Venezuela : Lettre ouverte aux traîtres

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Le président Nicolás Maduro sous l’ombre de Chavez

Par Luis Enrique Araujo

 

Comme l’appel du Commandant Hugo Chávez en 2007 de créer un parti unique révolutionnaire, l’organisation d’une Assemblée Nationale Constituante par le président Nicolás Maduro en 2017 a fait tomber les masques d’un monde. C’est pourquoi j’ai dû trouver le temps malgré mes responsabilités d’enseignement, de travail et de mes responsabilités familiales pour écrire cet article dans la ferme intention de démontrer par des faits qui est du côté du peuple et qui est contre. Mais bien que je sois de bonne foi et que j’ai la plus grande connaissance du sujet grâce à mes investigations, j’espère de tout cœur qu’à la fin, cela ne vous concernera pas.

Vous qui n’avez pas su que Nicolás Maduro parcourait les quartiers depuis qu’il était enfant jusqu’à ce qu’il ait eu à peine 12 ans pour distribuer des journaux révolutionnaires comme Ruptura en criant : « Agite, propage et organise » avec une petite fille nommée Maria Muñoz. C’est ce que raconte la petite grand-mère révolutionnaire Dilcia Petit.

Vous qui n’avez peut-être pas eu la douleur de voir un camarade révolutionnaire assassiné et discrédité par les forces de répression de la IV° République comme c’est arrivé à Nicolás non pas une mais d’innombrables fois comme l’assassinat de Raúl Sajona, son camarade de lycée.

Vous qui ne saviez pas que Nicolás Maduro a fait partie de la Ligue Socialiste parce qu’il voulait aider à former les gamins de son quartier et que sous prétexte de sport, il faisait des fêtes et ainsi a pu recruter des militants à El Valle. Beaucoup d’entre eux se sont joints ensuite à la lutte contre le puntofijisme (1). Et Nicolás n’a jamais soutenu ni AD (2) ni le COPEI (3).

Vous qui ne saviez pas que Nicolás Maduro, avant de connaître Chávez, s’était déjà rendu à Cuba dans sa prime jeunesse pour se former politiquement et que là, il a eu plusieurs rencontres avec des guérilléros spécialistes de tout le continent parmi lesquels, l’un de nos grands hommes, Alí Rodríguez Araque, allez le voir et demandez-lui.

Vous qui n’avez pas su le courage de Nicolás pour affronter les injustices quand il travaillait au Métro de Caracas. Et plus d’une fois, il a affronté le président du Métro pour exiger le respect et pour des revendications concernant le travail. Une entreprise où il a même sauvé des vies de travailleurs. Allez-y et enquêtez sur la façon dont il a sauvé la femme et le fils de l’un de ses camarades du Métro.

Vous qui ne saviez pas que Nicolás, dans les années 80, avait une petite voiture toute délabrée avec laquelle il soutenait ses camarades en faisant le taxi sans rien leur faire payer mais qu’en plus, il soutenait les dirigeants révolutionnaires latino-américains en allant les chercher à l’aéroport et en les amenant aux activités politiques gratuitement. « On voyait déjà que ce jeune était d’une espèce différente, une espèce révolutionnaire » raconte Germán Sánchez Otero qui l’a connu en 1988.

Vous qui ne pensiez pas que Chávez serait un jour président quand déjà Nicolás Maduro voulait vivre à la prison de Yare avec, aux côtés de cet homme qui l’a surpris un 4 février 1992 et qu’il s’est mis à ses ordres avec ces humbles paroles : « Laissez-moi vous accompagner, ainsi, vous serez en sécurité, » a raconté Chávez lui-même.

Vous qui n’avez jamais su ce qu’a fait Nicolás au MBR200 (4), malgré ses propres positions personnelles et le rôle qu’il a joué pour obtenir l’unité de la gauche et le consensus dans l’assemblée historique du 19 avril 1997 où le combat électoral a été déterminé. Des actions politiques, la participation à des assemblées pour lesquelles il a été tout près d’aller en prison. L’une des si nombreuses occasions où il a été persécuté par la néfaste DISIP. Cherchez des informations ! Documentez-vous !

Vous qui faisiez vos petites affaires quand Nicolás parcourait le pays en 1999 pour obtenir l’actuelle et historique Constitution de la République Bolivarienne du Venezuela et recueillait plus de 30 000 propositions qui ont été rassemblées dans de nombreux livres et fascicules et dans la Grande Charte de notre patrie elle-même.

Vous qui n’avez pas idée des capacités manifestées par Nicolás quand il était chancelier, dans des moments essentiels pour l’Amérique Latine où il a agi magistralement pour avoir la stratégie diplomatique la plus performante de tous les chanceliers de notre histoire. Des faits qui sortiront bientôt au grand jour.

Pendant que vous ignoriez tout cela, Hugo Chávez non seulement le savait, mais en plus constatait la loyauté, l’intrépidité et l’engagement de Nicolás aussi bien dans les moments les plus difficiles comme le 11 avril 2002 que dans les choses les plus simples, y compris les tâches de maçon dans le palais de Miraflores où, grâce à lui, ont été réparées des infiltrations, où des choses ont été reconstruites et il a même restauré le salon Soleil du Pérou, alors qu’il était chancelier.

Vous qui ne vous rendez pas compte que Nicolás est la revendication historique du travailleur, de l’homme debout, de l’ouvrier qui, pour la première fois de toute notre histoire, arrive à la présidence et c’est pour cela que Chávez a dit que c’était sa décision « pleine comme la pleine lune » et vous prétendez convaincre, je ne sais qui le géant s’est trompé.

Vous semblez ne pas savoir que 70% des ressources qui entrent dans le pays sont destinées à l’investissement social, un chiffre record même comparé aux réussites du commandant Chávez. En plus d’un rejet de l’ABC du néolibéralisme mondial et des Gouvernements de droite qui s’attachent aux règles du FMI, de la BM et de l’OMC, à savoir : A) La réduction de l’Etat par les privatisations des ressources naturelles et des services publics. B) La réduction des dépenses sociales : la libération des prix, des droits de douanes et des taux d’intérêt et C) L’ouverture du marché mondial grâce à des traités de libre commerce. Un ABC que refuse notre président Nicolás Maduro qui, en plus, a ordonné de faire une étude sur le gel des prix. Regardez quel étrange président de droite c’est !

Vous qui affrontiez le monde pour défendre la Révolution et étiez enchantés de passer à la télévision quand le pétrole était au-dessus de 100$ et enchantés de ce qui vous tombait dessus en « travaillant » pour l’Etat en cherchant à montrer votre désintéressement, votre intrépidité et votre loyauté quand être « révolutionnaire » était facile, préparez-vous parce que ce qui suit vous concerne.

Vous qui, le 8 décembre 2012, avez entendu que nous devions élire Nicolás Maduro président de la République Bolivarienne du Venezuela, mais qui avez immédiatement jugé le commandant pour ne pas vous avoir nommé vous ou quelqu’un de plus proche de vous pour avoir ses privilèges.

Vous qui avez vu Nicolás Maduro se lancer dans le pays avec son âme et son cœur réduits en miettes par la perte de Chávez pour obéir à son ordre de gagner la présidence, mais qui sautiez de joie à chaque erreur comme si vous en jouissiez.

Vous qui, quand vous avez vu la marge avec laquelle nous avons gagné la présidence n’avez pas vu une victoire héroïque, mais un désastre électoral, vous vous êtes mis à juger tout le monde parce que selon vous, on pouvait à ce moment-là, avoir 10 millions de voix, mais n’aviez rien foutu pendant toute la campagne.

Vous qu’il a vu comme un tas de traîtres avez profité des dures circonstances pour faire sauter le pays, et quand Nicolás veut faire justice, l’Empire en profite pour essayer d’acheter les militaires et faire un coup d’Etat mais vous insistiez pour que nous les jetions au feu bien que cela soit la justification de l’assassinat du chef de l’Etat qui était déjà organisé par l’Empire.

Vous qui n’avez pas poursuivi ces mafieux et ne vous rendez pas compte que le président, peu à peu, va faire justice, alors qu’il ne reste plus à d’autres qu’à fuir le pays. Mais vous insistez pour nous publier une liste et que nous fassions une sorte d’inquisition juste maintenant quand l’Indépendance Nationale est en jeu.

Vous qui avez pratiquement affirmé que le manque d’aliments était la faute du Gouvernement de Maduro et êtes passés par-dessus la pénurie et l’inflation induites, la conspiration des entreprises qui ont le monopole des aliments, le décret interventionniste des Etats-Unis et ne voyez pas non plus les résultats de l’enquête de l’économiste Pascualina Curcio, mais continuez à remettre en question les politiques gouvernementales et à attaquer même les CLAP (5).

Vous qui dites comprendre la puissance militaire, économique, médiatique et technologique de l’Empire des Etats-Unis et le danger que cela représente quand il leur reste moins de 5 ans de réserve de pétrole, vous ne faites rien contre cet Empire et par contre, dans vos PC, vous écrivez avec enthousiasme vos sottises contre mon président Nicolás Maduro.

Vous qui ne voyez pas le courage du peuple vénézuélien qui mène une lutte historique comme jamais n’en a mené aucun peuple de la terre parce que les réseaux sociaux sont un nouvel élément et que ce que subit notre pays n’a pas de précédent. Cela n’a été vécu ni par les Bolcheviks, ni par les vietnamiens, ni par le peuple cubain, mais vous vous mettez du côté de l’Empire et vous utilisez les mêmes réseaux pour justifier les arguments et la ligne de l’extrême-droite.

Vous qui, au lieu de voir la résistance authentique, héroïque et glorieuse d’un peuple qui est toujours au combat parce qu’il comprend et assume comme jamais auparavant son rôle historique, vous nous voyez comme des ignorants et vous écrivez sur ces mêmes réseaux sociaux et sur ces sites quantité de sottises qui ne peuvent perturber que des traîtres comme vous.

Vous qui avez vu une Assemblée « Nationale » dont la première action a été de dire « nous aurons ta peau, Nicolas ! » et d’essayer de changer la loi Organique du TSJ et après avoir essayé de déclarer l’abandon de poste du chef de l’Etat, avez tenté un procès politique et aujourd’hui, étant dans l’illégalité, encouragez une insurrection armée pour justifier une intervention militaire, ce qui vous gêne, ce sont les choses que nous faisons, nous, pour nous défendre contre l’impérialisme, comme la Constituante et l’élargissement de la participation des secteurs sociaux.

Vous qui, quand nous sortons tous ces arguments, répondez comme la droite quand Chávez… « C’est que ce n’est pas Nicolás le problème, c’est ceux qui l’entourent et le conseillent. »

Vous qui voyez les morts qu’a provoqué l’extrême-droite ces dernières semaines (des dizaines en plus de 600 actes terroristes) ajoutés à l’attaque des médias internationaux contre notre patrie qui cherchent à nous amener au bord d’une guerre civile, vous décidez d’attaquer un appel conforme à la Constitution fait par un président dans le plein exercice de ses fonctions.

Vous qui vous croyez très cultivés parce que vous comprenez la lutte des classes et remettez en question le pouvoir établi, maintenant, vous craignez le pouvoir d’origine et jamais n’avez lu Antonio Negri et le Pouvoir Constituant, ou Itsván Meszáros et le Défi et la Charge du Temps Historique, Jorge Plejanov et Le Rôle de l’Individu dans l’Histoire et vous dites connaître Gramsci, mais vous contribuez à l’industrie culturelle du côté de l’impérialisme.

Vous qui remettez en question une Assemblée Nationale Constituante (ANC) en affirmant qu’on doit consulter le peuple d’abord, vous ne savez pas que cette possibilité est prévue dans l’article 392 du Journal des Débats de la Constitution de 1999 mais n’a pas été approuvée parce que les révolutionnaires ont compris qu’il s’agissait d’enlever des obstacles au pouvoir d’origine grâce aux articles 347, 348 et 349.

Vous qui, après vous être séparés de la Révolution, remettez en question le pouvoir établi, maintenant avez peur du pouvoir d’origine. Et le président a déjà annoncé ce qu’on attendait, évidemment : des élections nationales pour approuver les changements de la Grande Charte après l’élection des députés constituants. Vous qui êtes si intelligents ne voyez pas que la droite vous fait de la place seulement quand elle en a besoin pour que nous passions à l’offensive. Regardez autour de vous et vous verrez que le peule ne vous suit pas.

Pour finir, vous connaissez bien les interventions de l’Empire dans le monde, mais ne vous souvenez d’aucune. L’Opération Cause Juste : Panamá 1989, l’Opération Furie Urgente : La Grenade 1983,

Opération Tempête du Désert : Koweit, 1991, Opération Suite de l’Espoir : Somalie 1993, Opération Portée Infinie : 1998 et Opération Liberté Durable en 2001 : toutes deux contre l’Afghanistan, Opération Force Alliée : Yougoslavie, 1999, Opération Début de l’Odyssée : Libye, 2011 (toutes ces opérations ont détruit ces pays) et Opération Militaire Liberté 2 actuellement en cours au Venezuela, mais pendant ce temps, vous exigez des méthodes, des changements qui facilitent le triomphe d’une droite en plus apatride et pro impérialiste. Et au passage, au nom de la légitimité ou des droits de l’homme ? Enfin, nous savons très bien de quel côté vous êtes.

A cause de cela, j’exige de vous que vous ne veniez plus parler au nom de Chávez ni des droits de l’homme « parce que tous ceux qui voulent une patrie, nous sommes tous Chávez » et vous, on ne peut plus vous appeler compatriotes et encore moins camarades parce que vous n’êtes pas chavistes et que vous ne l’avez probablement jamais été. Vous êtes un opportuniste qui passe en comptant les heures avant la chute du processus pour voir ce qu’on pêche en eaux troubles. Mais vous vous noierez dans cette marée bolivarienne, vous verrez. Continuez vos petites affaires. Tandis que nous, ce que nous voulons, c’est la patrie et nous écrivons l’Histoire. Nous, les peuples, nous chargerons de triompher et de vous laisser du côté où vous serez toujours, du tas de fumier gris qui appartient à ceux qui ont trahi les peuples.

*Luis Enrique Araujo est journaliste, actuellement reporter à VTV

 

Notes de la traductrice:

  • Le puntofijisme est un pacte signé à Punto Fijo entre des partis vénézuéliens dominants (social-chrétien et social-démocrate) pour se répartir en alternance le gouvernement de l’Etat sans en modifier les structures (Thierry Deuronne). En fait ce sont AD et le COPEI qui sont en cause.
  • Action Démocratique, le parti de droite auquel appartient Henry Ramos Allup, président de l’Assemblée Nationale de droite l’année dernière

(3)Autre parti de droite. Il a partagé avec AD le pouvoir au Venezuela sous la IV° République

  • Mouvement Bolivarien Révolutionnaire 200 fondé en 1982 par le lieutenant Hugo Chavez. Opérationnel jusqu’en 1994.
  • Comités Locaux d’Approvisionnement et de Production produisent et approvisionnent le peuple vénézuélien en aliments essentiels. 6 000 000 de familles ont été approvisionnées jusqu’à présent.

Viva Venezuela 12 Juin 2017

 

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