Conférence contre la guerre et l’exploitation pour l’internationale ouvrière

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Dans le cadre de la Conférence internationale contre la guerre et l’exploitation qui a eu lieu à Paris, France du 29 au 30 octobre 2022,  à l’initiative du Comité Ouvrier international. Comme nous l’avions annoncé, nous publions dans toute son intégralité l’exposé de notre directeur Berthony Dupont.


Camarades
Du Comité Ouvrier International

Militants ouvriers

Un salut spécial,

Au nom du peuple haïtien, à ce moment crucial où, les États-Unis sont sur le point d’envahir Haïti pour la 4ème fois en un siècle de domination néocoloniale.

Ils présentent leur projet d’invasion sous la couverture d’une lutte contre les gangs, mais leur objectif principal est de  mettre fin à la résistance populaire qui exige le départ de la marionnette Premier ministre Ariel Henry et  appelle ouvertement à une révolution sociale contre l’exploitation de la bourgeoisie haïtienne alliée historique de l’impérialisme américain.

Le phénomène de banditisme est le résultat d’une certaine politique économique sous l’influence du système capitaliste qui a détruit toutes nos entreprises nationales. L’agriculture a été réduite à une peau de chagrin. Les industries locales privatisées ou liquidées. Tout cela a facilité le chômage, l’inflation, la vie chère. Les paysans ont été dépossédés de leurs terres et le gouvernement n’a jamais institué aucun programme social pour secourir les masses appauvries, en souffrance surtout dans les quartiers ouvriers.  En fait, le laboratoire du banditisme est né de la guerre organisée contre les masses populaires et les mauvaises conséquences économiques du système capitaliste imposé à Haïti par la Banque mondiale et le FMI.

Malgré la misère accrue, notre gouvernement, sous la pression des banques capitalistes n’a trouvé d’autre solution que de hausser les prix du carburant à 128 %  et cela  automatiquement  à augmenter les prix du transport en commun et les produits de premières nécessités rendant la vie plus misérable, pour la classe ouvrière dont les salaires restent stagnantes.

Berthony Dupont

Nous d’Haïti, bien que nous soyons un pays né de la guerre, d’une guerre d’indépendance, nous ne sommes pas un peuple porté à guerroyer pour autant. N’empêche, on nous fait la guerre, l’Occident nous fait la guerre.  Certes, Haïti est un pays en guerre, toujours en guerre. Une guerre permanente qui se fait avec une subtilité classique et dont les responsables refusent d’en découvrir les dégâts qui ne font que s’aggraver davantage.

Nous n’avons attaqué, ni provoqué aucun pays, mais la guerre nous a été imposée, comme elle est imposée au peuple cubain, palestinien, africain, vénézuélien, syrien, ukrainien, russe et tant d’autres.

Les Etats-Unis d’Amérique, par une guerre de basse intensité, nous déstabilisent jusqu’à nous rendre la vie impossible. Tout est saboté dans une perspective de destruction totale. Et dans  l’espoir de tromper l’opinion internationale, ils se déclarent pourtant être un des « pays amis d’Haïti ». Ah oui ! Un des bourreaux d’Haïti, devraient-ils dire.

Cette guerre qui ne dit pas son nom a bien souvent pris de multiples formes, soit par un coup d’État sanglant, soit par une occupation militaire occasionnant bien souvent des centaines de milliers de morts sans tenir compte des déplacés, des blessés et des victimes de toutes sortes.

Partout dans le pays, les travailleurs sont confrontés à l’escalade des coûts de la nourriture, de l’énergie, ainsi qu’à la récession. Pourtant, depuis le début de la guerre impérialiste par procuration menée en Ukraine, instituée par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN, l’aide fournie par les Etats-Unis à l’Ukraine dépasse les 100 milliards de dollars. Pour le Sénateur américain Chuck Schumer, « le combat est loin d’être terminé », et qu’il faut « continuer à aider le courageux et vaillant peuple ukrainien ». Le Secrétaire d’Etat à la Défense Lloyd Austin, pour sa part,  a indiqué que  « Nous voulons voir la Russie affaiblie ».

Les véritables forces motrices de cette guerre sont : les intérêts géopolitiques de l’impérialisme américain et sa volonté d’hégémonie mondiale « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir » a fait savoir le président étatsunien. Cette rhétorique de Biden selon laquelle Poutine ne devait pas rester au pouvoir a révélé les objectifs fondamentaux de cette guerre : la destitution du régime russe actuel, son remplacement par une marionnette contrôlée ou conseillée par les États-Unis, comme au temps de Boris Eltsine, voire même le démembrement de la Russie, de sorte que ses précieuses ressources soient éventuellement détenues et exploitées par le capital financier américain et européen.

De l’argent pour la guerre, mais pas contre la faim, la misère et la pauvreté. Pourquoi Haïti, dominé  par l’impérialisme américain, n’a jamais reçu une telle assistance de la part de celui qui à la tribune des Nations-unies se vantait d’être nos voisins?

Les travailleurs doivent catégoriquement s’opposer à ce projet d’intervention, car c’est une déclaration de guerre au peuple haïtien. Les masses populaires haitiennes, même avec leurs ongles, vont défendre leur dignité et leur souveraineté.

Nous ne pouvons pas éviter cette guerre dans laquelle nous sommes empêtrés. Notre seule solution est de nous organiser afin de combattre l’ennemi sous toutes ses formes. Les raisons invoquées par le gouvernement Biden pour justifier leur projet d’intervention ou d’occupation militaire en Haïti sont un tissu de mensonges. Bref, la vérité,  la classe dirigeante haïtienne inféodée à l’impérialisme  a  totalement échoué, il faut coûte que coûte qu’ils interviennent, pour la régénérer,  de sorte qu’ils continuent la même politique c’est-à-dire à enfoncer davantage Haïti dans l’abîme.

Le peuple haïtien dans son essence abhorre la situation dans laquelle il vit, mais il ne peut qu’encaisser parce qu’écrasé par l’impérialisme américain ; et parce que cette situation de guerre lui a été imposée, il devra se défendre par tous les moyens, y compris la violence révolutionnaire.  Nous ne pourrons jamais oublier ces propos du célèbre révolutionnaire cubain José Martí : « qui ne fait pas une guerre qu’il ne pouvait pas éviter, est un criminel. Celui qui fait une guerre qu’il pouvait éviter est aussi un criminel »

Seule une action agissante, concrète de la classe ouvrière internationale unie sur la base d’un programme socialiste révolutionnaire peut nous aider à s’en sortir au moins sain et sauf de ce marasme.

Le peuple haïtien dit NON à la guerre, également NON à la destruction totale de son pays par le consortium occidental de pillages, de vols et de viols de la souveraineté nationale. La seule solution à ce brigandage international de braconnier est le renversement définitif du capitalisme qui continue d’assujettir et de tuer les peuples opprimés.

Arrêtez les mouvements de guerre de Washington dirigés vers la Russie et la Chine ! Arrêtez les guerres sans fin : en Irak, en Syrie, en Somalie, en Palestine, et partout ailleurs !

Je souhaite que la Conférence dénonce cette intervention impérialiste car elle est déjà à la porte. L’assassinat d’un dirigeant politique vendredi soir est un acte criminel de la part de l’impérialisme pour justifier son envahissement.

Nous avons besoin de milliards de dollars pour le logement, les soins de santé, l’éducation, les emplois et le climat. Pareilles sommes d’argent ne devraient pas aller aux profiteurs de guerre ! C’est tout simplement révoltant et immoral !

Non à la guerre américaine en Ukraine ! Dehors l’OTAN !

Non à la guerre américaine en Haïti ! Dehors les Yankees !

Vive  la lutte de la classe ouvrière internationale !

Vive la lutte du peuple haïtien !

Merci.

Berthony Dupont

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