« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir » cette citation du Maréchal Foch devrait en ce temps précis d’anniversaire de la bataille de Vertières frapper l’attention de tout haïtien conscient et conséquent quelque soit l’endroit où vous êtes. Cette date du 18 novembre 2024 symbolise à jamais l’expression la plus achevée de la volonté de nos ancêtres, va-nu-pieds, de lutter au péril de leur vie sous le slogan de vivre libre ou mourir pour nous léguer en héritage cette terre.
En cette circonstance Vertières devrait rester un exemple inoubliable, une leçon à apprendre quotidiennement de façon à apporter une solution à la décadence du pays soumis à un nouveau système d’exploitation et de domination néocoloniale qui le déstabilise tout en opprimant les masses populaires dans un esclavage déguisé.
Dans l’état actuel du pays, les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets, l’enseignement du 18 Novembre nous invite donc à prendre nos propres responsabilités face à l’histoire de façon à combattre nos ennemis pour la reconstruction de l’unité nationale. A commencer par :
- Renouer avec la dignité léguée par nos ancêtres les martyrs.
- Rebâtir une souveraineté nationale solide en lieu et place des solutions faciles frôlant l’occupation militaire étrangère du pays.
- Renforcer la fierté nationale par une politique d’inclusion et de participation des masses populaires organisées et conscientisées à la gestion de la vie politique et économique du pays.
- Reforger et rétablir une armée de libération nationale à la dimension de notre histoire, une armée forte, tournée vers la protection et la sécurité physique du territoire national pour un développement économique national par des ressources locales.
En effet, 221 ans après, le pays a mérité des dirigeants capables d’établir une coopération militaire avec les pays du sud global et de se soustraire à la domination néocoloniale des puissances occidentales, car Haïti ne peut ni ne doit renouer aucune coopération militaire avec les anciennes puissances colonialistes sous aucun fallacieux prétexte de renforcement sécuritaire, ni se soumettre à la tutelle de l’organisation des Nations-Unies.
Tout récemment un contingent de soldats haïtiens est parti pour la Martinique, France, une ancienne puissance coloniale d’Haïti. Cela est une faute grave car elle remet en question notre passé de gloire historique, le fait d’avoir mis en déroute la plus grande armée coloniale française. Et c’est le symbolisme de Vertières que le régime colonial actuel du Conseil présidentiel de transition est en train de piétiner.
Quelle aberration ! La même nation qui, dans le passé imposa la colonisation et l’esclavage à nos ancêtres ne reviendra pas déguisée en coopérant pour nous laisser une force armée nationale mais bien une force d’occupation, comme l’avait réalisé les Etats-Unis d’Amérique en 1934 juste après 19 ans de pillage et d’occupation militaire du territoire national. Et c’est grâce à cet atout qu’ils ont pu maintenir jusqu’à présent leur domination politique et économique et piller les ressources minérales et minières du pays.
Tous les prétextes sont bons pour combattre son ennemi. Dans ce sens, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et sa cousine celle des États américains (OEA) font feu de tout bois pour trouver des faits, des non-faits et même des méfaits qui pourraient faciliter la mise en œuvre de leur plan machiavélique d’occupation militaire d’Haïti sous le couvert humanitaire des Nations Unies.
En effet, l’attaque d’un aéronef de la compagnie commerciale Spirit Airlines le 11 novembre 2024, le forçant à atterrir à l’aéroport international de Cibao, à Santiago en Dominicanie est un faux prétexte pour faciliter la conversion de la force multinationale d’appui à la sécurité en Haïti en une force des Nations unies de maintien de la paix. D’ailleurs, le président en exercice du Conseil Présidentiel de Transition avait déjà requis une telle conversion dans une lettre adressée récemment au secrétaire général de l’O.N.U. Antonio Gutierrez.
Le vote à l’unanimité du conseil permanent de l’OEA organisation des Etats américain d’une résolution parrainée par les Etats unis, le Canada, l’Equateur, le Costa Rica et le Salvador dans ce sens est tout aussi suspect et en dit long. Une fois encore, il va revenir aux pays progressistes souverains, et un veto de la Russie et/ou de la Chine au Conseil de sécurité de l’O.N.U., pour nous épargner cette épée de Damoclès à savoir : une nouvelle occupation militaire étrangère sous couverture des casques bleus à la fin du premier quart du 21ème siècle.
Par ailleurs, en guise de commémoration de Vertières, les hypocrites au pouvoir, ceux-là même qui avaient sous les diktats impérialistes démobilisé l’armée d’Haïti sont venus sans aucune honte parler des prouesses de l’armée indigène. Ils ont profité de la commémoration du 221e anniversaire de la Bataille de Vertières, pour inaugurer une base des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) située dans la commune de Tabarre, nommée « Base Vertières »
La victoire du 18 Novembre 1803 sur l’armée coloniale Française a inscrit Haïti dans l’histoire universelle en tant que symbole de résistance et de courage, brisant les chaines du colonialisme et de l’esclavage pour la première fois. L’épopée de Vertières doit enseigner aux dirigeants actuels (de facto) et futurs l’importance et la nécessité de s’émanciper de toute domination et influence étrangère.
221 ans après, Haïti a besoin d’une diplomatie libre, indépendante, intelligente et éclairée, guidée par ses propres intérêts nationaux au lieu d’être alignée sous la dictée des USA et autres puissances occidentales. Une vraie révolution socialiste est nécessaire pour rompre la spirale de la violence et restaurer l’espoir!
Le pays certes a un grand besoin de militaires, de grands combattants révolutionnaires pour faire tout ce qu’ils peuvent à l’instar des va-nu-pieds qui ont mené la bataille de Vertières, pour qu’Haïti puisse se relever et se débarrasser des régimes de collabos des puissances impérialistes, des antipatriotiques, de cette cohorte de dilapidateurs, de braqueurs antipopulaires de l’acabit de ce Conseil présidentiel moribond et de toux ceux l’accompagnant au sein du régime gouvernemental pourri.
Progressistes Haïtiens, unissons-nous pour une lutte de libération nationale d’Haïti. Liberté ou La Mort! La Patrie ou La Mort!