant que : « les dix sénateurs n’ont plus la voix au chapitre, ils ne sont que des acteurs politiques. Ils ne peuvent et ne doivent rien exiger, puisque leur mandat est expiré depuis le 10 janvier 2022 dernier ».
Assurément, tous ces crabes ne font que s’entortiller les pinces pour la prise du pouvoir. Et qui de ces secteurs aura le contrôle de ladite transition, d’ailleurs à peine commencée ? Seul peut-être Nenel Cassy du SDP qui, sur une lancée rupturante, a eu à déclarer « Nous sommes prêts pour travailler avec tout le monde. Nous voulons parler avec eux parce que nous voulons une transition de rupture. Et ce 7 février 2022 marque le début de cette transition de rupture », a-t-il fait savoir. Ariel pour sa part a tendu la main aux initiateurs de l’accord de Montana. « Je ne me lasserai pas de les rencontrer », dit-il.
De plus certains courants comme par exemple le PEN et Montana veulent qu’il y ait un président durant la période de la transition. C’est dans cette perspective de l’accord de Montana qu’il y a eu des élections ayant conduit à l’élection de Fritz Alphonse Jean, président de la transition, et Steven Benoît, Premier ministre. Projet que réfutent les dirigeants de l’accord de Musseau du PM Ariel Henry qui tient mordicus : « Qu’on se le dise, le prochain locataire du palais national sera un président élu librement et démocratiquement par la majorité du peuple haïtien ».
On en verra bien de plus désopilantes… transitions. Ah les cons !