Une exigence impérative

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Après le carnaval et toutes ses retombées, ajouté au tollé international du Coronavirus, ce mois de Mars apparait sans doute être décisif dans les calculs des dirigeants haïtiens au pouvoir pour essayer de maitriser totalement la scène politique.

Le régime au service du capitalisme exploiteur n’est pas resté passif, non plus inactif. Ses moyens vont tout d’abord à la diplomatie du social et ensuite au chantage, aux fausses promesses au peuple, à la tentative de toujours lui imposer des collabos comme dirigeants.

Au point où il est devenu évident aujourd’hui que ce qui aurait été inconcevable, il y a quelques mois à peine, à savoir le maintien de Jovenel au pouvoir, est une réalité, un fait accompli sans doute accepté par plus d’un.

Dans le cadre du changement de Premier ministre, c’est changer de chauffeur, mais la voiture reste la même. Le changement de gouvernement ne changera rien et n’a qu’un seul but : assurer que la lutte contre la corruption soit une affaire close. Et par voie de conséquence, il signifie tout simplement l’aggravation des conditions de vie de la population. La situation économique ne cesse de se détériorer et une répression classique implacable s’abat dans les quartiers populaires.

L’opposition fait profil bas. Tout cela ne contribue-t-il pas, tant s’en faut, à clarifier sa position de classe à l’encontre des masses populaires ? Que valent alors les protestations vertueuses et fausses indignations de certains acteurs ? Aucune explication convaincante ne pourrait en effet être donnée pour justifier leur déroute, leur échec patent à travers leur dialogue de sourds.

La situation économique ne cesse de se détériorer et une répression classique implacable s’abat dans les quartiers populaires.

Aucun mot n’est assez fort pour exprimer l’horreur qu’inspire cette conjoncture avec ces assassinats, ces kidnappings programmés par les stratèges au service d’un système qui voit les peuples comme des agneaux à sacrifier sur l’autel de leurs intérêts de classe. Un système qui a vu le peuple haïtien en lutte comme un peuple qui dérange puisqu’il refuse d’être soumis ; il refuse de se laisser piétiner. Malgré la misère, la pauvreté, l’appauvrissement, il combat encore, il continuera à déranger ce système tant qu’il n’aura pas arraché sa libération totale et son droit absolu de faire sien le système social qui lui convient.

Il doit être clair pour tout le monde, le combat du peuple haïtien ne va pas s’arrêter pour autant. Au contraire, ce qui se passe maintenant doit préluder la volonté des vraies organisations révolutionnaires à s’organiser davantage pour forcer le pouvoir à non seulement changer de chauffeur mais à changer de route et de voiture.

C’est à nous que revient la tâche de préparer la nouvelle lutte, la vraie lutte, celle du peuple des travailleurs,  celle des opprimés vivant dans des ghettos, celle des exploités réduits à quémander à travers les rues du pays. La révolte qui sommeille au sein de la population déshéritée et ignorée contre la classe des exploiteurs, c’est à nous de la réveiller.

La violation du droit d’un peuple à travailler, à vivre convenablement constitue un acte inadmissible, qui doit être combattue. C’est une exigence impérative, une exigence à laquelle les masses organisées, responsabilisées doivent répondre sans délai, afin de permettre à la grande majorité de retrouver ses droits les plus élémentaires.

Le peuple haïtien n’a pas d’autre choix que la rupture totale avec le système qui l’enfonce davantage dans le sous-développement chronique.

Jamais une telle exigence  n’est apparue aussi opportune, nécessaire et urgente qu’aujourd’hui.

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