Peut-on commémorer le 10e anniversaire du terrible tremblement de terre d’une magnitude supérieure à 7, sur l’échelle de Richter qui avait frappé la République d’Haïti le 12 janvier 2010 sans demander compte où sont passées les donations pour la reconstruction des nombreuses structures détruites et pour venir en aide aux milliers de victimes qui ont survécu à la catastrophe ?
Quelques mois après le séisme, le pays a été encore victime d’une épidémie de choléra causée en octobre 2010 par les forces d’occupation de la Minustah qui avaient fait près de 800.000 victimes et 11.000 morts ajoutés aux 250 000 morts lors du séisme, de 300 000 blessés et de plus de un million de sans-abri.
En réalité, nous sommes restés exposés à de nombreuses catastrophes et elles continuent à nous déstabiliser. Aux catastrophes naturelles, celles politiques orchestrées par les grandes puissances capitalistes pour nous ruiner davantage sont les plus cruelles, car elles sont quotidiennes.
La majorité du peuple vit sans accès à l’eau potable, sans une maison décente avec des installations sanitaires, sans soins de santé, la population est entassée dans des bidonvilles dans des logements ressemblant à de petites tombes.
Depuis le tremblement de terre, l’aide pour la reconstruction a été détournée par les vautours internationaux.
Le triumvirat impérialiste — Etats-Unis, France, Canada — nous impose en bourreau leur diktat. Nous avions résisté pendant cinq ans au catastrophique Michel Martelly. Après une petite accalmie, juste après que l’ouragan Matthew ait détruit trois à quatre départements, on nous a imposé malgré tout le cyclonesque Jovenel Moise qui ne laisse rien sur sa route. C’est un ravage systématique jusqu’à rendre le dollar américain presque équivalent à 100 gourdes haïtiens.
La résistance populaire dans une lutte à mort essaie de maîtriser les forces internationales du mal tandis que les forces rétrogrades locales les renforcent de sorte que les premières continuent leur sale besogne.
Les masses populaires blessées par la violence de la misère sont des milliers de personnes encore coincées sous les débris de la pauvreté et du chômage d’un pays aux ressources pillées comme au temps de la colonie de Saint-Domingue.
Depuis le tremblement de terre, l’aide pour la reconstruction a été détournée par les vautours internationaux. Dix ans après, les horreurs vécues par la population haïtienne restent telles quelles. C’était comme si le séisme venait à peine de passer puisque les conditions sociales sont toujours désastreuses, rien n’a été fait pour remplacer l’infrastructure socio-économique en ruine créée par des siècles d’oppression impérialiste.
Le seul moyen de combattre les catastrophes naturelles c’est tout d’abord de mettre fin au régime pourri, corrompu du laboratoire du système capitaliste dans une lutte révolutionnaire pour la transformation socialiste de la société haïtienne.