Ariel Henry déclare la guerre

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UTAG, une force policière au service de Ariel Henry

Le dos au mur, Ariel Henry est sur la défensive et devrait partir. Peut-il vraiment se hisser à cette hauteur ? Il donnerait à son gouvernement un enterrement de première classe. Son godet est rempli et il sauverait sa peau. Mais, il refuse de faire ses valises, car il n’a pas reçu l’ordre de déguerpir de ses patrons de Washington, particulièrement énervés par la bravoure de Guy Philippe. Qui a fait échec aux blocus installés aux entrées nord et sud de la capitale pour se retrouver à l’épicentre du pouvoir, à la capitale le 7 février 2024, comme il l’avait promis.

Victoire d’étape. Faisant preuve de bravoure, rejetant toute peur, armé de courage, affrontant la nuit dans une barque, il s’est retrouvé le 6 février 2024 à Pétionville, avant de prendre la route vers la capitale, accompagné d’un cortège de 600 motocyclettes. Cette histoire de Guy Philippe recevant l’appui de la Brigade de surveillance des aires protégées (BSAP) constitue le fil rouge d’actions qui demandent le changement. VAN AN AP VIRE, — Le vent tourne – et accentue la pression pour le départ d’Ariel Henry. Une vague de fond.

De Saint-Michel de l’Attalaye à Hinche, du Cap-Haïtien à la Grande-Anse, de la ville des Cayes à la capitale, il règne une atmosphère de Peyi lòk – pays fermé – signifiant que le seul discours dans la rue est : révolution. Le mouvement populaire dit « Viv BSAP », « Aba lapolis », « Bare anwo, bare anba », « Vle pa vle fò l ale », « Pa gen kanpe ». D’un côté, les agissements de la police sont révoltants, quand cette dernière attaque les manifestations pacifiques à coup de gaz lacrymogènes, qui ont failli étouffer l’ex-sénateur Jean-Charles Moïse. De l’autre, la recherche de Guy Philippe pour l’éliminer est déclarée. Partis du commissariat de police de Pétionville dans quatre véhicules, dont une camionnette équipée d’une mitrailleuse, des policiers tendent une embuscade du côté de Laboule sur la route de Kenscoff, criblent de balles une voiture et tuent plusieurs membres de la Bsap en pensant que Guy Philippe était parmi les occupants.

Plus la situation s’aggrave, plus le peuple haïtien voit en direct le film des raisons expliquant deux siècles du blocage contre son avancement. Les classes moyennes ne s’aventurent pas et ne mettent les pieds à l’eau que seulement quand elles ont des gilets de sauvetage. D’où le devoir de ne compter que sur le peuple, qui n’a rien à perdre. Pour certains, dont je suis, le verre est à moitié plein et continuera d’être rempli grâce à la mobilisation. L’organisation d’élections est devenue le dernier tour de passe-passe des pays coloniaux et néocoloniaux, en déroute devant le réveil des peuples. Des pasionarias l’ont bien compris avec Marie Guerda, Wilda, Leya, Mona, Gladys, Micheline, Jeanine, Rosana et toutes les autres sœurs, qui ont exprimé leurs solidarités et hommages aux familles des membres de la Bsap tombés en ce 7 février 2024. Solda tonbe pa ka kraze yon lame — Des soldats tombent mais l’armée continue — comme dit Lynn de la Radio Sewave.

La stratégie d’Ariel Henry, qui voulait faire de la journée du 7 février 2024 une hécatombe, a échoué. Il avait habillé des policiers, avec des uniformes de la Bsap, dans le but de discréditer les membres de cette organisation, qui a joué un rôle capital dans la protection de la construction du canal de Ouanaminthe.

Jeantel Joseph, commandant de la Bsap, l’a bien montré. Pa gen wout pa bwa – pas de raccourcis —, la lutte pour la sécurité alimentaire est prioritaire, au même titre que celle contre l’insécurité. Les actions criminelles de la police doivent être combattues pour qu’Haïti puisse pousser un ouf de soulagement.

L’essentiel est là : arracher aux forceps la fin du gouvernement fantoche, qui ne repose que sur les gangs et la corruption pour prolonger son existence de quelques minutes, heures et jours. En fin de compte, à travers la BSAP, le mouvement pour le changement fait mouche et trouve un fort air de retour aux fondamentaux de la révolution pour se libérer d’un gouvernement illégitime.

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