Né à Léogane le 24 décembre 1950, Voyelle Leron est le fils de Tinéus Leron, un ancien chef de Cacos, et de Vierge Chachoune. En bon agriculteur, il s’adonnait au travail de la terre en plantant du mais, du petit-mil, des patates et des mangues avec grande intelligence, bien qu’il n’ait jamais eu la chance dans sa jeunesse de fréquenter l’école.
A l’époque de la présidence du criminel dictateur François Duvalier, celui-ci pour célébrer ses anniversaires macoutique, les 22 mai, 29 juillet, 22 septembre, et pour faire foule, synonyme de popularité, s’adonnait à kidnapper des paysans de tous les coins du pays pour les transporter dans la Capitale. C’est ainsi que le jeune Voyelle lui aussi fut transporté manu militari à Port-au-Prince abandonnant son lot de terre et ses cultures pour venir, comme d’autres paysans, habiter à Cité Simone Ovide Duvalier actuellement Cité Soleil.
A présent Voyelle Leron vit dans le quartier de Bois-neuf, une zone de la commune de Cité Soleil. Grâce à une école d’Alphabétisation que le père Jean Bertrand Aristide avait mise en place dans les années 1980 pour donner un brin d’instruction aux déshérités du sort, Voyelle Leron avait eu l’unique occasion d’apprendre à lire et à écrire. Il travaille à l’Hôpital de la Maternité Isaie Jeanty à Chancerelles. Il nous raconte comment et par quelle chance il a pu trouver cet emploi. « Un jour alors que je déambulais sur les trottoirs de l’hôpital, quelqu’un qui se tenait à l’entrée, m’appela et me demanda : ‘Est-ce que vous voulez travailler ?’ Je lui répondis : certainement, oui, j’aimerais bien travailler. Alors, il m’invita à entrer dans le service d’entretien et puis six mois après plus précisément au mois d’octobre 1980, on m’a nommé employé de l’hôpital, et c’était bien sur sous l’administration de M. Jacques Frisnel Nelson »
Leron est père de famille, il n’est pas marié ; mais il a six enfants, trois garçons et trois filles, de trois mères différentes. Il n’est pas un zélé de la politique ; mais il aime Aristide qu’il connaissait depuis que ce dernier était prêtre, et bien souvent il visitait la maternité.
Dans la conjoncture actuelle Voyelle Leron souhaite aux jeunes de se reprendre en cessant de se droguer, de boire de l’alcool et qu’il vaudrait mieux pour eux de travailler pour l’avenir de la Nation puisque l’avenir du pays est entre leurs mains. Il recommande à tous les haïtiens en général quelque soit leur tendance politique de cesser la division de sorte que dans la fraternité, l’union et la bonne connaissance, notre pays se libère de cette misère chronique, le seul effort possible qui mène au chemin du développement économique social et politique pour le bonheur de tous les fils et de toutes les filles du pays.
Daniel Tercier