Dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai 2016, vers les 3 heures du matin des assaillants lourdement armés en treillis militaires ont attaqué le commissariat principal de la troisième ville du pays qui se trouve dans la ville des Cayes.
Le bilan est lourd, 5 morts et plusieurs blessés dans les deux camps. Au rang de la PNH, un policier affecté à l’Unité Départementale de Maintien de l’Ordre (UDMO), répondant au nom de Tisson Jean Pierre a été abattu par les assaillants au local même dudit commissariat. Le policier, Wendy Dorlean, blessé gravement a été transporté en toute urgence à l’hôpital; Pierre Jeannot et un agent de l’Administration Pénitentiaire Nationale (APENA) ont été touchés légèrement. D’autres policiers ont été menottés et maltraités sauvagement au commissariat. Le bureau du commissaire principal saccagé et les armes de gros calibres ont été emportés par les assaillants qui se sont enfuis en direction de la commune de Pestel, drôle de coïncidence la ville où s’est refugié le chef des mercenaires, Guy Philippe depuis des années.
Parallèlement, du côté des assaillants, on a enregistré 4 morts et 3 blessés. L’un des assaillants est mort sur place et les 3 autres dans un accident sur la route conduisant à Pestel.
La Police a procédé à l’arrestation de 3 assaillants après l’accident, l’un d’entre eux répond au nom de Rémy Théléus. Il a indiqué très clairement au micro des journalistes qu’ils agissaient sous l’ordre de leur chef Guy Philippe. Selon lui, ce mouvement vise à attaquer tous les commissariats du pays dans l’objectif de semer la pagaille afin de renverser le président provisoire, Jocelerme Privert. Rappelons que ce Guy Philippe, ancien commissaire de la Police nationale d’Haïti (PNH), ancien militaire, formé à l’Académie militaire de Quito en Equateur,avait menacé à la fin du mois de Janvier 2016 de « reprendre les armes contre n’importe quel gouvernement de transition qui sera composé uniquement de personnes vivant à Port-au-Prince. Le gouvernement de transition post-Martelly devrait composer de membres issus de tous les départements de la République »La mission de L’oea
Pour ajouter ensuite que « le Sud et la Grand’Anse n’accepteront pas de recevoir de l’ordre d’un gouvernement transition composé seulement de raquetteurs politiques de Port-au-Prince » en menaçant que ses troupes armées à qui, il fait d’ailleurs publiquement appel, seront remobilisées aux fins de combattre n’importe quel gouvernement de transition qui ne tiendra pas compte de sa proposition.
En réalité, était-ce un coup d’essai qui n’a pas réussi ; vu que ce mouvement devrait s’éparpiller un peu partout dans tout le pays ! D’ailleurs, dans le Nord du pays, il y a un certain commandant Moise, de son vrai nom Daniel Marcel, qui a fait des déclarations fracassantes. Il a déclaré sans ambages que ses soldats se préparent à attaquer tous les commissariats de ce département.
Ce lundi 16 mai, suite à cette attaque criminelle des assaillants dans la ville des Cayes, les activités étaient paralysées et les portes des établissements scolaires fermées durant toute la journée. Au niveau du pouvoir central, le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) s’est réuni à la hâte en présence du président Jocelerme Privert à la Primature pour prendre les décisions qui s’imposent. Selon l’un des porte-parole de la PNH, la Police a pris le contrôle du département du Sud, mais on n’a pas encore mis la main au collet de l’auteur principal de cette attaque.
Cette attaque armée des assaillants est survenue 2 jours avant le 18 mai, la date marquant le 213e anniversaire du drapeau haïtien. Ils se préparent également à saboter la commémoration de notre bicolore à l’Arcahaie ce 18 mai. Il faut rappeler que Guy Philippe était à la tête d’un commando lourdement armé et avait pénétré par effraction le Palais national avec la complicité d’un des chefs de sécurité, Youri Latortue, le 17 décembre 2001 dans le but d’assassiner le président d’alors, Jean Bertrand Aristide.
En 2003-2004, il était à la tête d’un groupe d’assaillants qui étaient à la solde des puissances impérialistes, à savoir : les Etats-Unis, la France et le Canada pour renverser par un coup d’Etat- kidnapping, un président démocratiquement élu. Ce coup d’Etat-kidnapping a facilité la mise sous occupation d’Haïti depuis lors par les forces impérialistes. Le 29 février 2004, il a été accueilli par les GNBistes- Collabos en ‘’héros, combattant pour la liberté.’’ Il est accusé depuis quelques années de trafic de stupéfiants, alors qu’il est réfugié à Pestel dans le département de la Grand ’Anse. Maintenant, il retourne à ses anciennes habitudes pour déstabiliser le pays qui fait face à toutes sortes de calamités, de catastrophes politique et naturelle après 5 ans de vol et de pillage du pouvoir tètkale de Michel Joseph Martelly.