Un sentiment quasi général de honte se fait sentir dans le monde haïtien puisque l’exemple de Cuba est encore présent dans les esprits, quand le fascisme duvaliérien pour sauver quelques miettes de promesses avait choisi de salir l’image du pays en votant l’expulsion de Cuba de l’OEA, le 31 janvier 1962.
Bien que le contexte soit différent, les événements qui se sont produits le 10 janvier 2019 par une bande de mercenaires haïtiens, employés du système capitaliste international nous démontre que ce dernier ne désarme point et ne plaisante guère. Haïti une fois encore a été avilie par des valets de l’impérialisme, à travers la décision du gouvernement haïtien de faire le jeu des pays impérialistes en votant à Washington la non-reconnaissance du second mandat du président légitime du Venezuela Nicolas Maduro.
La plupart des régimes placés au pouvoir en Haïti ne sont autres que des tapis sur lesquels marchent les puissances impérialistes. Sommes-nous entièrement clairs de cette réalité politique ? Si oui, comment se fait-il qu’on ait pu espérer un autre comportement plus ou moins sérieux ou conséquent de la part des trafiquants du PHTK au service du système capitaliste d’exploitation et du pillage des biens d’autrui?
La réaction étonnante de certains milieux haïtiens n’est-t-elle pas en quelque sorte une preuve palpable de notre naïveté enfantine et de notre manque de lucidité politique du fait d’espérer que le gouvernement de bandits légaux vomi par la population allait faire autrement que de se faire marcher dessus par les Etats-Unis.
le gouvernement de traitres et de fantoches du PHTK a trahi une certaine confiance qui a été placée en lui
Le devoir militant oblige à ne jamais faire confiance à l’ennemi et cela dans n’importe quelle circonstance. Le motif principal qui nous pousse à faire cette critique est l’attitude comme quoi on espérait autrement. Cette position affiche un certain scepticisme. Cela veut dire quelque part, le gouvernement de traitres et de fantoches du PHTK a trahi une certaine confiance qui a été placée en lui. En d’autres termes, est-ce la raison pour laquelle ceux qui le combattent, le font timidement à temps partiels, à moitié sans aucune vigilance ou un engagement réel ? Sans doute, il est utilisable dans certains cas. Ce n’est pas si mal que ça pourrait même dire d’autres du même acabit qui parlent du dialogue et de compromis dynamique.
Le gouvernement ne peut pas donner ce qu’il n’a pas. Il ne fait que montrer son vrai visage et c’est le contraire qui devrait nous étonner comme l’Ambassadeur de l’OEA d’alors, Harvel Jean-Baptiste, l’avait fait en mars 2017 en votant contre la volonté de son patron dont les intentions sont évidentes : recourir à tous les moyens pour tenter d’abattre les régimes révolutionnaires.
Dans ces colonnes, à maintes reprises, nous avons suggéré à la mobilisation PetroCaribe Challenge d’apporter une solidarité agissante concrète au peuple du Venezuela ainsi qu’à son gouvernement légitime de façon à nous positionner clairement dans une logique anti-impérialiste. Au sujet des fonds PetroCaribe dilapidés, l’impérialiste qui a pillé les fonds de la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH) n’est pas innocent. On ne peut pas combattre Jovenel sans attaquer ses commanditaires. Mais, cela n’a jamais pu arriver, cette atmosphère de faiblesse idéologique favorise et explique en grande partie l’émotion éprouvée en ce moment par plus d’un.
Qu’est-ce qui a été fait pour empêcher ce dérapage diplomatique ? Rien ! Le mal, ce n’est pas seulement du fait que Jovenel Moise ait pris une position qui lui ressemble bien, mais c’est le fait qu’il n’y ait eu aucune pression de la part des autres forces du pays pour le mettre sur la défensive. Il a eu tout le loisir de décider au nom de la Nation. Nous avons donné carte blanche à l’ennemi du peuple haïtien, aux vendeurs de patrie, le droit d’agir aisément au nom du peuple. Mais, la sagesse haïtienne ne nous enseigne-t-elle pas : Ce n’est pas quand le cabri a laissé le jardin, qu’il faut crier : fermez la barrière ! C’est l’irresponsabilité de l’opposition qui nous a conduits à ce carrefour. C’eût été mieux de faire une erreur d’opinion ou de jugement sur le gouvernement plutôt que de n’avoir rien fait. A bien considérer, il n’y a aucun signe de regret dans un sens ou dans l’autre. C’est la logique du laisser-aller, d’une lutte mécanique, sans aucun principe ni objectif clair. Dans un autre pays où la politique est organisée, un gouvernement agissant de la sorte, trahissant aussi gravement l’historicité de son pays, ne saurait avoir la chance d’être encore en contrôle de l’Etat. Malheureusement, avec la logique actuelle en cours, le gouvernement n’a rien à craindre de la dite opposition, puisqu’ils s’allaitent à la même mamelle. Et les organisations révolutionnaires ne sont pas encore en mesure de leur rendre la monnaie de leur pièce.
Voyez, l’exécutif a été au Parlement, faisant tout bonnement son discours comme si de rien n’était, personne n’a osé déranger l’ordre des choses. Tout s’est déroulé comme prévu et la vie continue ! Il est d’ores et déjà clair, par le fait d’annoncer les élections pour cette année, il va tout bonnement neutraliser les indésirables opportunistes et vider la scène politique de tous les contestataires en puissance.
A ce stade, devons-nous rester passifs en pleurant nos défaites ? Non, nous devons quitter la défensive pour nous organiser davantage pour la grande vengeance, pour le grand réveil populaire, pour la libération nationale.