« Je suis le peintre
De la rébellion
J’ai reproduit
GUERNICA
Sur les sarraus
Des paysans
Et des ouvriers
Je galope
Contre le vent pervers
Bravant
La plénitude de cruauté
Des naufrageurs
De l’embarcation
De mes rêves téméraires
Je refuse
La prière de Martin Gray
Je vomis
Les concepts creux
Qui dégrisent
Mes idées libertaires
Je veux aiguiller
Le train de l’oppression
Pour qu’il ne traverse plus
Les bidonvilles scabieux
Du Sud »
(Robert Lodimus, Couronne d’épines et de ronces)
En apprenant la mort sauvage de Jovenel Moïse, nous avons pensé tout de suite, sans vous le cacher, à l’ouvrage au titre controversé de Boris Vian, « J’irai cracher sur vos tombes », qui a provoqué, lors de sa parution en 1946 aux Éditions du Scorpion, un scandale judiciaire phénoménal. Sans précédent, pourrions-nous dire, dans l’histoire de la littérature planétaire. Cependant, il faut le préciser, le titre n’avait rien à voir avec les péripéties de la publication. Ce livre est une histoire de sexe interdit entre une Blanche et un Noir; un roman sur le racisme déconcertant, révoltant, dans un pays qui s’est autoproclamé depuis le 4 juillet 1776 le « père de la démocratie mondiale »; un récit de meurtre sordide; un scénario sur une soif de vengeance personnelle et légitime… Le camarade, qui a contrarié notre balade au royaume morphéen pour nous arpéger la nouvelle par des bémols et par des dièses, paraissait quelque peu nerveux. Il était lui-même visiblement secoué par les flots d’informations qui inondaient les réseaux sociaux et qui laissaient transpirer graduellement l’ampleur et la cruauté de l’ « œuvre »! Torturer, ne le savez-vous pas comme nous, n’est-t-il pas devenu à Guantanamo, et ailleurs, dans d’autres bagnes de l’univers à sécurité maximale, une discipline des « Arts et Sciences »? D’autres, bien sûr, écriraient à notre place : « tragédie ». Pour éviter la dissonance! Et, dites-le vous-mêmes, ce ne serait pas du tout étonnant…! Les êtres vivants ne sont-ils pas rivés à leur absurdité, comme Prométhée enchaîné au rocher châtimentiel de Zeus? Albert Einstein disait : « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. » La bêtise engendre le « Mal ». La raison génère le « Bien ». Seulement, selon Blaise Pascal, philosophe, moraliste, physicien, mathématicien français, l’individu est incapable de graviter vers le bien. Et toute la théorie de la conservation du pouvoir de Nicolas Machiavel se greffe sur le postulat de l’ « égoïsme structurel » de l’espèce humaine. On ne peut pas forcer les individus à changer de nature, il faut avoir l’intelligence de les utiliser comme ils sont dans la réalité. C’est ainsi qu’on arrivera à les dominer. Attila, Yvan le Terrible, Mussolini, François Duvalier, Augusto Pinochet, etc. les ont dressés les uns contre les autres pour échafauder leur suprématie sociale, politique et économique. C’est cela, l’art de gouverner que nous a enseigné le « Maître » dans son opuscule immortel.
Les décors naturels de la scène de l’ « exécution » de Jovenel Moïse évoquent l’imagination fertile d’Alfred Hitchcock, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Quentin Tarantino… Bien entendu, nous parlons de cinéma. Quoique, dans cette affaire abracadabrantesque, pour le moins qu’on puisse dire, il soit difficile de départager la fiction de la réalité. « Exécuter » n’a pas toujours de lien synonymique avec « assassiner ». Les dictionnaires expliquent les nuances définitionnelles : « Exécuter : faire mourir quelqu’un par autorité de justice; appliquer la peine de mort à quelqu’un. Assassiner : tuer avec préméditation, par surprise. » Ce qu’il faut retenir de tout cela, l’acte d’exécution relève d’une condamnation à mort infligée à un membre d’une société ouverte ou occulte pour transgression de lois, de principes, causant de graves préjudices à la communauté. Un voleur de grand chemin n’exécute pas ses victimes. Il les assassine. Les familles mafieuses n’assassinent pas leurs membres pour déloyauté. Elles les exécutent. Avec rage. Sous une pluie battante de jurons saucés dans un bol d’obscénités.
Nathalie Yamb [1], activiste et militante politique suisso-camerounaise, évoque elle aussi dans sa chronique sur Youtube, – bien entendu après la rédaction de ce texte publié en retard, faute d’espace – l’idée d’exécution, en parlant de la mort brutale de Jovenel Moïse. Nathalie Yamb déclare : « Jovenel Moïse, mis pouvoir par un cartel de Libano-Syriens, soutenu par la trinité États-Unis/Canada/France, a voulu se retourner contre une partie de ses parrains d’hier, et en a payé le prix le 7 juillet dernier. Moïse était tout, sauf un saint. C’était un corrompu, un hors-la-loi qui s’accrochait au pouvoir, et qui est mort dans la violence qu’il a lui-même imposée à ses opposants et à sa population, avec l’aide de gangs qui semaient la terreur au pays […] Personne n’ignore que c’est la CIA qui est à la manœuvre, lors de l’exécution de Jovenel Moïse… »
Sans nous laisser le temps de réagir, disions-nous, notre interlocuteur ajoutait que l’homme de Marie Martine Étienne Joseph – qui reste un témoin important pour la justice dans l’enquête du FBI et de la police nationale – a été exécuté de 12 balles (bien comptées) par un commando visiblement irascible, composé de mercenaires venus du pays de Pablo Escobar, dans sa résidence privée, à Pèlerin 5, une commune montagneuse de Pétionville. Cet endroit, avec le temps, est devenu une espèce de Rio de Janeiro, où les ajoupas sont dressés au pied des villas flamboyantes qui dominent dans les hauteurs inexpugnables du paysage insensible, froid et inconscient. Entre le sommeil et le réveil, nous avons calmement répliqué : « Règlement de compte, probablement, entre des familles de la mafia internationale ».
Dieuseul Simon Desras, actuel ministre de la Planification et de la Coopération externe dans le gouvernement illégitime d’Ariel Henry, n’avait-il pas révélé sur les ondes de Radio Caraïbes que des avions bimoteurs de transport léger atterrissaient fréquemment avec des cargaisons de drogue dans la bananeraie de la compagnie Agritrans fondée et dirigée par Jovenel Moïse, et financée par son « copain » du Parti haïtien Tèt kale (PHTK) avec l’argent des contribuables? Le 7 juillet 2021, Radio Canada a repris sur son site un texte de l’Agence France-Presse sous le titre : « Le destin tragique de l’entrepreneur devenu président ». Nous en reproduisons un extrait : « En 2012, il (Jovenel Moïse) lance la première zone franche agricole d’Haïti et y installe sa société Agritrans pour laquelle il a décroché un prêt participatif de six millions de dollars auprès du gouvernement de son prédécesseur Michel Martelly. » Selon ce même Dieuseul Simon Desras, cette soi-disant plantation, – qui dissimulait une piste d’atterrissage –, servait plutôt de prétexte à l’importation et à la vente des produits narcotiques [sic]. Pardi, il a vraiment raison, Ahmed Khiat, de dire : « Les chiens se disputent un os, les politiciens pour un titre. Pas de crocs, mais des coups bas? »
Lorsque le téléphone a sonné, nous venions à peine de nous ranger dans les bras de la déesse, et il fallait retourner aux premières heures de la matinée sur les lieux de notre pénitence professionnelle. Alors, avec les termes d’usage, nous avons pris congé de notre compatriote. À dire vrai, et sans hypocrisie, nous n’étions pas disposé à dépenser inutilement nos heures restantes de repos pour des histoires de président escroc, dont le nom circulait déjà comme trafiquant de drogue et blanchisseur d’argent sale. Nous restons plutôt « préoccupé » par l’existence déplorable d’un malheureux peuple qui boit sans arrêt sa misère comme Bacchus… Comme dirait George Hilton dans le film de l’Italien Lucio Fulci, Tempo di massacro (Le temps du massacre), sorti en 1966 : « Affaire de famille ». Et puis, l’insécurité mortelle n’est-elle pas devenue le lot quotidien des camarades cantonnés au pays où se pratique le gangstérisme mortifère d’un État failli, d’un gouvernement dévergondé, rattaché aux lobbies nébuleuses, occultes, et à la pègre féroce des Alcapone, des Corleone, des Barzini de l’ère contemporaine? Ces terribles personnages règnent sur la création comme les phénomènes climatiques extrêmes. La République d’Haïti du Parti haïtien des Tèt kale (PHTK) est en parfaite osmose avec les milieux impressionnants, frémissants du crime organisé. Les Haïtiens se couchent, s’endorment, se réveillent, déjeunent, marchent dans la rue, vont au travail, se rendent à l’école en compagnie des anges de la mort. Certains n’ont pas la chance de prendre le chemin en sens inverse. Et cet « Au revoir » au point du jour se transforme en un « Adieu » douloureux et déchirant à la tombée de l’Angélus. Nous revoyons soudainement le drame cinématographique du réalisateur français Louis Malle, Au revoir les enfants, qui remporta sept César en 1988! Et pourtant, les pères carmes du petit collège Saint Jean savaient que les jeunes pensionnaires emmenés par la gestapo ne reverraient plus jamais leur école et leurs camardes. Bref, ne reviendraient jamais plus sur les lieux de leur apprentissage, de leur joie, de leur inquiétude, de leur espoir… Car tout ce qui les attendait, ces pauvres petits Juifs, descendants d’Abraham et de Jacob, c’étaient Auschwitz et les chambres à gaz d’Adolf Hitler.
En toute franchise, sans hypocrisie, nous faisons partie des gens qui croient que les bras de la nature, dans bien des cas, peuvent aussi se transformer en « Justiciers » des faibles, des indigents, des exploités, des humiliés. Les citoyennes et les citoyens, victimes de la démence assassine des sociétés bourgeoises, ne doivent pas se laisser choir dans le fauteuil de désespoir du poète Etzer Vilaire. Non, il n’y a pas que le néant qui s’offre à nous de toutes parts. Il faut lutter, et demander aux forces invisibles de la nature de nous aider à vaincre le « Mal ». Le « Mal » n’est pas infini. Il a un commencement. A fortiori, une fin. Il n’est pas l’Alpha et l’Omega. Jovenel Moïse et Marie Martine Étienne Joseph, semble-t-il, ne le savaient pas. « Qui rit vendredi, pleurera dimanche. » La pauvre mère de Gregory St-Hilaire en faisait peut-être sa grande consolation, jusqu’à ce que le destin ait répondu à ses vœux de justice. N’aurait-elle pas pu dire ou écrire comme Lee Anderson, le héros de Boris Vian : « J’irai cracher sur la tombe des assassins de mon fils »? Les hommes qui ont éteint le soufle de Gregory agissaient sous les ordres de Jovenel Moïse, cette progéniture de Perséphone que le « petit Claude » ose comparer dans la mort au noble fondateur de la patrie haïtienne.
Nous avons retenu une phrase de l’homélie du prêtre qui a célébré les funérailles du défunt à cet endroit du Nord d’Haïti dénommé Madeline : « Seuls les imbéciles peuvent se réjouir de la mort d’un être humain. » Ce curé de la congrégation des pédophiles, ce mangeur d’hostie, cet avaleur de vin du dimanche, n’a pas su prouver dans son verbiage flagorneur que Jovenel Moïse était effectivement un « être humain », ou une « personne ». La philosophie anglo-américaine, nous le soulignons en passant, établit une nette distinction entre les deux concepts. Pour Peter Singer, l’auteur de « La libération animale », l’être humain est un être vivant qui appartient à l’espèce homo sapiens sapiens. Et toujours selon le philosophe utilitariste australien, la moindre recherche sur le nombre de chromosomes, – dont 23 paires pour chacun de nous –, peut le prouver. Néanmoins, cette considération, dit Singer, ne suffit pas pour faire de l’ « être humain » une « personne ». Il faut y ajouter des considérations comme « le contrôle de soi, la conscience, le sens du futur et du passé, la capacité d’entrer en relation avec les autres, de se préoccuper des autres, la communication et la curiosité… [2] » À l’instar de David Wiggins, le « précurseur de la théorie animaliste de l’identité personnelle », nous restons assez « sceptique » par rapport à l’approche de Peter Singer. Elle peut donner lieu à des situations de crimes regrettables. Et elle l’a déjà fait. Hitler a gazé beaucoup d’individus qui souffraient de perturbations psychiatriques, sous prétexte qu’ils n’étaient plus des personnes : ce qui signifie des êtres humains capables de prendre des décisions utiles pour eux-mêmes et pour la société.
Les esclaves africains avaient subi ces genres de préjugés racistes de la part des colons européens qui les traitaient comme des objets. Et pourtant, dans un tout autre ordre d’idée, nous reconnaissons et admettons que l’individu enterré le 23 juillet 2021 dans cette localité nordique baptisée Madeline n’avait rien d’un « être humain » ou d’une « personne ». C’était un « animal » qui agissait par instinct. Un monstre à l’apparence humaine, tout à fait incapable de manifester le moindre sentiment d’émotion devant les malheurs des populations des bidonvilles. Même les policiers qu’il a envoyés à la mort à « Village de Dieu » ne lui ont pas arraché quelques larmes de commisération! Et que dire des adultes, des enfants, des vieillards que les bandits à la solde du PHTK ont chassés de leurs gîtes à Martissant, et qui continuent de dormir à même le sol au Centre sportif de Carrefour! Jusqu’à présent, ces malheureux ne peuvent pas regagner leurs demeures. Les régions du Sud et de la Grand-Anse sont coupées des autres départements géographiques.
C’est ce Jovenel Moïse qui nous a fait comprendre la véracité de cette citation de l’écrivain tunisien Amor Abbassi : « Le politicien est celui qui maudit le diable en public, mais qui pratique ses principes en privé. » Il était pire que ceux-là qu’il qualifiait d’oligarques corrompus. Car les gens du peuple qu’il assassinait à Cité Soleil, à Bel Air, à Delmas 32 avaient la même couleur de peau que lui, partageaient la même origine sociale avec lui, occupaient comme lui un positionnement modeste sur les paliers de stratification sociale… Ses parents, comme ceux de ses innombrables victimes, – un père jardinier et une mère bricoleuse de vêtements paysans –, tiraient le diable par la queue pour apporter de la boustifaille à la marmaille. Jovenel Moïse traitait les pauvres d’une façon qui pourrait laisser supposer que sa maisonnette ne manquait jamais de lentilles.
Le « président » fabriqué par Réginald Boulos, André Apaid et les autres membres de l’équipe nationale du « compradorisme », a quitté cette terre dans l’indigence sociale et politique : sa sombre bière flanquée du drapeau haïtien, son cercueil terne tristement exposé au milieu de quelques escrocs politiciens, son catafalque entouré d’un petit groupe d’agitateurs locaux loués pour la journée au prix coûtant… L’atmosphère funèbre dégageait une odeur âcre de faux-semblant qui prenait l’assistance parasitaire, artificielle à la gorge. En cette circonstance froide et imperméable, le célébrant principal, le père Robeste Cyriaque Charles, nous apparaissait plutôt comme un « exorciseur » zélé. Alors que le révérend devrait se contenter d’absoudre le pénitent défunt pour envoyer son âme au purgatoire ou au paradis de Saint Pierre!
Les « oukases » de Jovenel Moïse, après la dissolution du parlement haïtien, menaçaient la paix sociale et la liberté collective. L’apprenti dictateur déconstruisait, démolissait les institutions républicaines les unes après les autres. À la Cour de cassation, trois juges ont été révoqués sans raison valable. Et remplacés arbitrairement par des énergumènes proches du palais national. Par simple décret. La Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif avait perdu elle aussi des dents après la publication du décret publié dans le Moniteur, l’organe officiel de l’État haïtien, le 6 novembre 2020. Le pays se précipitait vers le désordre généralisé. Les manifestations populaires se multipliaient dans un climat de violences policières sanglantes : arrestations, assassinats, disparitions, exécutions.
Les aconscients qui exigent la béatification de Jovenel Moïse ont perdu le sens des réalités de cette République sous le règne des charognards. Ont-ils déjà oublié Monferrier Dorval, Patrickson Monteau alias Tiblanc-Tatou, Roberto Baggio Thélusma (14 ans), Diego Charles, Antoinette Duclair, les massacres perpétrés à La Saline, à Carrefour-feuilles, à Grand Ravine, à Bel Air…?
À propos de la tuerie survenue à La Saline, Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques, chargé d’étude au Centre tricontinental basé à Louvain-la-Neuve (Belgique), a écrit dans le numéro du 23 novembre 2020 de Libération: « On comptera soixante-treize personnes assassinées, dont sept à coups de haches ou de machettes. L’identité de plusieurs d’entre elles n’a pu être confirmée ; les corps ayant été mutilés, certains décapités, brûlés et abandonnés dans une décharge publique à la merci des animaux. Onze femmes ont été violées. Dans au moins deux cas au cours de viols collectifs commis dans leurs maisons, devant leurs parents ou enfants… La police alertée, n’est pas intervenue.» Jovenel Moïse et son épouse Marie Martine Étienne Joseph n’ont même pas adressé quelques mots de condoléances aux populations durement éprouvées. Le mardi 12 novembre de l’année 2019, nous avons lu dans Le Point international : « Soupçonné de complicité dans ce massacre et épinglé dans le rapport onusien, un haut responsable politique, proche du président Jovenel Moïse, n’a été remplacé qu’en septembre 2019. Aucune poursuite judiciaire n’a été entreprise dans le dossier contre lui ou les autres suspects [3].» Ce haut dignitaire politique, dont fait état l’extrait de l’article, s’appelle Fednel Monchéry, l’ex-directeur général du ministère de l’Intérieur. Le concerné a été déjà indexé dans une sale affaire de vente de « visas américains », qui a terminé en queue de poisson. Les États-Unis, comme toujours, ont protégé leur pute, ce membre influent du Parti haïtien Tèt kale (PHTK). L’ambassade américaine à Port-au-Prince n’a-t-elle pas délibérément fermé les yeux sur ce méfait grave et répréhensible qui commençait à prendre l’allure d’un scandale quasi inextinguible au sein de la société haïtienne?
Lorsqu’Henri Namphy mourut le 28 juin 2018, à l’âge de 85 ans, en République dominicaine, notre mémoire a effectué soudainement une analepse sur l’assassinat de l’instituteur Charlot Jacquelin. Nous avons titré notre texte dans le journal Haïti Liberté du 4 juillet 2018 : « Décès du général Henri Namphy : On ne fleurit pas la tombe d’un président assassin, voyou et irresponsable. » Nous avons poursuivi plus loin : « Henri Namphy est décédé sans être jugé et incarcéré pour ses crimes et assassinats. C’est au pénitencier national que l’ange de la mort aurait dû le surprendre, pour le conduire au royaume des Gorgones [4]. » Nous avons les mêmes pensées à l’égard de Jovenel Moïse que les bras d’un tragique destin ont subitement enlevé à la Justice populaire.
Seulement, les crimes de Jovenel Moïse pèsent lourd sur sa frêle poitrine. Ils empêcheront certainement que la terre de son jardin lui soit légère!
Robert Lodimus
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Notes et références
[1] Nathalie Yamb, Les assassins sont de retour : qui veut la peau des présidents africains, YouTube, 28 juillet 2021.
[2] Éric Charmetant, La personne et l’être humain, Cairm.info.
[3] Le Point international, Politique et gangs en Haïti : « Le pouvoir a perdu la guerre des rues. »
[4] Robert Lodimus, Haïti Liberté, On ne fleurit pas la tombe d’un président assassin, voyou et irresponsable, 4 juillet 2018.