My Lai: une orgie de massacres au compte de l’impérialisme

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Cadavres de vietnamiens lâchement et sauvagement assassinés par des GI's américains à My Lai.

Il y a 50 ans de cela, le matin du 16 mars 1968, l’impérialisme américain déchaîné, endiablé, fou de rage parce qu’il n’arrivait pas à vaincre l’héroïque résistance du peuple vietnamien et de ses dirigeants commettait le crime le plus monstrueux de l’histoire. Il s’agit de «l’épisode le plus choquant de la guerre du Viêt Nam». Il a eu lieu dans deux hameaux du village de Son My dans la province de Quang Ngãi dont l’un, nommé My Lai, sera le théâtre de «l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire militaire américaine», sinon le plus sombre, le plus sauvage, le plus barbare, le plus cruel, le plus bestial, le plus macabre.

La compagnie C («Charlie»),1er bataillon, 20e régiment d’infanterie, 11e brigade, 23e division d’infanterie arrive en république du Viêt Nam (Viêt Nam du Sud) en décembre 1967. Leurs trois premiers mois se passent sans contact direct avec l’ennemi, mais à la mi-mars, la compagnie subit au moins 28 pertes humaines à cause de mines terrestres ou de pièges. En janvier 1968,  une unité «Viet Cong» opère dans la zone de l’actuelle province de Quang Ngãi. Les services de renseignements militaires américains estiment que des éléments de cette unité, battant retraite, se sont probablement repliés et ont trouvés refuge dans le petit hameau de My Lai.

Le 15 mars 1968, lors du briefing, les officiers supérieurs expliquent aux GI de la force opérationnelle qu’ils vont combattre contre le 48e bataillon de l’armée du Front National de Libération du Sud Vietnam. Avant l’engagement, le colonel Oran K. Henderson, commandant de la 11e brigade, exhorte ses officiers à «[y] aller agressivement, se rapprocher de l’ennemi et l’éliminer pour de bon». À son tour, le lieutenant-colonel Barker aurait ordonné aux premiers commandants du bataillon de brûler les maisons, de tuer le bétail, de détruire les vivres et de saboter les puits. Il ne donne aucune instruction sur la mise à l’écart et la protection des civils.

Hugh Thompson, Jr. pilote d’hélicoptère, horrifié par le massacre arrivera à sauver de la tuerie quelque douze innocents vietnamiens.

Le matin du 16 mars 1968, vers 7 h 3012, entre 100 et 120 GI de la compagnie C commandée par Medina posent leurs hélicoptères à Son My après un court barrage d’artillerie et de mitrailleuses. Son My est un patchwork d’habitations, de rizières, de fossés d’irrigation, de digues et de chemins de terre reliant un assortiment de hameaux et de sous-hameaux. Bien que les GI ne soient pas attaqués après leur atterrissage, ils soupçonnent encore la présence de guérilleros Viet Cong qui se cachent sous terre ou dans les huttes et tirent.

Selon le plan opérationnel, le 1er peloton commandé par le second lieutenant William Calley   et le 2e peloton commandé par le second lieutenant Stephen Brooks pénètrent dans le hameau de Tu Cung à 8 h. Les troupes américaines pénètrent dans le village et arrivent à le boucler totalement sans trouver un seul combattant vietnamien. Les villageois, qui se préparent pour une journée de marché, ne paniquent pas et ne fuient pas, habitués à voir des soldats patrouiller; ils sont rassemblés.

Harry Stanley, un mitrailleur de la compagnie C, déclare que les tueries commencent sans avertissement. Il voit un membre du 1er peloton frapper un Vietnamien de sa baïonnette, puis le même soldat pousse un autre villageois dans un puits avant d’y jeter une grenade. Il voit ensuite quinze ou vingt personnes, principalement des femmes et des enfants, agenouillées autour d’un temple en brûlant de l’encens. Ils prient et pleurent et sont tous tués par des tirs dans la tête.

La plupart des meurtres ont lieu dans la partie sud de Tu Cung, un sous-hameau de Xom Lang, qui abritait 700 habitants. En passant, Xom Lang est marqué à tort sur les cartes militaires américaines de la province de Quong Ngãi en tant que My Lai.

Un important groupe d’environ 70 à 80 villageois est encerclé par le 1er peloton à Xom Lang, puis conduit à un fossé d’irrigation vers l’est. Tous les détenus sont poussés dans le fossé et sont ensuite tués après des ordres répétés de Calley, qui tire également. Le soldat Paul Meadlo témoigne qu’il a utilisé plusieurs chargeurs de son M16. Il se souvient que les femmes auraient déclaré «pas VC» en essayant de protéger leurs enfants. Il indique à l’époque être convaincu que les villageois étaient tous piégés avec des grenades et étaient prêts à attaquer. À une autre occasion lors de la sécurisation de My Lai, Meadlo tire de nouveau sur des civils côte à côte avec le second lieutenant Calley.

Lorsque le soldat Michael Bernhardt est entré dans le sous-hameau de Xom Lang, le massacre est en cours. Il déclare: «Je me suis promené et j’ai vu ces gars faire des choses étranges… Mettre le feu aux huttes […] et attendre que les gens sortent [pour] leur tirer dessus […] entrer dans les huttes et les tuer […] rassembler des gens en groupes et tirer dessus […] Au fur et à mesure que je marchais, on voyait des tas de gens dans tout le village […] partout. Ils sont rassemblés en grands groupes. Je les ai vus tirer un lance-grenade dans un groupe de personnes encore vivantes. Mais c’était surtout avec une mitrailleuse qu’ils tiraient sur les femmes et des enfants, et n’importe qui d’autre. Nous n’avons rencontré aucune résistance et je n’ai vu que trois armes capturées. Nous n’avons eu aucune victime». En fait, je ne me souviens pas d’avoir vu un homme en âge de porter une arme dans l’ensemble du lieu.

Un groupe de 20 à 50 villageois est emmené au sud de Xom Lang et est tué sur une route de terre. Selon le témoignage du photographe militaire Ronald Heberle sur le massacre, dans un cas: «Il y avait des Vietnamiens du Sud, peut-être quinze d’entre eux, femmes et enfants inclus, marchant sur une route de terre. Tout à coup, les GI tirent au M16. À part cela, ils tiraient sur les gens avec des lance-grenades M79 […] Je ne pouvais pas croire ce que je voyais».

Les membres du 2e peloton tuent au moins entre 60 à 70 Vietnamiens alors qu’ils traversent la moitié nord de M? Lai et Binh Tay, un petit sous-hameau à environ 400 mètres au nord de My Lai. Le peloton subit un mort et sept blessés par des mines et des pièges. Le3e peloton, resté en réserve, aurait également rassemblé et tué un groupe de sept à douze femmes et enfants. Avant d’être tuées, certaines victimes sont agressées sexuellement, violées, battues, torturées ou mutilées, Les chats, les chiens et le bétail ne sont pas épargnés. Les blessés sont achevés.

Ce matin du 16 mars 1968 il n’y avait donc aucun soldat du «Vietcong» au village. Seulement des civils, sur lesquels se déchaîneront les soldats américains, faisant quelque 504 victimes. L’impérialisme  ne vit que par la guerre et pour la guerre. Les soldats envoyés sur le front ne sont que des  robots décérébrés à force d’intenses lavages de cerveaux, à force de leur faire croire que les Vietcongs ou tout autre militant patriote, nationaliste, sont des suppôts du communisme, «ennemi de la liberté, de la démocratie, du marché, de la libre concurrence et du mode de vie capitaliste».

Le 17 novembre 1970, une cour martiale aux États-Unis inculpe 14 officiers, y compris le major général Samuel W. Koster, le commandant de la 23e division d’infanterie, en supprimant les informations relatives à l’incident. La plupart des accusations sont ensuite abandonnées. Le commandant de la brigade, le colonel Henderson, est le seul commandant de haut rang qui est jugé pour des accusations relatives à la dissimulation du massacre de My Lai. Il est acquitté le 17 décembre 1971.

Le lieutenant Calley après avoir affirmé systématiquement qu’il suivait les ordres de son commandant, le capitaine Medina, fut reconnu coupable du meurtre prémédité d’au moins vingt personnes et condamné à la prison à perpétuité le 29 mars 1971. Il ne servira que  trois ans et demi en résidence surveillée à Fort Benning. En septembre 1974, il est libéré par le Secrétaire de l’armée. Calley deviendra dans le même temps un héros de l’extrême droite américaine.

Signalons toutefois que malgré l’horreur démente qui se déployait à My Lai et les hameaux environnants, un GI du nom de Hugh Thompson, arrivé en hélicoptère et horrifié par le massacre tentera d’arrêter la tuerie. Une fois qu’il eut posé son engin, il comprit que la compagnie C avait perdu le contrôle de la situation et se livrait à une orgie de massacres. Alors qu’un groupe de fantassins américains avançait sur d’autres villageois recroquevillés, Thompson posa son hélicoptère devant eux et ordonna à ses hommes de braquer leurs armes sur leurs camarades, et d’ouvrir le feu sur eux si les Américains tentaient de maltraiter les villageois. Sa témérité lui valut de sauver 12 Vietnamiens.

Après avoir été un héros oublié pendant trente ans, c’est seulement en 1996 que le Pentagone finira par déclarer que Hugh Thompson recevrait la Soldiers’Medal, décernée pour «honorer la bravoure dans des circonstances où aucune armée adverse n’est présente». Le général William Westmoreland qui fut le commandant en chef des forces américaines opérant au Vietnam devait écrire dans ses Mémoires que My Lai fut «le massacre conscient de bébés, d’enfants, de mères et des mères sans défense [et] d’hommes âgés, dans une sorte de cauchemar diabolique au ralenti qui a duré pendant une bonne journée, avec une pause froide pour le déjeuner».

Saluons la mémoire des centaines de milliers de vietnamiens du sud qui ont vaillamment résisté à l’impérialisme, grâce à leur patriotisme, grâce à l’organisation exceptionnellement courageuse et efficace d’une résistance guidée par un leadership non moins exceptionnel à l’ombre du socialisme.           Nous n’oublierons jamais la vaillance, le courage du peuple vietnamien martyr à My Lai et ailleurs sur la terre de Ho Chi Minh. Sa retentissante victoire sur l’impérialisme restera gravée en lettres de feu dans la mémoire de tous les patriotes, militants, révolutionnaires qui continuent de lutter pour arracher l’humanité aux griffes de l’aigle impérialiste.

Aux morts de My Lai  notre mémoire reconnaissante!

20 mars 2018

Sources:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_M%E1%BB%B9_Lai

My Lai : une orgie de massacres. The Guardian. 07/02/2005

Massacre de My Lai, qui se souvient? Viet-Nam, 16mars 1968. REBELLYON. INFO.  16 mars 2018.

 

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