Le lundi 17 mars 2025 au matin, les funérailles de deux frères, Elidson Trazil et Edwing Elira Trazil, ont eu lieu en l’église Notre-Dame d’Altagrâce de Delmas 44. Deux soldats des Forces armées haïtiennes (FAD’H) ont été assassinés simultanément, au même endroit, à Delmas 30, le mardi 25 février au matin.
Selon leur famille proche, Marcelin Myrtil, l’une des victimes à Delmas 30, dont la maison a été incendiée par des voyous qui poursuivaient les hommes armés de « Viv Ansamn », a déclaré que ces deux gendarmes avaient été abattus par des bandits à la solde du pouvoir. Mais pourquoi, se demandent certains observateurs politiques, ce double meurtre n’a-t-il pas fait la une des journaux ? Même les funérailles n’ont pas été relayées par certains grands médias du pays. Pourquoi veulent-ils garder secret un tel événement, un tel assassinat ? Y a-t-il quelque chose de louche qu’ils cherchent à dissimuler pour que la vérité ne soit jamais révélée ?
Ces deux frères n’ont été tués ni au combat ni en opération militaire. Ils ne pouvaient pas être les seuls impliqués dans une opération, mais s’il y avait d’autres soldats sur place, que leur est-il arrivé ? Quelle histoire ont raconté ces frères d’armes ?
Tout ce que les médias rapportent est absurde. Ils ont tous préféré boycotter la version d’un témoin oculaire, proche des victimes, pour vendre ce qui plaisait à leur chef ou à leurs clients. Il s’agissait de défendre le gouvernement agonisant, tout en évitant de le dénoncer dans ce massacre. Aucune enquête n’a été menée sur cet acte, car la fausse version des faits est bien accueillie par le régime actuel et par une société qui se laisse aveuglément entraîner dans les fake news.

Les deux frères soldats ont été exécutés alors qu’ils se trouvaient chez Marcelin Myrtil pour le protéger des menaces qu’il recevait. Cet assassinat n’a eu aucune considération, c’était comme si de rien n’était, tant de la part de l’État, des forces armées que de la société civile en général. Même le Conseil présidentiel n’a rendu aucun hommage officiel à ces deux victimes, si ce n’est la présence du conseiller présidentiel Edgard Leblanc Fils, entouré de plusieurs officiers supérieurs des FAD’H et de militaires, ainsi que d’autres citoyens, parents et familles des deux frères victimes, à la cérémonie funéraire. D’autres membres du gouvernement, ainsi que le Premier ministre Alix Didier Aimé Fils, ont brillé par leur absence. Il ne s’agissait pas d’une affaire critique méritant l’attention de l’État et du gouvernement. La seule déclaration officielle du gouvernement provient du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Patrick Pélissier.
Une vague note du ministre pour endormir les enfants. « Ces valeureux agents des forces de l’ordre ont perdu la vie lors des dernières opérations courageusement menées pour déraciner les gangs armés qui terrorisent notre Nation. Tombés en héros, ils ont fait preuve d’un engagement exemplaire pour restaurer l’ordre, défendre la Paix et protéger le peuple haïtien face à des forces de violence et d’anarchie.

En ces moments de douleur, je tiens, en mon nom personnel et au nom de toute l’institution, à exprimer mes plus sincères condoléances aux familles endeuillées, aux proches des victimes, à leurs collègues ainsi qu’à l’ensemble de la nation haïtienne, ébranlée par ces pertes inestimables. La Nation pleure aujourd’hui ses héros, tombés en accomplissant avec bravoure leur devoir sacré de protéger et de servir.
Face à cet acte lâche et inacceptable, le Ministre de la Justice, affirme avec fermeté qu’il ne reculera devant aucun obstacle. En collaboration étroite avec les autres membres du Gouvernement dirigé par le Premier Ministre Alix Didier Fils Aimé et sous l’impulsion du Conseil Présidentiel de Transition, toutes les mesures nécessaires seront prises pour restaurer l’ordre et garantir la sécurité des citoyens. La Police Nationale d’Haïti (PNH), en coordination avec la Mission multinationale d’appui à la sécurité, aura la responsabilité de mener, avec détermination et efficacité, les opérations visant à démanteler les réseaux criminels et à faire en sorte que la peur change enfin de camp. Il est impératif de mettre fin à cette spirale de violence insensée et de ne plus jamais perdre nos vaillants agents qui incarnent le courage, le dévouement et l’esprit de sacrifice.
En ce moment d’épreuve, le Ministère renouvelle son engagement indéfectible envers les forces de l’ordre et réaffirme sa détermination à instaurer un climat de Paix et de justice pour tous les Haïtiens. »
Ce qui est absurde, c’est que la société haïtienne a ignoré ce meurtre odieux, que chacun peut voir et prouver, puisqu’il n’est pas virtuel, contrairement au bébé prétendument jeté aux flammes par des groupes armés. Une information sans date, ni lieu précis, si ce n’est la déclaration d’un jeune homme qui affirme l’avoir vue, et que le monde entier, assez naïvement, a prise pour la pure et simple vérité. Cette affaire, tel un montage, sert de document pour étayer certains points de vue sur le phénomène de l’insécurité.

Chaque film comporte une part de suspense : la mère de cet enfant, sans avoir eu le temps de parler à la presse pour obtenir plus d’informations sur ce crime présumé, a également été tuée. Et personne, pas même la police, n’a jamais interrogé le messager qui a apporté cette nouvelle. Telle est la réalité du pays ! Pourtant, le meurtre des gendarmes, dont les funérailles viennent d’être chantées par le révérend père Audate Flaubert Joseph, et leurs corps ont bel et bien été inhumés le même jour au cimetière de Delmas 75. Ce fait bien réel, indéniable, n’a malheureusement pas reçu l’attention accordée au cas imaginaire du bébé jeté dans les flammes.
De plus, lors de l’enterrement des soldats des forces armées, leurs collègues, afin de rendre hommage aux victimes, ont tiré à balles réelles à l’entrée du cimetière. Un jeune homme assistant aux funérailles a été touché par un projectile et est mort sur le coup.