
L’impérialisme américain ne veut abandonner d’un iota sa domination sur le pays de Jean-Jacques Dessalines. À vrai dire, il semble que la nation soit confrontée aux mêmes défis que lors de l’époque coloniale allant de 1625 à 1803, avec des commissaires venus pour faire exécuter les ordres de la Métropole occidentale. Autrement dit, le système qui a engendré la colonisation est toujours vivant. On ne le qualifie peut-être pas d’esclavagiste aujourd’hui, mais il n’est pas très différent de ce que nous subissons sous le système capitaliste.

C’est dans ce contexte que l’on comprend le face-à-face au sujet d’Haïti, en Floride, entre le ministre colombien de la Défense, Pedro Arnulfo Sanchez, et le chef du Commandement Sud des États-Unis, l’amiral Alvin Holsey. C’est le ministère colombien de la Défense juste après sa publication sur X (anciennement Twitter) qui nous a renseignés que la rencontre avait pour objectif de faire en sorte que les deux responsables continuent de « développer des capacités supplémentaires et à travailler ensemble pour renforcer la sécurité régionale ». Dans la même veine, ils ont évoqué une coopération bilatérale pour lutter contre les menaces transnationales et ont également évoqué un soutien à Haïti. Dans la mesure proprement dite que « Les États-Unis ont exprimé leur intérêt à collaborer avec la Colombie sur une stratégie multinationale de soutien à Haïti. Notre pays promeut actuellement des initiatives visant à renforcer ses capacités de défense et de sécurité.» L’astuce des puissances tutrices réside dans les termes et les mots qu’ils utilisent comme le mot « soutien », pour vendre leurs produits et bafouer l’opinion publique.

D’ailleurs, ce n’est pas du hasard non plus, quand les agents impérialistes au pouvoir en Haïti invitent prétendument le président de la Banque interaméricaine de développement, Ilan Goldfajn pour venir tromper la population avec de faux espoirs.
(1) la relance économique du secteur privé,
(2) le renforcement des services de base et du capital humain, et
(3) la reconstruction institutionnelle, la justice et la sécurité.
Il est plus que certain que c’est le patron qui leur a demandé de présenter la visite du chef de la BID en tant que leur invité, pour qu’au moins la démagogie ne soit pas inesthétique. Bref ! Goldfajn est arrivé en Haïti pour une visite de trois jours du 7 au 9 mai. Lors de cette visite officielle, qui a eu lieu au Cap-Haïtien, tous les acteurs clés du gouvernement et de la société civile étaient présents pour le rencontrer. Faut-il souligner que la majorité des conseillers présidentiels furent mobilisés en l’occurrence Emmanuel Vertilaire, Edgard Leblanc Fils, Laurent St-Cyr, Lesly Voltaire, Régine Abraham et Frinel Joseph. Ils ont activement participé aux discussions stratégiques sur les priorités de développement et le partenariat entre Haïti et la BID mais ce qui les intéresse sincèrement, ce ne sont pas l’avenir du pays ; mais ils veulent être présents de sorte que la manne de la BID soit équitablement partagée. Et ce n’était pas en vain puisqu’ils vont bénéficier d’un montant de 243 millions de dollars soi-disant pour des projets de développement dans les domaines des infrastructures routières, de la santé et de l’éducation pour la période 2025-2026.

Il a également rencontré les principaux entrepreneurs de la région Nord, entre autres : M. Steve Astrel MATHIEU, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nord (CCI-Nord) ; M. Diony PIERRE, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nord-Est (CCI-Nord-Est) ; M. Jordan Herard VERDULE, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nord-Ouest (CCINO) ; Mme Martine Laroche CUVILLY, Présidente de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest (CCIO) ; M. Jean Nathan LETANG, Président des Chambres de Commerce et d’Industrie du Sud et d’Haïti (CCIS et CCIH) »
De cette somme 143 millions de dollars avait déjà été débloqués. Deux financements supplémentaires sont prévus et 125 millions de dollars seront alloués à un projet d’assainissement visant à améliorer les conditions de vie de 30 000 ménages dans l’Extrême-Nord, tandis que 100 millions de dollars serviront à réhabiliter l’hôpital universitaire Justinien du Cap-Haïtien.
Le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Ilan Goldfajn, a également rencontré le président-directeur général de la Société de développement industriel (CODEVI), Fernando Capellan, le jeudi 8 mai 2025, autour des perspectives du secteur textile en présence du Ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Fils Métellus.
Il n’y aura aucune relance économique en Haïti avec les mafias du secteur privé qui nagent dans la corruption active (surfacturation, pot de vin, privatisation, monopole, rareté programmée, etc…), les services sociaux de base n’existent pas pour les masses populaires et la reconstruction institutionnelle est un bluff et n’est pas pour demain, il n’y aura pas même un élu au sein des trois pouvoirs de l’État pour longtemps dans le pays.

Dans une interview accordée à la Radio métropolite, Fritz Jean a plaidé que le CPT n’a jamais sollicité aucune prolongation de leur mandat jusqu’en 2028. Pour justifier sa plaidoirie mensongère, le lendemain, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a annoncé la tenue d’élections à la fin de l’année de façon à respecter les échéances convenues pour garantir un retour à l’ordre constitutionnel. Alors que le prétendu référendum annoncé n’avait pas eu lieu et le pouvoir n’a pipé aucun mot sur ce grave mensonge.
Or pour dédouaner le CPT, de façon à éviter que le peuple ne les poursuive et les chasse du pays malhonnêtement. Un tel procédé ne fera pas l’affaire de l’impérialisme. Ainsi les grands manitous impériaux, experts en coup monté, coup bas de toute manière utilisent la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, membre de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, comme porte-parole du CPT et de la Primature afin de porter leur message dans une lettre adressée au secrétaire d’État Marco Rubio. La sénatrice a ainsi exprimé ses inquiétudes tout d’abord par une vérité: « La situation du peuple haïtien est pire aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a un an ». Ensuite pour ajouter le vrai déballage… « Je suis également préoccupée par le fait que les plans actuels pour le référendum et les élections de cette année sont irréalistes compte tenu de la situation sécuritaire actuelle et sont donc très vulnérables aux infiltrations criminelles. Cela risque de compromettre la légitimité démocratique de la future constitution et du futur gouvernement d’Haïti »

Complice jusqu’aux os dans cette manœuvre cousue de fil blanc afin de passer en dérision la population et de pérenniser la domination de l’impérialisme américain, Shaheen propose : « Une fois que les conditions seront réunies pour que les élections se déroulent en toute sécurité, librement et équitablement, les États-Unis devraient s’associer à l’Organisation des États américains (OEA) pour envoyer une mission d’observation électorale et renforcer les capacités du Conseil électoral provisoire »
Le Conseil présidentiel de la transition doit démissionner pour qu’un gouvernement de rupture avec un programme minimum de redressement économique et politique pour le bien être des masses populaires.
Cette crise multidimensionnelle seule une révolution socialiste peut la résoudre en créant un haïtien nouveau, avec une mentalité nouvelle. Un militant politique conscientisé luttant contre l’exploitation capitaliste des prolétaires, ayant le sens civique et l’amour de la patrie et qui comprend la nécessité de la solidarité internationale.