Coronavirus : les autorités seraient-elles en train de planifier une hécatombe ?

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En Haïti, les cache-nez (premier rempart de protection) ne sont toujours pas disponibles pour les membres les plus démunis de la population.

Le 19 mars 2020, l’univers de milliers d’haïtiens a été chamboulé. La déclaration de l’état d’urgence sanitaire à cause de la confirmation de deux cas de contamination au coronavirus a expédié au chômage près de soixante mille ouvriers de l’industrie du vêtement, des milliers de professeurs dans les centres d’enseignement privés et tant d’autres professionnels.

Le monde des affaires, le commerce formel et informel souffrent aussi de cette situation sans pareille. Face à cette crise sanitaire, les acteurs nationaux espéraient que les autorités haïtiennes s’élèveraient à la dimension de la tâche qu’elles doivent accomplir. Malheureusement, elles ont vraisemblablement saisi cette occasion pour prouver que l’amateurisme est leur marque de fabrique.

Un mois plus tard, l’état d’urgence a été prolongé. Les cache-nez (premier rempart de protection) ne sont toujours pas disponibles pour les membres les plus démunis de la population. Le personnel sanitaire qui se retrouve à chaque instant face à de potentielles personnes contaminées ne dispose pas d’équipements adéquats. Il n’est pas protégé. Le nombre de cas augmente!  Nous venons de connaitre la plus grande augmentation. Ce lundi 20 avril 2010, le nombre de cas confirmés est passé de 47 à 57. Cette brusque augmentation du nombre de cas confirmés malgré la capacité limitée de notre système sanitaire à réaliser les tests laisse présager le pire.

les autorités, qui n’ont pris aucune disposition en vue de réduire le nombre de passagers dans les véhicules, décident de mettre les ouvriers dans les rues.

C’est pourtant dans ce contexte particulier que les autorités ont décidé de rouvrir les usines. Certes, il est fait mention d’une rotation de 30% du personnel, toutefois, connaissant les conditions de transport des ouvriers il est indéniable qu’elles contribueraient grandement à  la propagation du virus.  L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) partage ses vives inquiétudes et questionne les tenants et aboutissants de cette décision. Faute d’une assistance efficace, dans les grandes agglomérations, une nette augmentation de personnes dans les rues a été remarquée. Au lieu de corriger la tendance, les autorités qui, malgré les avances des syndicats du secteur du transport terrestre, n’ont pris aucune disposition en vue de réduire le nombre de passagers dans les véhicules, décident de mettre les ouvriers dans les rues.

Le coronavirus semble faire les choux gras des autorités. La pandémie leur offre l’occasion de libérer des malfrats ; elles dépensent des millions sans tenir compte de la procédure de passation de marché et elles continuent à exposer la population en poursuivant le processus de fabrication des cartes « illégales » d’identification nationale. L’organisation de promotion et défense des droits humains rappelle les femmes et hommes au pouvoir à l’ordre et les invite à enfin prendre de bonnes dispositions en vue de protéger réellement la population.

Personne n’est au-dessus de la loi!

Delmas, le 21 avril  2020
Me Camille OCCIUS
Coordonnateur Général, OCNH

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