L’Intervention haïtienne à la Deuxième session de la Conférence Binationale Mexique- Etats-Unis!

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La Conférence s’est prononcée en solidarité avec le peuple haïtien, pour le départ immédiat des troupes d’occupation des Nations-Unies (la MINUJUSTH), en solidarité avec le peuple vénézuélien contre toute menace d’intervention de l’impérialisme américain.

La semaine dernière, Berthony Dupont de Haïti Liberté et membre du Comité Ouvrier International (COI) a été au Mexique pour participer à plusieurs activités dans le cadre de la deuxième session de la Conférence Binationale USA-Mexico.

Le jeudi 15 mars à la ville Villahermosa, Tabasco, il a participé avec le camarade Alan Benjamin également membre du Comité Ouvrier International (COI) et représentant du Conseil syndical de San Francisco (AFL-CIO, Etats-Unis), éditeur du journal The Organizer à une présentation sur les droits humains à l’Universidad Juarez Autonoma de Tabasco, Mexique ; puis le vendredi matin à une Conférence de presse pour dénoncer la politique raciste de Donald Trump.

Voici l’Intervention haïtienne à la Deuxième session de la Conférence Binationale Etats-Unis/ Mexique qui a eu lieu le 17-18 mars à Tuxla Gutierrez, au Chiapas!

 Camarades,

Délégués des différents Syndicats des États-Unis et du Mexique,

Peuple du Chiapas en lutte,

Je suis venu vous apporter le message d’un peuple frère, d’un peuple en lutte.

Le peuple haïtien est avec vous !

Permettez-moi d’applaudir et de dire bravo à toutes les organisations ouvrières qui ont rendu possible cette première journée de la seconde et extraordinaire session de la Conférence Binationale Mexique-Etats-unis.

Il est un fait certain que l’accord de libre échange nord-américain (Alena) en vigueur depuis 1994 a engendré beaucoup plus de pauvres et de chômage aussi bien dans la paysannerie mexicaine que dans la classe ouvrière américaine. Il met au chômage l’ouvrier américain de sorte qu’il puisse exploiter à outrance celui du Mexique avec un salaire de honte.

Cet accord du triumvirat capitaliste (Etats-Unis-Canada-Mexique) n’a jamais été créé pour satisfaire les intérêts des travailleurs d’aucun pays ; il l’a été seulement pour consolider les profits des grandes entreprises capitalistes.  Pour les Etats-Unis, par exemple leur principal atout sur le Mexique réside dans le maintien des bas salaires, six à huit fois inférieur à celui d’un américain et dans le peu de contrôle des conditions de travail.

Une vue partielle de l’assistance à la Conférence Binationale

Quand Donald Trump déclare aux ouvriers américains qu’il va renégocier l’accord de sorte qu’il retourne les entreprises aux Etats-Unis, c’est du pur mensonge. Il en a fait d’une pierre, deux coups : amadouer  et tromper les ouvriers américains et accuser la main d’œuvre immigrée comme étant responsable de la perte du travail aux Etats-Unis. Une façon de mettre dos à dos la force ouvrière aux Etats-Unis pour mieux l’étouffer.

Cet accord de libre échange n’a d’autre signification qu’un complot, qu’une entente des vautours internationaux de sorte qu’ils exploitent, oppriment, oppressent davantage la classe ouvrière canadienne, mexicaine et américaine.

L’Alena n’a fait que vous ruiner, paysans mexicains ! Cette exploitation ne cessera que lorsque seulement vous arriverez en tant que Prolétaires à vous organiser, à vous unir de façon à combattre non seulement cet accord jusqu’à l’abroger, mais aussi l’idéologie néolibérale qui le charpente.

Il n’y a pas un autre peuple mieux placé pour comprendre votre lutte et votre engagement dans le combat pour un monde meilleur que le peuple haïtien. Il est lui-même au bas-fond du navire d’exploitation des grandes puissances capitalistes. Cette première république africaine, indépendante et souveraine de l’hémisphère a été appauvrie jusqu’à devenir le paria du monde ; puisque son peuple est partout dans le monde comme des apatrides à la recherche d’un lendemain meilleur. Ici même au Mexique, spécialement à Tijuana, il y en a un bon nombre.

Haïti reste le seul Etat dans le continent américain, à faire partie du groupe des pays les moins avancés, puisqu’elle est classée en 167ème position en termes de développement humain (sur 187 Etats) par le PNUD.

Tout comme le paysan mexicain, nos paysans ont été dépossédés de leurs terres pour permettre aux investisseurs capitalistes de  construire des édifices inadaptés à la réalité agricole. Aujourd’hui les trois-quarts de la population haïtienne vivent dans la pauvreté la plus abjecte.  La cause est simple : nous sommes justement victimes de l’appétit des multinationales. Ces sangsues capitalistes, ce qu’ils ont fait d’Haïti, c’est qu’ils la préparent pour le Mexique et pour vous  peuple du Chiapas en lutte !  Demain, Trump ne se gênera nullement de vous dire que le Mexique est un pays de merdes.

Photo souvenir après le forum de Villahermosa, Tabasco

Il nous faut également reconnaitre ce qui fait la force de ces puissances impérialistes, c’est qu’il y a des collabos, des Chefs d’état de pays qui ont été imposés par elles. Dès lors, ils agissent de connivence avec elles, jouant même le rôle de marionnettes.  Donc, il nous faut avoir des gouvernements responsables qui n’accepteront jamais de vendre leurs pays aux puissances étrangères.

Trump insiste sur la construction d’un mur pour vous séparer de la route à suivre vers vos ressources qu’on n’arrête pas de piller. Ce devrait être à nous, peuple appauvri de construire des murs pour les empêcher de venir nous exploiter, nous piller, nous empêcher de vivre comme l’avaient fait les conquistadores ayant à leur tête : Christophe Colomb.

Le véritable caractère de l’administration de Trump en tant que gouvernement de réaction impérialiste est illustré par sa politique raciste et hostile aux immigrants comme il l’a si bien exprimé le 13 janvier dernier préférant accueillir des ressortissants de la Norvège que ceux des nations africaines ainsi qu’Haïti et du  Salvador.

À New York, dans nos dernières manifestations en réponse à la politique raciste de Trump, nous avions demandé à ce qu’il parte : Trump must go ! No Trump, no WallNo Trump, no War !  Nous en avons profité pour exiger la libération de Mumia Abu Jamal.

La communauté haïtienne continuera sans relâche à dénoncer l’arrogance impériale. Nous nous rendrons prochainement à Washington, le 19 mai à l’occasion de la fête du bicolore haïtien pour continuer à manifester contre la politique raciste de l’impérialisme américain et de son authentique représentant Donald Trump.

Il nous faut nous organiser en tant que classe ouvrière internationale puisque nous avons un adversaire commun : le système capitaliste.

Cette conférence, Camarades, Délégués, a toute son importance. Elle est noble, significative. Réussir à mettre ensembles, militants, ouvriers, paysans autour d’une  même table pour partager des idées  ne fera pas plaisir aux exploiteurs. Nous devrons continuer à suivre cet exemple ; puisque seule l’unité de notre classe, de tous les peuples exploités en tant que forces organisées, peut nous aider à mettre en déroute l’ennemi impérialiste.

En tant que Prolétaires ! Nous ne pouvons rester indifférents aux attaques de l’impérialisme américain et ses subalternes de gouvernements de mercenaires canadiens, mexicains, chiliens, argentins, brésiliens, colombiens, péruviens pour ne citer que ceux-là qui se rallient à l’organisation des Etats-Américains (OEA) sous la direction des Etats-Unis pour attaquer militairement le peuple frère du Venezuela et de son gouvernement légitime que préside Nicolas Maduro. Dans ce cas précis, nous devrons être tous Vénézuéliens et Chavistes !

Le Capitalisme se nourrit de la guerre tout comme il hait le progrès, le développement dans l’intérêt des masses populaires. Voilà pourquoi qu’ils veulent engendrer la pénurie, la faim et la déstabilisation de la voie vénézuélienne vers le socialisme bolivarien du XXIe siècle ; de sorte qu’il met le Venezuela dans le même état déplorable qu’il a imposé en Haïti !

Dans ce combat sans merci, la classe ouvrière mexicaine, américaine, canadienne, les paysans du Chiapas trouveront toujours à leurs côtés les révolutionnaires haïtiens, les forces vives, dignes fils du leader révolutionnaire et fondateur de la nation haïtienne Jean-Jacques Dessalines.

Aba l’impérialisme !
Vive la lutte du peuple haïtien !
Vive la lutte de la classe ouvrière mondiale !
Vive la révolution bolivarienne du XXIè siècle !
Vive la révolution cubaine !
Vive le socialisme !

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