Haïti : entre le marteau et l’enclume

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On peut s’attendre à tout, en Haïti, où la classe ouvrière, pour tenter de survivre, est en proie à des moments extrêmement difficiles de lutte. Les volcans de la colère grondent dans certains ghettos du fait que la misère ne cesse de prendre des proportions alarmantes, par la faute des nantis et des politiques au pouvoir gaspillant et pillant les ressources du pays.

Ce n’est pas seulement le désordre qui règne ; mais aussi et surtout un cynisme sans borne qui ressemble fort bien à un lent assassinat collectif d’un peuple dont les capacités de réactions ont été émoussées par de multiples souffrances.

Dans un pays en agonie, la moindre secousse ouvre des brèches qui seront difficiles à colmater.

On n’a pas été sans remarquer la profuse indignation et le cafouillage politique manifestés autour de l’assassinat crapuleux du président haïtien Jovenel Moise par un commando, hommes de mains, élèves d’un système réfractaire au changement.
Avant que les mystères soient décodés, de sorte que les dessous de cet assassinat soient dévoilés ainsi que les tractations qui ont abouti à la réalisation de cette attaque mercenaire, il revient à signaler que ces types d’actions sont les propres d’une classe bien déterminée. Cette action s’inscrit dans un cadre plus vaste tendant à frapper l’imagination de la population. La facilité du complot et le déploiement de l’arsenal répressif et meurtrier pour abattre un zélé serviteur, c’est un signal fort contre ceux qui s’organisent pour combattre les fondements de ce système.

L’hypothèse est hasardeuse, mais il n’est pas sans intérêt de se demander au profit de qui Jovenel Moise a été assassiné ? Il est clair, en tout cas, que tout a été mis en œuvre pour créer les conditions propices et ce n’est certes pas l’effet du hasard, si les actions subversives s’intensifient qui montrent que les ennemis des masses populaires haïtiennes sont prêts à recourir à tous les moyens possibles et inimaginables pour tenter de ruiner l’avenir de cette nation.

Le président haïtien de facto a été victime d’un complot visant à réduire au néant les masses laborieuses. Outre l’exploitation à outrance, viennent s’imbriquer des agressions, des représailles criminelles et les tenants et aboutissant du dernier crime n’ont pas encore fini d’être révélés au grand jour.

Sa volonté de construire certains projets d’irrigation comme le barrage de Marion et celui entamé sur la rivière Massacre, ce dernier a soulevé tout le poil au dos de la bourgeoisie de la république voisine.

Cependant, la collusion de cet acte avec antérieurement d’autres forces impérialistes sont tout à fait évidents. Il est certain que nombreux chefs d’état progressistes, nationalistes dans le monde à la rigueur socialistes ont été des victimes sous les coups de ce système de bourreau qui n’a jamais honte de perpétrer lâchement des assassinats. Ces coups d’états se sont justement justifiés et se dévoilent notamment dans la concordance de leurs objectifs qui visent à étouffer les peuples en lutte.

Plusieurs faits récents confirment certaines raisons qui ont pu provoquer l’élimination physique de Moise. Tout d’abord, sa désolidarisation d’avec la politique de doublure de certains hauts vautours de la bourgeoisie compradore alliée authentique de l’impérialisme américain n’est pas à sous-estimer. Sa volonté de construire certains projets d’irrigation comme le barrage de Marion et celui entamé sur la rivière Massacre, ce dernier a soulevé tout le poil au dos de la bourgeoisie de la république voisine. En fait, Jovenel a été sacrifié par les mercenaires du système pour lequel il travaillait. Ce ne serait pas de trop de souligner dans ce cas que l’impérialisme n’a jamais eu d’amis éternels, seulement des intérêts à sauvegarder.

Derrière cet assassinat se profile une volonté évidente : assurer par tous les moyens la pérennité du système.

Il peut être utile de connaitre l’identité et l’origine des sbires de cette agression, il ne fait aucun doute que ces mercenaires colombiens et haïtiens sont des outils au service d’un système. Pour être bref, certains assassinats portent le plus souvent pour ne pas dire toujours la signature des puissances réactionnaires. Voilà pourquoi, ils sont légion dans ce métier qui consiste en réalité à effectuer des missions pour le compte de la CIA.
Qui croient-ils trompés en dehors d’eux-mêmes, avec leur ton indigné ? Car, s’il y a bien une chose que tout le monde sait de science certaine, c’est un assassinat qui n’apportera aucun support aux aspirations sociales du peuple haïtien mais qui va, qu’on le veuille ou non, lui apporter le pire, vue que toutes les institutions de l’Etat sont inexistantes, ce qui risquerait de basculer le pays dans une ère de bourrasques aux conséquences incalculables.

Derrière cet assassinat se profile une volonté évidente : assurer par tous les moyens la pérennité du système. Ce qu’il importe de savoir aujourd’hui, quel que soit celui qui remplacera Moise, les données de la situation ne seront pas modifiées, l’administration américaine de Biden agence les débats entre les protagonistes de sorte que toute transition rentre dans la continuation de sa politique néocoloniale. Notre population sera davantage pressurée et nos ressources seront exploitées et pillées à un rythme plus accéléré.

Les exemples ne manquent pas et montrent déjà que les semaines ou les mois qui succèderont à cet assassinat seront forts de grandes turbulences. Et si Washington hésite aux demandes d’intervention de ses laquais de la classe politique, ce n’est pas pour faire montre d’une soudaine volonté de non-ingérence. Son choix dépendra essentiellement de ses intérêts, s’ils sont menacés ou non, ou s’il devait y avoir un mouvement populaire révolutionnaire qui profiterait de cette période pour remettre un peu d’ordre dans l’instabilité en cours.

L’ennemi n’a pas changé de veste ni de tactiques, il cache le même corps hideux pour nous tenir entre le marteau d’une révoltante exploitation par l’impérialisme et l’enclume de violence de ses sous-fifres locaux. Quand les complices des impérialistes agissent, ce sont leurs mains rouges de sang qui frappent… ce sont eux qui mettent à feu et à sang Cuba, Venezuela, Iran, Syrie et autres. Ce sont eux qui commettent des crimes quotidiens et sans noms. Ils ne reculent devant aucun crime comme le démontre une fois de plus l’ignoble assassinat du 7 juillet 2021.

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