« L’effort inévitable du capital financier », écrivait Lénine dans L’impérialisme, « est d’élargir ses sphères d’influence et même son territoire réel ». Il écrivait bien sûr dans un monde marqué par la rivalité inter-impérialiste, où cet effort prenait la forme d’une lutte concurrentielle entre des capitaux financiers rivaux qui avaient rapidement achevé le partage du monde, ne laissant aucun « espace vide » ; seul un repartage du monde était désormais possible, par le biais de guerres entre oligarchies financières rivales.
C’est comme si c’était hier, tel l’accomplissement d’une prophétie. Car jusqu’ici, le capitalisme financier mondial continue à élargir ses sphères d’influence par tous les moyens même face à la remontée des luttes de libération nationale en Afrique et la consolidation des luttes révolutionnaires en Amérique latine et la Caraïbe. Tous les moyens sont bons : la corruption, le mensonge, la manipulation, l’espionnage, les coups d’états militaires, parlementaires et électoraux, les guerres d’agressions, les sanctions économiques injustifiées et unilatérales, les interventions militaires d’occupation pour des raisons humanitaires, etc…, pour maintenir un ordre mondial basé sur l’exploitation et le pillage néocolonial des ressources des pays dits du tiers monde.
C’est le cas en Hayti, où les puissances colonialistes et esclavagistes du 16siècle et les néocolonialistes Américains ont tout expérimenté pour continuer le pillage néocolonial. Tant de compagnies, canadiennes et américaines avec des permis d’exploration minière opérant en Hayti depuis 2005 jusqu’à présent sans aucune inspection de l’État Haytien. Il s’agit des entreprises telles que : société Ste Geneviève du Canada lors de la transition de 2004, le VCS mining d’Angelo Viard et de Rodham Clinton, la société Citadelle, le Newmont Corporation, la SONO Global Holdings Inc., la Caribbean General Trading CGT etc…. De 2006 à 2013, l’État Haytien, en dépit des mises en garde des pays de la Caraïbe sur les désastres écologiques des exploitations minières dans la région, a accordée 50 permis d’exploration minière aux compagnies américaines et canadiennes.
En ce moment précis des fêtes de fin d’année, on remarque la flambée des prix des produits de première nécessité alors que les salaires des travailleurs les plus défavorisés n’ont pas changé. Le chômage et la misère sévissent pendant que les dirigeants de la classe politique remplissent leurs poches tout en se procurant des voitures et des maisons luxueuses aux frais des contribuables.
Outre les déplacements internes, l’insécurité alimentaire est presque généralisée puisque ce sont les masses sans salaires qui paient les pots cassés de cette crise politique et économique. Avec l’inflation des prix alimentaires qui ne cessent d’augmenter. Un sac de riz se vend maintenant entre les 470$ et 500$, un gallon d’huile 300$, une boîte de haricots 250$, une caisse de spaghetti ou de macaronis 300$. Un sac de charbon 500$, un paquet d’épinards 20 $ pour ne citer que ceux-là.
L’État haïtien n’existe plus dans le pays. En certains endroits défavorisés, ce sont les groupes armés qui assurent le bien-être de certaines familles puisque le pouvoir d’achat des travailleurs, déjà extrêmement bas, se détériore davantage.
Dans la capitale, les principales écoles surtout celles des quartiers populaires ne fonctionnent plus depuis la fin du mois d’Octobre. La situation actuelle des masses ouvrières est illustrative de ce que sont les dirigeants corrompus qui imposent à notre peuple les plans néolibéraux de la mort du FMI qui signifient la faim et la misère pour la population.
Il faut le dire clairement et le répéter à satiété, ce gouvernement de transition reste indifférent même à l’occasion des fêtes de fin d’année et n’a rien offert aux misérables masses. Ces autorités n’ont fait aucune intervention suite aux inondations endommageant plusieurs communes avec des pluies diluviennes touchant plus de 100,000 habitants et provocant de nombreux dégâts matériels au Cap-Haitien. Le bilan humain partiel de décès est de 4 personnes d’une même famille, dont deux enfants. Le centre-ville est recouvert d’alluvions et de déchets. Même constat d’inondations dans la Grande-Anse et le Nord-Ouest du pays, à Port-de-Paix, au moins 7 personnes sont mortes et plusieurs sont portées disparues. Dans touts ces endroits, les paysans ont perdu toutes leurs récoltes, aussi bien que leurs animaux.
Pour tenter de faire baisser la température des populations qui commencent déjà à se plaindre, le gouvernement a lancé, dimanche 22 décembre 2024, un programme spécial de soutien à la population doté d’une enveloppe de plus d’un milliard de gourdes. Une telle initiative n’a pas pour but de régler des problèmes structurels mais de satisfaire les plus vulnérables ayant des besoins essentiels. Cela ne permettra guère de relancer l’économie nationale et de renforcer la cohésion sociale comme le prétend le gouvernement.
Ce qui se passe en Haïti en cette fin d’année, c’est la décomposition d’un système barbare, anti-peuple, le système capitaliste. Toutes les manœuvres pour réclamer une conversion de la force multinationale d’appui à la sécurité en Hayti en une mission de paix des Nations Unies et un referendum pour une nouvelle constitution, ne sont qu’un truc, afin de faciliter la liquidation et le pillage néocolonial des ressources minières et minérales du pays.
Le pays n’a pas besoin d’une force d’occupation militaire, la crise est structurelle et nécessite une solution structurelle dans le cadre d’une révolution socialiste, il n’y a pas d’autre voie. Tout le reste est démagogie et manipulation. Non à toute ingérence étrangère en Hayti! Non à l’expérimentation ni à l’application de la Global Fragility Act of 2019 en Hayti!
Progressistes Haytiens de par le monde, unissons-nous pour une lutte de libération nationale! Liberté ou La Mort! La Patrie ou La Mort!
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