Sommes-nous des mendiants de la liberté ?

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1980

Dans notre passé historique, nous sommes le peuple qui n’a jamais reculé face à son devoir ni  cessé de tracer des exemples. Nous n’avons jamais eu peur d’affronter les dangers et de regarder l’ennemi dans les yeux. C’est pour dire que le peuple haïtien sait compter d’abord et avant tout sur ses propres forces ; voilà pourquoi, ce peuple ne cache jamais la fierté qu’il ressent d’exposer ses prouesses, ses immenses réalisations et contributions devant l’opinion mondiale.

Nous sommes un peuple  de conviction qui dans la douleur a pu bâtir une organisation politique, mener une lutte de libération nationale grâce à la lutte armée jusqu’à fonder une nation, en donnant naissance à des hommes nouveaux, des femmes nouvelles libérés de l’esclavage,  à des êtres humains conscients de leurs droits et de leurs devoirs.

C’est grâce à la résistance sacrée de nos ancêtres combattants dans des conditions historiques déterminées que nous avons acquis des succès inestimables, inoubliables. Ainsi, nous avons institué qu’un peuple si faible, si petit qu’il soit peut accomplir des épopées héroïques allant jusqu’à vaincre ses agresseurs quels que soient leur puissance.

Nous sommes héritiers, descendants de ce peuple-là, celui qui a fait la Crète à Pierrot,  la bataille de la Ravine à Couleuvres, Vertières, nous ne saurions être un peuple sollicitant qu’on lui fasse une faveur : lui offrir la liberté !

Un peuple qui a donné naissance à Caonabo, Mackandal, Boukman, Jean-Jacques Dessalines, François Capois dit Capois Lamort, Charlemagne Péralte, Benoit Batraville, Pierre Sully ne peut pas se convertir en collabos mais en symbole de liquidation des impérialistes.

Voilà pourquoi nous devons connaitre la réalité de notre pays, dans tous ses aspects, pour pouvoir et savoir orienter notre combat de peuple en lutte : l’histoire d’un peuple qui a vécu des siècles d’oppression, d’agression, d’occupation, d’exploitation à outrance, de répressions imposées par les hordes esclavagistes, colonialistes et impérialistes pour se libérer du joug colonial et prendre en main sa propre destinée.

Un peuple qui sait différencier ses ennemis de ses amis ne peut pas rester dans l’attentisme

Et nous devons également reconnaitre les conditions concrètes de notre pays, Haïti,  qui est toujours en guerre permanente, constante pour ne pas dire éternelle avec les forces obscures, rétrogrades qui ont créé des systèmes de colonisation, d’esclavage les plus sophistiqués et éventuellement le système barbare du capitalisme.

Un peuple qui sait différencier ses ennemis de ses amis ne peut pas rester dans l’attentisme espérant qu’on le délivre de sa situation, même qu’on lui fasse la faveur d’enlever ses chaines d’oppression et d’exploitation. Un peuple qui sait son histoire, qui sait la signification des mots mission, commission, envoyé, commissaire, domination étrangère devrait assumer une certaine responsabilité à l’aune de ces caractéristiques, sinon  c’est encourager les fossoyeurs de la patrie.

Il est triste aujourd’hui d’entendre dire par les forces de l’opposition, que ce soit Passerelle, Alternative, Lavalas ou d’autres : « Si Jovenel Moïse n’a pas encore quitté le pouvoir, c’est grâce aux États-Unis. C’est pour cela que l’opposition entend envoyer un message au président Trump par l’intermédiaire de la délégation américaine qui doit rentrer en Haïti » D’autres personnes tout à fait ridicules ne déclarent-ils pas : les Etats-Unis refusent de lâcher Jovenel » ?

N’est-ce pas la réflexion d’une classe dominante gnbiste, d’une oligarchie nostalgique des coups d’état interventionnistes  « made in USA » qu’on répand sur une population. Tous ceux-là qui ne font que supplier les Etats-Unis qu’ils reconnaissent comme leur sauveur suprême, leur bienfaiteur, qui rêvent de coups sanglants à la manière de celui qui a éliminé Estimé, Fignolé, Aristide, tout récemment Evo Morales, pour que  le statu quo reste tel quel. Ils n’ont pas la faculté de comprendre que même quand les Etats-Unis n’ont pas d’amis sauf leurs intérêts, cela ne veut pas dire qu’ils vont sacrifier leurs pions pour le plaisir de le faire.

Une chose à reconnaitre, tous ceux-là qui réfléchissent dans ce sens, ne sont pas des combattants pour le changement, mais des collabos, des laquais, des soumis, des gens sans décision qui ne cherchent que la bonne grâce de Washington  de sorte que rien ne bouge de la domination impériale. Il suffit qu’ils enlèvent Jovenel pour qu’ils prennent sa place de façon à continuer la sale besogne à leur service.

Oui, il n’y a rien de mal, si les Etats-Unis ont leurs alliés, leurs satellites pour combattre les peuples. C’est leur droit le plus entier de défendre leurs intérêts. Mais, nous autres, pourquoi ne pas bâtir notre propre camp avec les forces populaires, celles qu’ils humilient par le mépris de l’exploitation pour leur  créer un chemin ardu, épineux et nuisible.

Quels sont nos devoirs, si nous sommes catégoriquement opposés à leurs agressions, à leurs mauvaises causes ? N’est-ce pas de construire notre lutte, d’organiser notre propre alternative, de structurer notre force, de rester vigilants  pour les vaincre ?  C’est une loi du développement de l’histoire  que les agresseurs et les oppresseurs périssent et que les masses révolutionnaires triomphent.

Nous ne sommes pas des mendiants de la liberté. Non, la liberté ne se donne nulle part en cadeau. Il s’agit de la conquérir! C’est au peuple haïtien de flanquer Jovenel Moise à la porte et tous ses commanditaires ! Basta !

 

 

 

 

 

 

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