D’une révolte contre le FMI à une autre!

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Limpérialisme, ce système abject avec ses tristes alliés composés des classes dominantes tarées, est trop borné pour mesurer toute l’impulsion révolutionnaire que créent chez les peuples les mauvais coups répétés qu’il leur porte. Le Fond Monétaire International (FMI), pour sa part, n’a rien appris de l’histoire des luttes des masses, puisqu’il continue aveuglément sa politique rétrograde de façon  à martyriser sans répit les peuples.

Personne ne s’attendait à un tel mouvement de révolte le  6 juillet 2018 en Haïti; encore moins le gouvernement dont la réaction officielle fut le désarroi, la panique et l’impuissance. La gravité de la situation avait de grandes similitudes à ce qui était arrivé au Venezuela sous la présidence de Carlos Andres Perez, quand ce dernier s’était engagé dans une politique libérale féroce contre son peuple, en parfait accord avec le FMI.

Le plus surprenant arriva le 27 février 1989, quand débuta à Caracas l’un des évènements historiques les plus significatifs, à savoir que les inexistants, les oubliés, les invisibles, les laissés -pour-compte vénézueliens vivant majoritairement dans les quartiers pauvres (soit 80% de la population) se révoltèrent pour se faire justice. « Absolument tous les organismes de police, de sécurité, […] les directions et sections de renseignement de toutes les Forces Armées Nationales ont été prises par surprise ». Le gouvernement avait ordonné à l’armée de tirer sur la foule ; il y eut plusieurs milliers de morts. Les militaires progressistes du Mouvement Bolivarien Révolutionnaire (MBR-200) fondé en 1983 par le  lieutenant colonel de l’armée, Hugo Chavez avaient eux-mêmes refusé de participer à ce bain de sang.

Peut-on tirer une leçon de cette expérience vénézuélienne du Caracazo de 1989 qui n’est pas seulement la date d’une émeute populaire, mais le jour ultime, catalyseur du tournant révolutionnaire de la lutte populaire au Venezuela ?

Selon certains observateurs politiques « Le facteur central expliquant la spontanéité du mouvement est l’absence de réelles forces de gauche, syndicales ou politiques, présentes au Venezuela. La spontanéité du mouvement avait posé directement la question de la réappropriation. Puisque, sans aucun appel de mouvements politiques, de syndicats, d’organisations populaires quels qu’ils soient, le peuple vénézuélien avait fait preuve d’une incroyable cohérence. Ceci a montré qu’une organisation propre aux quartiers vénézuéliens, même naissante ou latente, existait bel et bien. Et cette révolte spontanée marque le réel début du processus révolutionnaire bolivarien et celui d’une longue série de révoltes dans le monde contre le visage libéral du capitalisme »

Cette révolte appelée Caracazo de 1989 engendra une autre, celle du 4 février 1992 baptisée « opération Ezéquiel Zamora » « contre l’’incompétence du pouvoir » et « contre la corruption et la misère » et  sous la direction du  MBR-200 de Hugo Chávez et du parti de gauche Causa Radical. Cette tentative avait également échoué. Cependant Hugo Chavez  assuma la pleine et entière  responsabilité de l’insurrection et de son échec en  affirmant à la télé vénézuélienne que « les objectifs ne se sont pas atteints pour l’instant ».

Depuis lors, Chavez apparaît pour les masses populaires vénézuéliennes comme une direction politique alternative et révolutionnaire jusqu’à sa prise du pouvoir en 1998. Il est prouvé que malgré un chemin long et ardu parsemé d’obstacles et des dangers qui guettent quotidiennement  la révolution bolivarienne, son successeur, le président Nicolas Maduro et le peuple vénézuélien continuent encore à tenir ferme le flambeau de la lutte anti-impérialiste de la révolution bolivarienne au socialisme du XXIe siècle.

Peut-on tirer une leçon de cette expérience vénézuélienne du Caracazo de 1989 qui n’est pas seulement la date d’une émeute populaire, mais le jour ultime, catalyseur du tournant révolutionnaire de la lutte populaire au Venezuela ? Quel sera donc  l’avenir du 6 juillet 2018 pour nous autres de la résistance haïtienne ?

Allons-nous laisser le champ libre aux candidats à la présidence qui n’ont rien comme alternative sauf renforcer le statu quo et réduire le train du changement en marche à un simple remplacement de passagers? N’est-il pas évident de ne jamais perdre de vue que la formation de certains individus  les prédispose à préférer les réformes capitalistes de vie que prône le FMI à la vie socialiste. Ils n’ont aucune gêne à se laisser utiliser cyniquement contre le peuple qui les a engendrés. Déjà, ils jouent à l’équilibriste, en effet, les dirigeants de partis dudit « Secteur démocratique et populaire de l’opposition » dans une conférence de presse le 12 juillet 2018 n’ont-ils pas condamné les actes de violence perpétrés, lors des légitimes protestations contre l’augmentation des prix de l’essence ! « La population doit continuer à se soulever pacifiquement afin d’exiger le départ du Président Jovenel Moïse » a fait savoir le candidat à la présidence, le « Dessalinien » Jean Charles Moïse.

Il ne suffit pas d’invectiver les puissances exploitantes et théoriser sur les méfaits de leurs laquais locaux ; les masses populaires n’ont qu’un seul remède, il leur faut opposer à la violence impérialiste la violence idéologiquement développée, organisée et révolutionnaire des prolétaires.

Que la révolte du 6 juillet 2018 nous montre les sources et les racines de nos malheurs de peuple exploité. Qu’elle soit le symbole de la fin de la lutte opportune et le commencement d’une lutte nationale, organisée, pleine d’espoir et de changement pour les masses défavorisées haïtiennes !

 

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