La situation qui prévaut dans notre pays est préoccupante et annonciatrice d’une grave, redoutable et douloureuse crise de confiance et de crédibilité au sein de l’actuelle opposition taillée à l’aune de la politique confuse et ambigüe de ces caricatures de dirigeants sans colonne vertébrale qui se rallient à la lutte du peuple davantage par opportunisme que par conviction.
Il ne faut pas avoir peur de dire que certains d’entre eux représentent plus d’obstacle, plus de handicap même à la lutte du peuple au lieu de la propulser vers l’avant. Toutes leurs actions sont faussées et nous en avons assez de ces supercheries, de ces mises en scènes et scénarios grotesques. De Martelly à Jovenel en passant par Privert, cette opposition par ses manœuvres politiciennes démagogiques s’est totalement démasquée ; suivant la façon dont elle se comporte, elle ne fait que paralyser les masses populaires ; allant jusqu’à ressembler beaucoup plus à un allié du pouvoir et des forces capitalistes internationales au détriment de la lutte des masses populaires.
L’histoire révélera un jour, la complicité directe et réelle de certains dans le cadre du complot ourdi par l’impérialisme et ses suppôts. De façon vivante et évidente, c’est vrai qu’on n’a pas vu la moindre évidence de conscience du caractère de classe de cette lutte au sein de l’opposition, qu’elle soit plurielle ou apparemment unifiée ; alors que « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la lutte de classes » selon ce que nous enseignent Karl Marx et Friedrich Engels.
Il ne faut pas se leurrer et se dire que la grande conspiration contre le peuple en lutte n’est qu’un mythe. Non, ce n’est guère un mythe. Les choix de l’opposition le prouvent.
L’interview de Assad Volcy le mardi 21 novembre 2017 sur Vision 2000 en dit long. Voilà des individus qui se réclament du camp populaire tandis que c’est la bourgeoisie réactionnaire, rétrograde, criminelle qui les finance, particulièrement Réginald Boulos et sa clique. L’évidence est là, diaphane, confirmée par Valery Numa : Assad Volcy et Moise Jean-Charles ont été tout bonnement financés et soutenus par la mafia bourgeoise pro-impérialiste. Que faut-il en penser, quand finalement c’est tout le gratin de la dite opposition qui agit mêmement et pareillement ? Et c’est dans cette optique qu’elle ne peut rien proposer de valable et de nouveau au peuple qui pourtant continue à mener une lutte héroïque dont les sacrifices et les engagements refusant de céder à la domination étrangère sont à la mesure d’une lutte de libération nationale.
C’est dans ce climat déprimant, d’atmosphère confuse et tendue qu’une opposition sans tête (ni queue) ne fait que s’envoyer des fleurs puisqu’elle reste justement sous contrôle ; de sorte que leur soi-disant lutte alimente la division du camp populaire renforçant ainsi le camp des bourreaux du peuple.
Il ne faut pas se leurrer et se dire que la grande conspiration contre le peuple en lutte n’est qu’un mythe. Non, ce n’est guère un mythe. Les choix de l’opposition le prouvent. Ils sont le résultat clair d’une logique d’infiltration visant à saper et à briser l’élan révolutionnaire du peuple par ceux-là mêmes qui s’autoproclament ses dirigeants, mais qui en réalité ne sont que des cadavres politiques.
« Nou mouri frèt » a lancé l’ex-sénateur Moise Jean-Charles au téléphone à Eddy Jackson Alexis quand il a appris que son vol de Cuba à destination de Port-au-Prince avait été annulé pour le lendemain. Rien de grave sauf que l’ancien candidat à la présidence avait raté le show programmé sur la place de Hugo Chavez, après avoir invité avec forte propagande ses partisans à venir l’accueillir, pour le porter sans doute triomphalement et célébrer sa victoire. Quelle victoire ? Quelle en aurait été l’importance, sauf pour jouer à la vedette au moment où Assad Volcy, son ancien allié, devenu son compétiteur, lance sa nouvelle entreprise politique dénommée « Organisation démocratique pour Haïti (Odep-Ayiti). Sur la même lancée, ce n’est pas tomber dans la polémique ou une rivalité stérile que de souligner que Rony Timothée et Byron Odigé viennent également de former leur propre compagnie politique de sorte qu’ils puissent avoir leurs propres commanditaires.
Le sort du peuple est en jeu ; sauf que l’impérialisme compte beaucoup sur ces dérives en cours pour faire basculer l’édifice révolutionnaire du peuple haïtien. Les masses en lutte doivent comprendre que ce ne sont pas des opportunistes, ces laquais toujours prêts à toutes sortes de compromis et de compromissions avec les ennemis de classe, qui pourront les mener à la victoire.
L’alternative aux difficultés actuelles du secteur populaire n’est donc pas du tout dans les opérations de ces petites entreprises privées ; mais bien dans des organisations sérieuses, honnêtes et crédibles. La seule voie possible et honorable consiste dans l’organisation de la classe ouvrière alliée à la paysannerie de sorte que les masses populaires puissent compter sur leurs propres forces. Qu’on se rappelle que les conditions pour rendre possible et victorieuse une lutte anti-impérialiste ne se créent pas artificiellement. A l’heure des brasiers, les yeux des révolutionnaires c’est-à-dire de tous ceux-là qui considèrent qu’il faut changer de fond en comble l’appareil pourri et corrompu des clans politiciens sans principe, doivent se tourner vers la mise en place de nouvelles structures d’essence et d’aspiration socialiste et populaire. C’est un diagnostic tout à fait lucide.
Voilà donc les perspectives pour lesquelles combat le journal Haïti Liberté !