Soyons Fidel !

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 «J’aurai bientôt 90 ans. Jamais une telle idée ne me serait venue à l’esprit et cela n’a jamais été le fruit d’un effort, mais le caprice du hasard. Je serai bientôt comme tous les autres. Notre tour viendra à tous, mais les idées des communistes cubains resteront comme preuve que sur cette planète, si on travaille avec ferveur et dignité, on peut produire des biens matériels et culturels dont les hommes ont besoin, et nous devons lutter sans trêve pour les obtenir. À nos frères d’Amérique latine et du monde, nous devons dire que le peuple cubain vaincra ».

C’est ce que nous disait le mobilisateur inlassable, le leader charismatique, le grand révolutionnaire cubain Fidel Castro que le monde progressiste vient de perdre ; mais il ne quittera pas la scène politique pour autant. Il continuera encore à guider le processus révolutionnaire international dont le but final est la création d’une nouvelle société plus juste, plus efficace, plus responsable, plus solidaire, plus prospère, plus humaine et sans privilèges d’autrui.

Nombreux sont ceux qui misent sur la disparition du Commandant pour ramener Cuba dans le sillage des intérêts impérialistes et néocoloniaux ; ils seront très vite déchantés car la voie issue le premier janvier 1959 sera non seulement poursuivie, mais approfondie avec plus de vigueur et de rigueur pour continuer à faire échec aux manœuvres impériales. La révolution cubaine ne fera jamais marche arrière !

Certes, Fidel a disparu ; mais il n’est pas mort pour autant. A ce compte, on aurait pu espérer que son voyage serait salué en Haïti non dans la tristesse ; mais dans la dignité et la mobilisation d’un peuple qui a tiré de nouvelles raisons de lutter pour reconquérir sa liberté et de recouvrer sa souveraineté. Malheureusement, ce n’est pas le cas puisque la classe politique haïtienne n’est point libérée de l’adolescence et de la domination néocoloniale comme l’expliquent les dernières mascarades électorales qui ont effectivement galvanisé la volonté de tous ceux-là qui s’opposaient aux aspirations des masses populaires.

Fidel n’est pas mort ! Ceux qui sont morts sont ceux qui bien que vivants maintiennent en place les régimes corrompus et qui cautionnent la domination étrangère capitaliste. Ceux qui sont morts sont ceux-là qui ne luttent jamais pour arrêter le courant du mal qui les emporte pour les jeter dans les poubelles de l’histoire. Ces fossoyeurs qui vivent dans un pays occupé, participant à des élections sous occupation trahissant par là, les profondes convictions de Dessalines et de la Révolution  sociale, anti-esclavagiste de 1804.

Ceux qui sont morts, sont ceux qui se conforment aux objectifs du capitalisme de pacotille et qui pour satisfaire leurs intérêts personnels se sont illustrés par des méthodes de division, de dissuasion utilisées par les forces impérialistes pour empêcher, précisément l’unité des forces populaires haïtiennes.

Les derniers événements électoraux viennent de nous faire ressortir avec une grande netteté que la lutte du peuple ne peut pas dépendre des candidats à la présidence, ces marionnettes de  salon ; mais il revient plutôt au peuple de s’organiser, de se renforcer, se vivifier pour passer aux actes, à l’action régulière dans la voie tracée par la lutte  des esclaves en 1791 et celle du peuple cubain en 1926. Il devrait de se mettre sérieusement au travail dans la discipline révolutionnaire.

Il ne s’agit pas simplement de déplorer le départ de Fidel sans prendre aucune résolution de suivre sa pensée et ses luttes révolutionnaires. Mener une lutte acharnée chez soi contre les réactionnaires internationaux constitue le meilleur hommage qu’on pourrait rendre à cet illustre chevalier.

Fidel n’est pas mort ! Cet homme dont  l’humanisme lumineux et l’idéalisme exaltant  se confondaient si intimement avec sa touchante modestie révolutionnaire qui est le propre des êtres de valeur continuera à vivre dans nos cœurs et dans nos esprits de combattants pour le changement.  Que sa disparition soit pour tous les progressistes, pour tous les révolutionnaires une leçon ; de sorte que nous continuons à soutenir tous les peuples en lutte, à nous solidariser davantage à eux de sorte que nous continuons à mener sans désemparer des combats incessants contre les forces réactionnaires.

Il est bon de pleurer la départ de Fidel, de l’honorer ; mais l’important pour lui,  pour ne pas dire le plus utile pour lui en Haïti serait d’en finir avec l’occupation en disant aux forces occupantes : que le temps des humiliations est résolu ! De cesser la politique de collabos en cours, de mettre fin au plan néolibéral sauvage ; vu que la mondialisation n’a rien de mondiale que l’exploitation des masses. Seule une lutte acharnée sans merci permettra de résoudre cette grande contradiction principale des peuples contre les classes dominantes.

Fidel serait extrêmement heureux si un jour le peuple haïtien arrivait à être prêt à défendre, comme dans le passé, des conquêtes qu’il a payées de son sang, et s’il émergeait de nouveaux hommes et de nouvelles femmes qui incarneront les aspirations de Dessalines et de lui-même pour mettre un terme à l’agression étrangère, à l’oppression, à l’exploitation et à la spoliation auxquelles il est soumis depuis l’occupation Yankee de 1915.

Non, Fidel Castro n’est pas mort, il est plus vivant que jamais. Il vivra éternellement dans le cœur et dans la pensée des peuples qui rêvent de libération; alors, que vive la Révolution !

Haiti Liberté Vol 10 # 21

 

 

 

 

 

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